Le ministre français des Affaires étrangères a été convoqué pour plusieurs «infractions», notamment dans le cadre d'une enquête pour «atteinte aux biens publics», dans un contexte de relations tendues entre la France et le Mali.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est convoqué par la justice malienne dans le cadre d'une enquête portant sur une «atteinte aux biens publics et autres infractions», a appris mercredi 11 mai l'AFP auprès d'un tribunal de Bamako, dans un contexte de relations très tendues entre Paris et Bamako.
«Nous sommes au stade des enquêtes»
Une source judiciaire malienne a précisé à l'AFP que cette enquête faisait suite à une plainte d'une plateforme de plusieurs associations de la société civile malienne, dénommée «Maliko» («La cause du Mali»). «C'est une histoire d'attribution d'un marché de fabrication de passeports maliens à une société française (à laquelle) le fils de Le Drian serait lié», a ajouté cette source judiciaire. Selon un document officiel consulté par l'AFP, l'affaire date de 2015, lorsque Ibrahim Boubacar Keita était président du Mali.
À cette époque, une société française - Oberthur Technologie - a obtenu pour une dizaine d'années le marché de fabrication des passeports biométriques maliens. «Le Drian était à l'époque ministre de la Défense. A-t-il appuyé le dossier pour défendre une entreprise française ou ses intérêts ? Voilà en gros ce que la justice malienne cherche à comprendre. Là, nous sommes au stade des enquêtes», a déclaré à l'AFP une autre source judiciaire malienne.
De son côté, l'association Maliko (proche de la junte actuellement au pouvoir au Mali), qui a porté plainte et s'est constituée partie civile, a mis un document à la disposition de l'AFP. «Les procédures et règles instituées par la législation malienne, en particulier le décret n°2015 - 06040 du 25 septembre portant code des marchés publics ont été allègrement violées à l'occasion de l'attribution du marché susmentionné», affirme le document qui accompagne la plainte. Interrogée par l'AFP, une source diplomatique à Bamako a affirmé mercredi «qu'à ce jour, aucune plainte n'est parvenue à l'ambassade de France à Bamako».
Commentant le dossier, une magistrate malienne a de son côté indiqué à l'AFP que «cette convocation» du ministre français en l'état n'a «aucun fondement juridique». Le Mali est le théâtre depuis 2012 d'opérations de groupes jihadistes liés à al-Qaida et à l'organisation État islamique, ainsi qu'à des violences de toutes sortes perpétrées par des milices autoproclamées d'autodéfense et des bandits. Ces violences, parties du nord en 2012, se sont propagées au centre, puis au Burkina Faso et au Niger voisins. Elles ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés, malgré le déploiement de forces onusiennes, françaises et africaine.
Le Figaro
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est convoqué par la justice malienne dans le cadre d'une enquête portant sur une «atteinte aux biens publics et autres infractions», a appris mercredi 11 mai l'AFP auprès d'un tribunal de Bamako, dans un contexte de relations très tendues entre Paris et Bamako.
«Nous sommes au stade des enquêtes»
Une source judiciaire malienne a précisé à l'AFP que cette enquête faisait suite à une plainte d'une plateforme de plusieurs associations de la société civile malienne, dénommée «Maliko» («La cause du Mali»). «C'est une histoire d'attribution d'un marché de fabrication de passeports maliens à une société française (à laquelle) le fils de Le Drian serait lié», a ajouté cette source judiciaire. Selon un document officiel consulté par l'AFP, l'affaire date de 2015, lorsque Ibrahim Boubacar Keita était président du Mali.
À cette époque, une société française - Oberthur Technologie - a obtenu pour une dizaine d'années le marché de fabrication des passeports biométriques maliens. «Le Drian était à l'époque ministre de la Défense. A-t-il appuyé le dossier pour défendre une entreprise française ou ses intérêts ? Voilà en gros ce que la justice malienne cherche à comprendre. Là, nous sommes au stade des enquêtes», a déclaré à l'AFP une autre source judiciaire malienne.
De son côté, l'association Maliko (proche de la junte actuellement au pouvoir au Mali), qui a porté plainte et s'est constituée partie civile, a mis un document à la disposition de l'AFP. «Les procédures et règles instituées par la législation malienne, en particulier le décret n°2015 - 06040 du 25 septembre portant code des marchés publics ont été allègrement violées à l'occasion de l'attribution du marché susmentionné», affirme le document qui accompagne la plainte. Interrogée par l'AFP, une source diplomatique à Bamako a affirmé mercredi «qu'à ce jour, aucune plainte n'est parvenue à l'ambassade de France à Bamako».
Commentant le dossier, une magistrate malienne a de son côté indiqué à l'AFP que «cette convocation» du ministre français en l'état n'a «aucun fondement juridique». Le Mali est le théâtre depuis 2012 d'opérations de groupes jihadistes liés à al-Qaida et à l'organisation État islamique, ainsi qu'à des violences de toutes sortes perpétrées par des milices autoproclamées d'autodéfense et des bandits. Ces violences, parties du nord en 2012, se sont propagées au centre, puis au Burkina Faso et au Niger voisins. Elles ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés, malgré le déploiement de forces onusiennes, françaises et africaine.
Le Figaro