Conseil de sécurité
CS/14681
29 octobre 2021
Le Conseil de sécurité a décidé ce matin, de proroger jusqu’au 31 octobre 2022 le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). L’adoption par 13 voix contre zéro, avec 2 abstentions (Fédération de Russie et Tunisie), de la résolution 2602 (2021) a suscité les commentaires de 7 des 15 membres du Conseil. Le mandat de la MINURSO n’a pas fait l’objet d’un renouvellement consensuel depuis 2017.
Le texte adopté rend hommage à M. Horst Köhler, ancien Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, qui avait quitté ses fonctions en mai 2019. Il se félicite de la nomination, il y quelques semaines, de son successeur, M. Staffan de Mistura. Lors de leurs explications de vote, les intervenants se sont eux aussi félicités de cette nomination, les États-Unis, pays « porte-plume », rappelant qu’elle n’était que « trop attendue ». À l’image du Kenya, ils ont promis au nouvel Envoyé spécial leur plein appui, « pour revitaliser un processus de paix qui s’est enlisé ».
Comme les années précédentes, la résolution « souligne qu’il convient de parvenir à une solution politique réaliste, pragmatique, durable » à la question du Sahara occidental, qui repose sur le compromis, et qu’il importe d’adapter l’action stratégique de la MINURSO et d’affecter les ressources des Nations Unies à cette fin. Le texte de la résolution adopté ce jour ajoute « et mutuellement acceptable ». En outre, le Conseil dit appuyer pleinement les efforts que font le Secrétaire général et son Envoyé personnel « pour faciliter les négociations afin de parvenir à un règlement de la question du Sahara occidental, note que l’ancien Envoyé personnel avait l’intention d’inviter le Maroc, le Front POLISARIO, l’Algérie et la Mauritanie à se réunir de nouveau selon les mêmes modalités, et se félicite du fait que le Maroc, le Front POLISARIO, l’Algérie et la Mauritanie restent engagés dans le processus sur toute sa durée, dans un esprit de réalisme et de compromis, en vue de le faire aboutir ».
La Fédération de Russie, qui s’est abstenue cette année encore, a regretté que ses contributions n’aient pas été prises en compte. Pour elle, le texte adopté ne reflète pas le tableau objectif du règlement de la question du Sahara occidental « et ne contribuera sans doute pas » aux efforts de l’Envoyé spécial en vue de négociations directes entre les deux parties pour trouver une solution mutuellement acceptable. Pour la Fédération de Russie, « le problème principal reste depuis plusieurs années non réglé ». Son représentant a dénoncé les termes utilisés de « démarches réalistes » et de « compromis », estimant qu’ils « prolongent l’ambiguïté » et sapent les travaux du Conseil de sécurité en nuisant aux perspectives d’un dialogue direct.
Tout en ayant voté en faveur du texte, le Viet Nam, le Mexique et la Chine ont exprimé des préoccupations proches, regrettant que le texte n’ait pas été « plus équilibré » et ne reflète pas mieux la situation sur le terrain. Le Viet Nam a rappelé sa position de principe d’un appui au règlement des conflits par des pourparlers de paix entre les parties concernées. La Chine a en outre demandé pour l’avenir « davantage de consultations » sur la prorogation du mandat. Le Mexique a lui aussi dénoncé « le manque d’ouverture au cours de la négociation pour incorporer des propositions importantes dans la résolution qui ont été soutenues par plusieurs délégations ». Il a notamment cité les demandes visant à obtenir des informations plus fréquentes, « compte tenu de la détérioration significative de la situation, tant par rapport à la rupture du cessez-le-feu qu’à l’aggravation de la situation des droits humains ».
De fait, le texte adopté fait référence à l’annonce de la rupture du cessez-le-feu en novembre dernier par le Front POLISARIO, rupture qu’il « constate avec une profonde inquiétude », de même qu’il se dit « préoccupé par les violations des accords en vigueur ».
Les États-Unis, qui ont regretté l’absence d’unanimité du Conseil, ont convié ses membres à discuter en privé des meilleurs moyens de soutenir les efforts du nouvel Envoyé spécial et ont appelé les parties à discuter et à collaborer avec la MINURSO. Une solution politique est souhaitable mais elle dépend des différentes parties, ont-ils précisé, tout en ajoutant que tous les membres du Conseil de sécurité avaient l’obligation d’encourager un « dialogue constructif ». Pour les États-Unis, de même que pour la France, qui a demandé le respect du cessez-le-feu, le plan d’autonomie présenté en 2007 par le Maroc constitue une base sérieuse et crédible de discussion en vue de la reprise du dialogue.
Le Kenya a, quant à lui, plaidé pour une meilleure prise en compte des positions de l’Union africaine et a mis en avant l’appel lancé le 9 mars par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. Si le succès de l’Envoyé spécial dépendra du soutien que lui accordera le Conseil de sécurité, M. de Mistura devra aussi œuvrer avec l’Union africaine, a ajouté le représentant, qui s’est prononcé pour un libellé mettant davantage l’accent sur le droit à l’autodétermination et sur le respect des droits de l’homme, en revenant au libellé initial des résolutions relatives au Sahara occidental mentionnant ce droit à l’autodétermination et l’organisation d’un référendum. « Pays qui a acquis son indépendance après avoir été colonisé », le Kenya apporte son appui à l’autodétermination des peuples, une « juste cause ».
un.org
CS/14681
29 octobre 2021
Le Conseil de sécurité a décidé ce matin, de proroger jusqu’au 31 octobre 2022 le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). L’adoption par 13 voix contre zéro, avec 2 abstentions (Fédération de Russie et Tunisie), de la résolution 2602 (2021) a suscité les commentaires de 7 des 15 membres du Conseil. Le mandat de la MINURSO n’a pas fait l’objet d’un renouvellement consensuel depuis 2017.
Le texte adopté rend hommage à M. Horst Köhler, ancien Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, qui avait quitté ses fonctions en mai 2019. Il se félicite de la nomination, il y quelques semaines, de son successeur, M. Staffan de Mistura. Lors de leurs explications de vote, les intervenants se sont eux aussi félicités de cette nomination, les États-Unis, pays « porte-plume », rappelant qu’elle n’était que « trop attendue ». À l’image du Kenya, ils ont promis au nouvel Envoyé spécial leur plein appui, « pour revitaliser un processus de paix qui s’est enlisé ».
Comme les années précédentes, la résolution « souligne qu’il convient de parvenir à une solution politique réaliste, pragmatique, durable » à la question du Sahara occidental, qui repose sur le compromis, et qu’il importe d’adapter l’action stratégique de la MINURSO et d’affecter les ressources des Nations Unies à cette fin. Le texte de la résolution adopté ce jour ajoute « et mutuellement acceptable ». En outre, le Conseil dit appuyer pleinement les efforts que font le Secrétaire général et son Envoyé personnel « pour faciliter les négociations afin de parvenir à un règlement de la question du Sahara occidental, note que l’ancien Envoyé personnel avait l’intention d’inviter le Maroc, le Front POLISARIO, l’Algérie et la Mauritanie à se réunir de nouveau selon les mêmes modalités, et se félicite du fait que le Maroc, le Front POLISARIO, l’Algérie et la Mauritanie restent engagés dans le processus sur toute sa durée, dans un esprit de réalisme et de compromis, en vue de le faire aboutir ».
La Fédération de Russie, qui s’est abstenue cette année encore, a regretté que ses contributions n’aient pas été prises en compte. Pour elle, le texte adopté ne reflète pas le tableau objectif du règlement de la question du Sahara occidental « et ne contribuera sans doute pas » aux efforts de l’Envoyé spécial en vue de négociations directes entre les deux parties pour trouver une solution mutuellement acceptable. Pour la Fédération de Russie, « le problème principal reste depuis plusieurs années non réglé ». Son représentant a dénoncé les termes utilisés de « démarches réalistes » et de « compromis », estimant qu’ils « prolongent l’ambiguïté » et sapent les travaux du Conseil de sécurité en nuisant aux perspectives d’un dialogue direct.
Tout en ayant voté en faveur du texte, le Viet Nam, le Mexique et la Chine ont exprimé des préoccupations proches, regrettant que le texte n’ait pas été « plus équilibré » et ne reflète pas mieux la situation sur le terrain. Le Viet Nam a rappelé sa position de principe d’un appui au règlement des conflits par des pourparlers de paix entre les parties concernées. La Chine a en outre demandé pour l’avenir « davantage de consultations » sur la prorogation du mandat. Le Mexique a lui aussi dénoncé « le manque d’ouverture au cours de la négociation pour incorporer des propositions importantes dans la résolution qui ont été soutenues par plusieurs délégations ». Il a notamment cité les demandes visant à obtenir des informations plus fréquentes, « compte tenu de la détérioration significative de la situation, tant par rapport à la rupture du cessez-le-feu qu’à l’aggravation de la situation des droits humains ».
De fait, le texte adopté fait référence à l’annonce de la rupture du cessez-le-feu en novembre dernier par le Front POLISARIO, rupture qu’il « constate avec une profonde inquiétude », de même qu’il se dit « préoccupé par les violations des accords en vigueur ».
Les États-Unis, qui ont regretté l’absence d’unanimité du Conseil, ont convié ses membres à discuter en privé des meilleurs moyens de soutenir les efforts du nouvel Envoyé spécial et ont appelé les parties à discuter et à collaborer avec la MINURSO. Une solution politique est souhaitable mais elle dépend des différentes parties, ont-ils précisé, tout en ajoutant que tous les membres du Conseil de sécurité avaient l’obligation d’encourager un « dialogue constructif ». Pour les États-Unis, de même que pour la France, qui a demandé le respect du cessez-le-feu, le plan d’autonomie présenté en 2007 par le Maroc constitue une base sérieuse et crédible de discussion en vue de la reprise du dialogue.
Le Kenya a, quant à lui, plaidé pour une meilleure prise en compte des positions de l’Union africaine et a mis en avant l’appel lancé le 9 mars par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. Si le succès de l’Envoyé spécial dépendra du soutien que lui accordera le Conseil de sécurité, M. de Mistura devra aussi œuvrer avec l’Union africaine, a ajouté le représentant, qui s’est prononcé pour un libellé mettant davantage l’accent sur le droit à l’autodétermination et sur le respect des droits de l’homme, en revenant au libellé initial des résolutions relatives au Sahara occidental mentionnant ce droit à l’autodétermination et l’organisation d’un référendum. « Pays qui a acquis son indépendance après avoir été colonisé », le Kenya apporte son appui à l’autodétermination des peuples, une « juste cause ».
un.org
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