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Le déménagement du "Lion d'Afrique" du Maroc vers un autre pays africain refroidit les ambitions stratégiques de Rabat
Le transfert est dû au blocus imposé par le Maroc au processus de paix au Sahara occidental et a une signification politique ; C'est une carafe d'eau froide pour un régime (Rabat) qui cherche à renforcer son alliance avec les États-Unis.
Washington (ECS). - Le président de la commission de la défense du Sénat américain, James Inhofe, un républicain de l'Oklahoma, a formellement demandé au Pentagone d'étudier le déplacement du "Lion d'Afrique", le plus grand exercice militaire en Afrique, du Maroc vers un autre pays.
Inhofe accuse le Maroc de bloquer le processus politique au Sahara Occidental. "Depuis plus de cinq décennies, le peuple sahraoui est l'objet de promesses non tenues répétées et d'attaques impitoyables de la part du gouvernement marocain", a dénoncé Inhofe la semaine dernière lors d'une audition de confirmation des candidats à la tête de l'US Africa Command (AFRICOM) et de la Commandement des opérations spéciales.
"J'ai fait pression sur [le ministère de la Défense] pour trouver d'autres emplacements pour l'exercice militaire annuel 'African Lion' qui se tenait auparavant au Maroc", a ajouté Inhofe. "Je suis heureux que [le secrétaire à la Défense Lloyd Austin] soit d'accord avec moi sur cette question."
Le bureau d'Inhofe, dans des déclarations au journal américain "Defense News ", a assuré que sa proposition avait l'approbation d'Austin pour rechercher des emplacements alternatifs pour l'exercice annuel, que les États-Unis et 10 pays partenaires mènent conjointement au Maroc, en Tunisie, au Sénégal et Ghana.
Selon le journal nord-américain , le rapport de la loi sur l'autorisation de la défense nationale pour l'exercice 2023 ordonne également à Austin "d'élaborer un plan pour effectuer les changements et les lieux d'hébergement" de tous les exercices multilatéraux, y compris le Lion d'Afrique, au sein de l'AFRICOM et de soumettre un rapport. en décembre.
Le lieutenant-général de l'armée américaine Michael Langley et le lieutenant-général Bryan Fenton, les candidats à la tête de l'AFRICOM et du SOCOM respectivement, ont déclaré à Inhofe lors de leur audience de confirmation qu'ils étaient d'accord avec sa proposition de trouver des emplacements alternatifs dès que possible pour accueillir l'Africain. Exercices de lion. "Je vais suivre ce grave problème", a déclaré Langley. «Je sais que le ministère de la Défense a examiné la question. Je pense qu'il est temps de voir si le Maroc progresse », souligne-t-il.
Inhofe, un fervent partisan de la lutte du peuple sahraoui, a qualifié de "choquant et profondément décevant" le fait que l'ancien président Donald Trump a changé des décennies de politique américaine en reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental au moment même où le Maroc signait les accords d'Abraham qui normalisaient les relations avec Israël. . Le président Joe Biden n'a pas abordé la question jusqu'à présent.
L'ancien Premier ministre marocain Saadeddine Othmani a tweeté l'année dernière que les exercices militaires "Lion d'Afrique", qui se déroulent depuis près de deux décennies au Maroc, "consacrent la reconnaissance américaine du Sahara marocain". Othamni a tweeté à l'époque qu'une partie des exercices de 2021 se déroulerait au Sahara occidental, mais a supprimé le tweet après que l'AFRICOM a nié qu'une partie de l'exercice se déroulerait dans l'ancienne colonie espagnole.
Suite à cet incident, le Sénat américain a ajouté une disposition à la NDAA de 2022 qui interdit à l'armée américaine de participer à tout exercice multilatéral organisé au Maroc à moins que le secrétaire à la Défense ne certifie que le pays est « engagé à rechercher une solution politique mutuellement acceptable au conflit ». au Sahara Occidental ».
Austin n'a pas fait cette certification pour les exercices de cette année, qui ont eu lieu le mois dernier, et a plutôt déposé une dérogation à la sécurité nationale autorisée en vertu de la NDAA 2022 pour permettre aux exercices militaires de se poursuivre. "Le Commandement des États-Unis pour l'Afrique continue d'explorer des alternatives pour diversifier davantage les lieux d'exercices multilatéraux et continue de consulter étroitement le ministère de la Défense et le département d'État pour assurer la pleine conformité avec les futures exigences de la NDAA", a déclaré un porte-parole du ministère de la Défense à la Défense. Nouvelles.
Ni les versions du Sénat ni de la Chambre de la NDAA 2023 ne contiennent de langage interdisant au Maroc d'accueillir des exercices dirigés par les États-Unis que le Congrès a ajoutés au projet de loi de l'année dernière. Cependant, le rapport du Sénat accompagnant le projet de loi de cette année autorise 10 millions de dollars à l'AFRICOM pour "évaluer des emplacements alternatifs et apporter des modifications aux exercices multilatéraux avec des partenaires africains".
"Le Comité estime en outre que la diversification des hôtes et des lieux de ces exercices peut aider le [ministère de la Défense] à élargir les partenariats militaires en Afrique, à accroître les capacités des partenaires africains et à accroître l'accès et l'influence des États-Unis sur le continent", recueille le rapport. .
Washington a d'autres exercices dirigés par l'AFRICOM comme le Cutlass Express de la Marine près de la Corne de l'Afrique, l'Obangame Express au large de la côte ouest de l'Afrique et le Phoenix Express en Méditerranée.
Avec le départ à la retraite d'Inhofe en fin d'année, les Sahraouis vont perdre l'un de leurs plus puissants défenseurs au Capitole. Mais le statut du Maroc en tant qu'hôte clé de l'exercice "Lion d'Afrique" pourrait continuer à être compromis par l'approche générale de la politique américaine.
Pour sa part, le sénateur Mike Rounds est également membre de la commission de la défense du Sénat américain et a indiqué lors de l'audience de confirmation de la semaine dernière qu'il entendait continuer à faire pression sur le Maroc au sujet de sa politique au Sahara occidental. Il a exprimé sa crainte que le conflit de longue date avec le Front Polisario ne se transforme à nouveau en guerre ouverte. "Cela pourrait être un baril de poudre", a déclaré Rounds. "Si nous ne parvenons pas à résoudre ce problème (celui du Sahara Occidental), il pourrait s'agir d'un autre de ces points chauds et un peu d'attention en ce moment peut faire beaucoup", conclut-il.
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