Publié le : 23/06/2022 -
La guerre en Ukraine a un impact direct sur le commerce mondial, notamment agricole. Le grenier mondial ne peut pas exporter ses céréales, car le port d'Odessa sur la mer Noire est notamment bloqué. La Lituanie, grand soutien de l'Ukraine, en achemine désormais une partie en chemin de fer jusqu'au port de Klaipeda sur la Baltique, puisque le trajet par la Biélorussie est désormais impossible pour des raisons politiques. Une solution en attendant mieux.
Avec notre correspondante à Vilnius, Marielle Vitureau
Le cinquième convoi en provenance d'Ukraine est arrivé il y a quelques jours dans le port lituanien de Klaipeda. Les 1 300 tonnes de maïs ont été entreposées en attendant d'être expédiées par bateau.
Laimonas Rinkus, le directeur d'une société de logistique, les a réceptionnées : « Nous cherchons surtout une issue à cette situation. Pour nous, il s'agit de se comporter de manière patriotique, en y mettant toute notre bonne volonté. Ainsi, nous apportons de l'aide à notre partenaire ukrainien. »
Le train met environ trois semaines pour transporter la marchandise depuis l'Ukraine. La raison de ce trajet aussi long est technique, comme le rappelle Egle Sime, la directrice de la branche fret des chemins de fer lituanien : « L'écartement des voies est différent dans les trois pays. En Ukraine et en Lituanie, l'écartement est large, en Pologne l'écartement des voies est étroit. Ce qui signifie que toute la cargaison doit être déchargée et rechargée. »
Le directeur de la société de logistique aurait les capacités de décharger un train par jour, soit 1 500 tonnes de cargaison. D'autant plus que la demande est forte et pas uniquement pour les produits agricoles. Mais les voies de chemin de fer sont encombrées en ce moment.
Pour le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, il n'existe qu'une solution.
Il faut ouvrir le port d'Odessa, mais pour cela il faut des armes. Ce sont uniquement des très faibles quantités qui sont transportées aujourd'hui vers les ports de Klaipeda, de Gdansk ou les autres ports voisins. Cela ne change pas la situation.
Cependant, les trains vont continuer de circuler, car depuis quatre mois, la Lituanie a une certitude : on ne peut pas abandonner l'Ukraine.
RFI