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La France se prépare à vivre sans gaz russe
Vue en plein écran
Emmanuel Macron a insisté sur la nécessaire solidarité européenne qui s’imposera, d’autant qu’à cause des nombreux réacteurs fermés actuellement, Paris se fournit chez ses voisins pour une partie de son électricité. ©Photo NewsFRANCELINE BERETTI
Aujourd'hui à 17:52
Dans une interview à l’occasion de la fête nationale, Emmanuel Macron a détaillé les enjeux énergétiques auxquels sera confrontée la France dès cet automne, avec la baisse des températures.
Le petit personnage rose, rond et glouton, baptisé "Gaspi", est encore dans l’imaginaire collectif des Français. Il illustrait, en 1979, la campagne du gouvernement pour inciter à consommer le moins d’essence possible en conduisant. "Gaspi" va-t-il faire son grand retour en 2022? Emmanuel Macron a en tout cas appelé à une "mobilisation générale" pour réduire la consommation d’énergie dans les prochains mois, dans la perspective où la Russie cesserait totalement d’approvisionner l’Europe en gaz.
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Un scénario à la fois "très dur" et "probable", a souligné le président de la République, indiquant que Moscou avait déjà commencé à couper ses livraisons sur le principal gazoduc européen et qu’elle utilisait l’énergie comme "arme de guerre". La situation va durer et la France sera toujours aux côtés de l’Ukraine a-t-il cru bon de rappeler, comme pour couper l’herbe sous le pied de ceux qui, notamment à l’extrême-droite, laissent entendre depuis le mois de mars que les Français ont trop à perdre en s’engageant aux côtés de Kyiv.
"Rentrer collectivement dans une logique de sobriété"
Le gouvernement présentera un "plan de sobriété" cet été, avec des objectifs qui seront chiffrés, notamment pour les administrations publiques et les groupes privés.
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Les détails de cette mobilisation devraient être connus dans les prochaines semaines, puisque le gouvernement présentera un "plan de sobriété" cet été, avec des objectifs qui seront chiffrés, notamment pour les administrations publiques et les groupes privés. Dans son interview du 14 juillet, Emmanuel Macron est resté flou sur les mesures concrètes, évoquant seulement l’éclairage la nuit. "Je commence toujours par les gros avant de demander aux gens", a-t-il précisé, tout en insistant sur le fait qu’il faudra organiser sa vie différemment pour lisser les pics de consommation et "qu’on va demander à tous nos compatriotes de s’engager".
Cette bataille aux économies d’énergie a été présentée comme une opportunité par le chef d’État, puisqu’elle est également positive pour le climat et pour l’indépendance du pays. Il a aussi voulu faire comprendre aux Français qu’ils n’étaient pas les plus menacés par la fin du gaz russe : de fait, grâce à son parc nucléaire, le pays est moins dépendant que l’Allemagne ou l’Italie. Mais Emmanuel Macron a insisté sur la nécessaire solidarité européenne qui s’imposera, d’autant qu’à cause des nombreux réacteurs fermés actuellement, Paris se fournit chez ses voisins pour une partie de son électricité. D’où la nécessaire réforme du marché européen, dont a spontanément parlé le président. Emmanuel Macron veut que la France contribue à modifier la façon dont le prix de l’électricité est fixé, car il est très élevé par rapport aux coûts de production français.
Gaz, nucléaire et énergies renouvelables
En attendant, pour faire face à la pénurie de gaz et d’électricité… Paris prolonge de quelques trimestres le fonctionnement d’une de ses centrales à énergie fossile.
Pour passer les prochains mois, la France se réapprovisionne en gaz pour reconstituer ses stocks auprès d’autres fournisseurs, dont la Norvège, le Qatar ou l’Algérie. Emmanuel Macron souhaite également que le gouvernement fasse passer cet été une loi permettant d’accélérer le processus de développement de l’éolien offshore et de la géothermie. Pour le nucléaire, malgré l’ambitieux plan de construction de nouveaux réacteurs présenté par le président à la fin de son premier mandat, la France ne rattrapera pas son retard (elle souffre notamment du désastreux chantier de Flamanville; cet EPR qui ne devrait être mis en service que l’année prochaine). En attendant, pour faire face à la pénurie de gaz et d’électricité… Paris prolonge de quelques trimestres le fonctionnement d’une de ses centrales à énergie fossile.
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