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« Le français est inscrit dans l’humus social algérien » : le match contre-nature de l’arabe contre le français

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  • « Le français est inscrit dans l’humus social algérien » : le match contre-nature de l’arabe contre le français

    « Le français est inscrit dans l’humus social algérien » : le match contre-nature de l’arabe contre le français


    Au lendemain de la dernière brouille diplomatique avec la France, les autorités algériennes ont décidé de remplacer, dans certains secteurs d’activités, le français par l’arabe. Une initiative qui ne fait pas l’unanimité dans le pays





    Une institutrice écrit son cours en français au tableau, dans une école algérienne, en octobre 2021 (AFP/Ryad Kramdi)

    Par Ali Boukhlef

    Published date: Mercredi 8 décembre 2021 - 08:20




    Tout a commencé au début du mois d’octobre, avec des appels lancés sur les réseaux sociaux : de nombreux internautes algériens suggéraient d’évincer le français au profit de l’anglais dans les établissements scolaires et sur les frontons des bâtiments publics et privés.

    Par la suite, plusieurs ministères ont émis des instructions afin d’utiliser uniquement l’arabe dans leurs correspondances.

    Parmi eux, celui de la Jeunesse et des Sports a été le premier à prendre une telle initiative : dans une note datée du 21 octobre, il demande aux responsables de son département d’employer «  exclusivement  » la langue arabe, langue nationale et officielle selon la Constitution algérienne.





    La France coloniale a-t-elle mené une politique hostile à la langue arabe en Algérie ?
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    Le ministre Abderrezak Sebgag expliquera quelques jours après devant des journalistes que cette décision n’est qu’un «  retour aux sources  ».

    Le ministère de l’Enseignement et de la Formation professionnelle va immédiatement le suivre, au travers d’une circulaire datée du même jour : le document, qui porte des consignes similaires, avance que le retour à l’utilisation de la langue arabe se justifie par «  le respect des mœurs en usage dans la société algérienne  ».

    En réalité, ces instructions ne font qu’appliquer la révision constitutionnelle de 2016 qui fait de l’arabe la langue officielle de l’Algérie. Le berbère dispose aussi de ce statut, mais son utilisation est pour l’instant balbutiante.

    Dans l’écrasante majorité des administrations, c’est l’arabe qui est usité, même si certains secteurs font exception : en médecine, dans les domaines technologiques et dans l’économie, tout se fait en français, ou presque.


    « Je n’ai rien compris »


    «  Notre cursus universitaire s’est fait en français, de même que l’ensemble de nos opérations. Il est quasiment impossible d’imaginer recourir à une autre langue  », explique à Middle East Eye Nouredine, cadre d’une banque publique.

    Comme dans son entreprise, la totalité des établissements bancaires algériens travaillent exclusivement en français. Un client d’une de ces banques en a d’ailleurs fait les frais.

    Voulant faire une réclamation, Hamza, correspondant d’une télévision étrangère arabophone, a adressé un courrier en arabe à sa banque. Les employés de cette dernière lui ont alors demandé de renvoyer le même courrier en français. «  Je n’ai rien compris  », explique le journaliste à MEE.

    Mais les banques ne sont pas les seuls établissements à travailler exclusivement en français.

    Zinedine est cadre à la direction des impôts. Ce quadragénaire, qui a étudié comme beaucoup de ses collègues à l’école des impôts de Koléa (à l’ouest d’Alger) en français, avoue qu’avec ses confrères, ils n’ont jamais pensé utiliser une autre langue dans leurs actes quotidiens.
    «  Notre cursus universitaire s’est fait en français, de même que l’ensemble de nos opérations. Il est quasiment impossible d’imaginer recourir à une autre langue  »

    - Nouredine, cadre d’une banque publique

    «  Il n’y a que l’en-tête de nos documents qui est écrit en arabe  », rapporte-t-il, un tantinet amusé par le sujet.

    Parfois, cette nouvelle tendance qui veut «  arabiser  » l’administration tourne à la farce.

    Ainsi, Djamil Benrabah, militant associatif, rapporte sur sa page Facebook une mésaventure vécue dans un bureau de poste.

    En octobre, il se présente dans un établissement pour retirer de l’argent. Comme à l’accoutumée, il remplit son chèque en français. Mais l’agent refuse de l’accepter, exigeant qu’il soit rempli en arabe.

    Djamil Benrabah s’exécute. Sauf qu’une fois le document remis au guichetier, ce dernier, peu habitué à voir des chèques libellés en arabe, ne parvient pas à déchiffrer le document. Pour éviter un esclandre, son supérieur hiérarchique intervient et demande au client de le refaire en français.

    «  L’histoire a fait que la langue française est présente dans l’humus social algérien, et ce d’une manière significative  », explique à MEE la sociolinguiste Khaoula Taleb Ibrahimi, qui regrette par ailleurs le caractère «  idéologique  » de ces décisions.


    L’anglais en embuscade


    Très récemment, le ministère de l’Éducation nationale a remis à l’ordre du jour un projet déjà évoqué par le passé : il propose d’introduire, dès l’année prochaine, l’anglais comme première langue étrangère dans les écoles primaires du pays, à la place du français.

    Même scénario à l’université, où les autorités ont décidé d’introniser l’anglais comme langue d’enseignement dans certaines filières qui n’avaient pas été touchées par l’arabisation.

    En septembre, le gouvernement algérien annonçait la création de deux nouvelles écoles supérieures. Chargés respectivement de l’intelligence artificielle et des mathématiques, ces établissements vont donner leurs cours en anglais.




    Selon une idée reçue, les universités algériennes seraient mal classées à l’échelle internationale à cause de la faiblesse de l’enseignement de l’anglais (AFP/Farouk Batiche)
    Pour les autorités, ces décisions ont un double objectif. Le premier est de se détacher de la France en s’attaquant à la présence de sa langue. Le second est relatif à une idée reçue selon laquelle les universités algériennes seraient mal classées à l’échelle internationale à cause de la faiblesse de l’enseignement de la langue de Shakespeare.

    Or, pour Khaoula Taleb Ibrahimi, cet argument ne tient pas. «  Il suffit de lire ces dernières années les rapports du PNUD [Programme des Nations unies pour le développement] sur le développement humain sur le monde arabe dont une grande partie de pays pratiquent l’anglais et l’utilisent dans leurs systèmes éducatifs pour comprendre que la langue n’est pas le facteur décisif dans les performances particulièrement faibles de ces systèmes  », écrivait-elle dans une contribution publiée dans le quotidien algérien Liberté.

    «  Une décision n’est rien si elle ne s’adosse pas à la fois à une connaissance fine des conditions de son application et à la mise en œuvre des moyens humains et matériels pour la rendre effective et efficace  », poursuivait-elle.





    En Algérie, l’anglais est de nouveau lancé à l’assaut de la francophonie
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    «  La mise en concurrence de ces langues – notamment l’anglais contre le français – est plus d’ordre politique et est régulièrement utilisée, soit par le pouvoir, soit par des segments de la société, pour détourner l’attention de questions plus capitales pour l’avenir du pays  », a-t-elle encore tranché dans une déclaration reprise par Le Monde.

    Paradoxalement, ces attaques contre la langue française cachent une contradiction chez une partie de l’élite dirigeante.

    En octobre, le journal Le Monde révélait que les « demandes insistantes » d’inscriptions au lycée international (français) d’Alger, émanant de très nombreux hauts dirigeants algériens, avaient eu un rôle clé dans les récentes tensions diplomatiques, permettant à Emmanuel Macron une plus grande véhémence à l’égard du pouvoir algérien.

    «  Le jour où nous serons sûrs que vos enfants ne fréquentent plus le lycée français, vous pourrez parler d’arabisation  !  », a alors ironisé l’islamologue Saïd Djabelkhir sur sa page Facebook, s’adressant aux élites algériennes.

  • #2
    L'Arabisation à outrance en Algérie a été l'un des principaux facteurs de regressions générale et la leçon semble ne pas avoir été apprise en voulant opérer un forcing par l'utilisation systèmatique de la langue Anglaise dans les cursus scolaires et universitaires. Le désastre sera immense .

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    • #3
      Ce n'est pas d'apprendre l'anglais le français ou le chinois qui réglera le problème de l’enseignement, mais de bien le faire. Celui qui est à l'aise dans une langue sera en capacité, la problème de la langue arabe c'est le manque , voire l'absence de support pédagogique, et d'enseignant de la qualité requise pour les études supérieures et la recherche.

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      • #4
        Le plus gros problème de la langue Arabe c'est qu'elle n'est pas du tout une langue scientifique moderne , il ne faut pas s'argumenter sur la période de l'âge d'or de l'Islam et des Arabes .
        Que quelqu'un essaie de donner un cours en Arabe sur les MOSTEC ! ( Métal Oxyde Semi-conducteur Transistor à Effet de Champs ) et également Transistor qui est un abréviatif de Transfert résistor . Le prophète de l'Islam a dit : Recherchez la science même jusqu'en Chine , et ce n'était pas dans la langue des Bédouins . Le président Chadli avait dit dans les années 80 à l'université Houari Boumedienne à Bab Ezzouar , " Il ne faut pas compter sur les transferts de technologies , les occidentaux ne nous donneront rien , c'est en allant chez eux que nous ferons venir la science et les technologies chez nous " . Bon , le message a été bien compris par ceux qui ont un brin d'intelligence .

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        • #5
          Le prophète de l'Islam a dit : Recherchez la science même jusqu'en Chine , et ce n'était pas dans la langue des Bédouins

          Le prophète de l'islam est un piètre géographe, la Chine n'est pas la destination la plus de son espace en son temps, Sa citation fait simplement référence à la finalité du voyage des caravaniers qui empruntent la "route dite de la soie" qui traverse le Hedjaz à des fins commerciaux, de troc avec la Chine...D’où la supposition pour Mohamed le prophète des musulmans l'endroit le plus éloigné de l'Arabie sinon du monde .

          Pour revenir au sujet, en Algérie l'arabisation est une nécessité à tendance obligatoire I'Cha3b (pour le peuple), le Français langue vivante du savoir et du futur (à défaut de l'anglais) aux rejetons de ceux qu' el Caid Salah appel la "bande"...
          Dernière modification par infinite1, 12 décembre 2021, 15h54.

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          • #6
            Pour moi, le problème ne réside pas dans les langues, le problème est dans la minorité qui gouverne l'Algérie, une minorité incompétente en sciences, en culture, en sciences de gestion, en savoir, c'est à dire comment gérer un pays pour le bénéfice de la majorité. Elle est compétente dans comment tranformer la médiocrité en fausse compétence, comment faire obstacle à l'intelligence et à la créativité, elle est compétente dans comment bloquer le développement de l'Algérie et isoler les gens compétents et pousser à l'émigration les jeunes et les professionnels qualifiés, cette minorité qui gouverne notre pays a créé un pays sous sous-développé en empêchant son décollage économique, social, politique et culturel. La liste est longue.
            Dernière modification par Elghifari, 13 décembre 2021, 00h26.

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            • #7
              Parfaitement d'accord, et ils sont la preuve que l'Algérie est gouvernée et tenue par la harka . Si l'APN avait été dirigée par de vrais patriotes, ils auraient laissé le contrôle du pays depuis les années 80, c'est à dire depuis les premières années où la population algérienne commençait à produire des diplômés de l'enseignement supérieur. Il n'était pas nécessaire de comprendre que des tes pensantes et bien formées étaient plus compétentes que l'état major pour mettre en marche le pays vers l'avant. Au lei de cela les crétins on amené en Algérie les graines du wahhabisme Saoudien, et cédé au panarabisme. Ils ont martelé qu l'Algérie était un pays arabe, nonobstant la part largement majoritaire de notre héritage africain, méditerranéen et berbéro-andalou. La présence ottomane bien plus longue en durée que la présence arabe ( qui se sont dilués dans notre matrice maghrébine) , est pratiquement laissé de coté par les wahabo-compatibles dans la revendication de l'héritage historique.
              Le complexe d'appartenance à la religion musulmane pousse à revendiquer une arabité de façade, et la revanche à abandonner le trésor de guerre français. Nous marchons sur un pied tordu alors qu'il nous suffisait de boiter, et si l'on continue encore 10 ans à ce rythme, il ne restera plus en Algérie que des ignares doté de diplômes de troisième zone, les meilleurs d'entre nous fuiron faire fructifier leur cerveau à l'étranger. En Europe le besoin d'immigration reste grand, mais ils veulent monter en qualité, c'est ce qu'ils appellent : " l'immigration choisie". En clair et sans fausse honte ils vont aller au marché acheter des marchandises en ne prenant que le dessus du panier, les meilleurs cerveaux pour eux, les médiocres ils n'en veulent pas.

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