
Autriche. L’ex-chancelier Kurz, accusé de corruption, prêt à rebondir aux États-Unis
L’ex-chancelier autrichien Sebastian Kurz, accusé de corruption, a dû démissionner. Les trumpistes l’accueillent à bras ouverts.
L’ex-chancelier autrichien Sebastian Kurz, qui a dû démissionner en octobre 2021 à la suite d’un retentissant scandale de corruption, vient de se reconvertir à la tête d’une des sociétés stars du numérique de la Silicon Valley. Il fallait faire vite, car le jeune homme présenté, il y a peu, par nombre de médias, comme « un de ces jeunes prodiges libéraux de la politique européenne aux côtés d’Emmanuel Macron », est confronté à un dossier judiciaire accablant.
Des sondages bidonnés payés avec l’argent public
Devenu chancelier à 31 ans, en 2017, après avoir pris le contrôle du parti conservateur (ÖVP), il s’est distingué par un discours populiste aux relents xénophobes et anti-migrants. Il s’était d’abord allié au FPÖ (extrême droite), avant qu’une affaire de corruption (déjà) accablante pour son partenaire nationaliste ne le décide à opter pour une coalition conservateurs-Verts, qui est toujours aux manettes. La justice autrichienne lui reproche d’avoir fait financer sur deniers publics l’achat de sondages bidonnés en sa faveur auprès d’un champion local du secteur.
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Une relation privilégiée avec Peter Thiel
L’ex-chancelier a pu s’appuyer sur sa relation privilégiée avec Peter Thiel, un milliardaire du numérique américain d’origine allemande. L’ex-chancelier va intégrer Thiel Capital, avec pour attributions rien de moins que « la stratégie mondiale » et accessoirement « les marchés d’Europe de l’Est », qu’il connaît bien.
Thiel a un pedigree high-tech et politique redoutable. Il s’est fait connaître comme l’un des compagnons de route initiaux de Zuckerberg dans l’aventure Facebook. Il contrôle le groupe Paypal, a investi dans Airbnb et Palantir, un monstre de la gestion des données.
Dans le champ public, il affiche ouvertement ses préférences pour les options libertariennes les plus droitières puisqu’il est un des piliers du soutien à Trump et au trumpisme, qu’il finance à millions. Bref, en accueillant Kurz, une internationale fascisante reconvertit l’un des siens.
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