Une ambassade marocaine à Jérusalem? Pourquoi pas dès lors que les deux dictatures se reconnaissent mutuellement (Israël-Maroc: un accord entre colonisateurs béni par Trump, médiapart.fr)
Votre avis?
- Professeur de droit constitutionnel, Carlos Ruiz Miguel explique dans un entretien à Sputnik les raisons qui ont poussées le Maroc à provoquer une crise migratoire en Espagne. Selon lui, cette pression contre Madrid serait en partie liée à l’engagement pris par le Maroc auprès des États-Unis et d’Israël d’ouvrir une ambassade à Jérusalem.
En normalisant ses relations avec Israël en contrepartie d’une reconnaissante par Washington de sa souveraineté sur le Sahara occidental, le Maroc aurait-il signé un contrat qu’il est aujourd’hui incapable de remplir? C’est la conviction de Carlos Ruiz Miguel, professeur de droit constitutionnel à l’université de Saint-Jacques-de-Compostelle et directeur du Centre d’étude sur le Sahara occidental (CESO).
Dans cette interview accordée à Sputnik, il estime que l’engagement pris en décembre 2020 par le roi Mohamed VI avec le président américain de l’époque, Donald Trump, et le PM israélien Benyamin Netanyahou comportait une clause secrète prévoyant «l’ouverture d’une ambassade marocaine à Jérusalem». Selon lui, mettre en œuvre cet engagement serait inacceptable pour l’opinion publique du royaume, qui reste très attachée au principe de soutien à la cause du peuple palestinien.
Le professeur Carlos Ruiz Miguel assure que le Maroc craint un revirement des États-Unis et d’Israël, et qu’il s’est donc attelé à utiliser la carte de «l’immigration clandestine pour faire pression sur l’Espagne afin obtenir une reconnaissance de sa souveraineté sur le Sahara occidental». La légitimité de l’Espagne – force administrante de ce territoire situé à l’ouest du Maghreb au regard du droit international -, serait une victoire diplomatique réelle pour le Maroc.
Auteur de plusieurs ouvrages sur le droit constitutionnel espagnol et marocain ainsi que «Sahara Occidental. Abrégé juridique, 15 énoncés de base sur le conflit», un ouvrage de référence sur le dossier sahraoui, le professeur explique que le Maroc actionne d’autres leviers, notamment «le trafic de stupéfiants», «le terrorisme» et plus récemment la question de «l’édifice volcanique sous-marin Tropic» pour marquer des points dans le dossier sahraoui.
Situé au large des îles Canaries et des côtes du Sahara occidental, ce volcan sous-marin riche en terres rares est l’objet d’un conflit entre Madrid et Rabat, qui le revendique dans le cadre de la délimitation de ses frontières maritimes-.
Sputnik: Le dossier de l’édifice volcanique sous-marin Tropic, au large des îles Canaries, risque-t-il de devenir un nouveau point de crispation entre Rabat et Madrid?
Carlos Ruiz Miguel: «Effectivement, mais il ne faut pas oublier que le Mont Tropic se trouve dans le plateau continental entre l’Espagne et le Sahara Occidental. Si la communauté internationale ne reconnaît pas la « souveraineté » du Maroc sur le Sahara Occidental, le Maroc n’a aucun droit d’exploitation de ce mont sous-marin.»
A suivre
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- Professeur de droit constitutionnel, Carlos Ruiz Miguel explique dans un entretien à Sputnik les raisons qui ont poussées le Maroc à provoquer une crise migratoire en Espagne. Selon lui, cette pression contre Madrid serait en partie liée à l’engagement pris par le Maroc auprès des États-Unis et d’Israël d’ouvrir une ambassade à Jérusalem.
En normalisant ses relations avec Israël en contrepartie d’une reconnaissante par Washington de sa souveraineté sur le Sahara occidental, le Maroc aurait-il signé un contrat qu’il est aujourd’hui incapable de remplir? C’est la conviction de Carlos Ruiz Miguel, professeur de droit constitutionnel à l’université de Saint-Jacques-de-Compostelle et directeur du Centre d’étude sur le Sahara occidental (CESO).
Dans cette interview accordée à Sputnik, il estime que l’engagement pris en décembre 2020 par le roi Mohamed VI avec le président américain de l’époque, Donald Trump, et le PM israélien Benyamin Netanyahou comportait une clause secrète prévoyant «l’ouverture d’une ambassade marocaine à Jérusalem». Selon lui, mettre en œuvre cet engagement serait inacceptable pour l’opinion publique du royaume, qui reste très attachée au principe de soutien à la cause du peuple palestinien.
Le professeur Carlos Ruiz Miguel assure que le Maroc craint un revirement des États-Unis et d’Israël, et qu’il s’est donc attelé à utiliser la carte de «l’immigration clandestine pour faire pression sur l’Espagne afin obtenir une reconnaissance de sa souveraineté sur le Sahara occidental». La légitimité de l’Espagne – force administrante de ce territoire situé à l’ouest du Maghreb au regard du droit international -, serait une victoire diplomatique réelle pour le Maroc.
Auteur de plusieurs ouvrages sur le droit constitutionnel espagnol et marocain ainsi que «Sahara Occidental. Abrégé juridique, 15 énoncés de base sur le conflit», un ouvrage de référence sur le dossier sahraoui, le professeur explique que le Maroc actionne d’autres leviers, notamment «le trafic de stupéfiants», «le terrorisme» et plus récemment la question de «l’édifice volcanique sous-marin Tropic» pour marquer des points dans le dossier sahraoui.
Situé au large des îles Canaries et des côtes du Sahara occidental, ce volcan sous-marin riche en terres rares est l’objet d’un conflit entre Madrid et Rabat, qui le revendique dans le cadre de la délimitation de ses frontières maritimes-.
Sputnik: Le dossier de l’édifice volcanique sous-marin Tropic, au large des îles Canaries, risque-t-il de devenir un nouveau point de crispation entre Rabat et Madrid?
Carlos Ruiz Miguel: «Effectivement, mais il ne faut pas oublier que le Mont Tropic se trouve dans le plateau continental entre l’Espagne et le Sahara Occidental. Si la communauté internationale ne reconnaît pas la « souveraineté » du Maroc sur le Sahara Occidental, le Maroc n’a aucun droit d’exploitation de ce mont sous-marin.»
A suivre