...
Le 17 mars 2018, un site proche du Polisario annonce l’édification d’un « ministère de la Défense » à Bir Lahlou ainsi que la précédente construction d’une « présidence » à Tifariti. Douze jours plus tard, des éléments armés du Polisario dressent des tentes dans la région de Mahbès à proximité de la zone tampon, selon la diplomatie marocaine. Des manœuvres dénoncées par le Royaume devant le parlement de Rabat le 1er avril, puis par les « pays amis », ainsi que devant le Conseil de sécurité de l’ONU et le secrétaire général des Nations Unies. Pour le Maroc, les agissements du Polisario témoignent d’une volonté de celui-ci de fonder un état de facto à l’est du mur de défense marocain en érigeant une « capitale administrative » à cheval entre Bir Lahlou et Tifariti.
Que s’est-il passé à Tifariti ?
Au lendemain de la diffusion du communiqué de la diplomatie marocaine, l’agence de presse algérienne APS annonce le lancement des « festivités du 45e anniversaire du déclenchement de la lutte armée sahraouie« . « Plusieurs unités, formations et bataillons de l’Armée de libération sahraouie ont pris part » à des « parades militaires » lors de cet événement qui se veut « une consécration de l’exercice de la souveraineté sur ces territoires« , précise la même source.
Parmi les convives présents ce 20 mai, des « délégations représentées par les ambassadeurs du Viêt Nam, de l’Equateur, de la Namibie, de Cuba, et de l’Afrique du Sud et de diplomates d’Ethiopie, du Kenya, d’Ouganda, d’Angola, du Nigéria« .
Ces « festivités » sont également l’occasion pour l’ambassadeur du Zimbabwe auprès de la RASD de remettre ses lettres de créance au président Brahim Ghali.
Le lendemain, c’est le ministre des Affaires étrangères des séparatistes, Mohamed Salem Ould Salek, qui est reçu par le successeur de Robert Mugabe, le président Emmerson Mnangagwa. Deux événements suggérant une continuité dans les relations entre Harare et Tindouf, malgré le changement à la tête de l’Etat zimbabwéen.
Pour le Polisario, la journée du 21 mai a également été marquée par une réunion à Tifariti du Conseil national sahraoui, équivalent du parlement où les sièges sont intégralement occupés par le mouvement séparatiste. Une séance marquée par l’adoption d’un « Code douanier« , près de deux mois après l’adhésion de la RASD à la Zone de libre-échange continentale de l’Union africaine.
...
telquel
Commentaire