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Le président ghanéen accuse la junte au pouvoir au Burkina Faso de s'être adjoint les services de Wagner

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  • Le président ghanéen accuse la junte au pouvoir au Burkina Faso de s'être adjoint les services de Wagner

    Agence Ecofin) - Lors des manifestations de soutien au coup d'Etat qui a porté au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré, des Burkinabés brandissaient régulièrement des drapeaux de la Russie. Mais le nouvel homme fort du pays n’a pas annoncé son intention de rompre sa coopération avec la France et de se tourner vers Moscou.

    Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, a accusé, mercredi 14 décembre, la junte au pouvoir au Burkina Faso de s’être adjoint les services de la société paramilitaire russe Wagner pour l’aider à combattre les groupes djihadistes et de lui avoir offert une mine située près de la frontière ghanéenne en guise de paiement.

    « Aujourd'hui, des mercenaires russes se trouvent à notre frontière nord. Le Burkina Faso a conclu un accord avec le Mali pour engager les forces de Wagner là-bas. Je crois qu'une mine dans le sud du Burkina Faso leur a été attribuée en guise de paiement pour leurs services », a déclaré M. Akufo-Addo lors d'une réunion avec Antony Blinken, le secrétaire d'État américain à Washington où il participe au Sommet USA-Afrique.
    Cité dans un communiqué publié par le département d’Etat américain, le dirigeant ghanéen a également révélé que « le Premier ministre du Burkina Faso, Apollinaire Kyélem de Tambela, s’est rendu à Moscou ces dix derniers jours ». Il a également exprimé sa « préoccupation » face à la présence du groupe Wagner près des frontières ghanéennes.

    « Le fait qu'ils [les hommes de Wagner] opèrent à notre frontière nord est particulièrement pénible pour nous au Ghana. Outre le fait que nous n'acceptons pas l'idée que de grandes puissances fassent à nouveau de l'Afrique leur théâtre d'opérations, nous avons une position particulière, que vous connaissez, sur la guerre en Ukraine, où nous avons été très, très audibles et très directs dans notre condamnation de l'invasion russe. Par conséquent, la présence de ce groupe à nos frontières est un sujet d'inquiétude et de préoccupation considérable pour nous », a-t-il affirmé.

    Le président ghanéen a d’autre part appelé les États-Unis à travailler avec la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour protéger les pays de la région contre les groupes armés qui menacent la démocratie.

    « Il est important de porter cette question à votre attention et de voir dans quelle mesure nous pouvons vous engager en tant que partenaire fiable pour repousser ces forces », a-t-il souligné.

    Réexaminer les rapports avec la Russie

    Le fondateur du groupe russe Wagner, Evgueni Prigojine (photo), avait apporté, début octobre dernier, son soutien au capitaine Ibrahim Traoré, le nouveau président burkinabé et le chef du groupe d’officiers qui a destitué le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, arrivé au pouvoir par un putsch fin janvier.

    Je félicite chaleureusement et je salue le capitaine Ibrahim Traoré, un véritable fils courageux […] de sa patrie », avait notamment déclaré l’oligarque russe proche du Kremlin, estimant que le capitaine Traoré et ses hommes « ont fait ce qui était nécessaire et ils l’ont fait uniquement pour le bien de leur peuple ».

    Le président burkinabé a annoncé faire de la lutte contre le terrorisme son principal cheval de bataille durant une transition de deux ans qu’il s’est engagé à respecter. Mais contrairement à son homologue malien Assimi Goïta, lui aussi arrivé au pouvoir par les armes, le capitaine Traoré n’a pas annoncé son intention de rompre sa coopération avec la France et de se tourner vers la Russie malgré les appels lancés dans ce sens par ses partisans. Les autorités de transition n’ont pas cependant exclu de collaborer avec Moscou dans la lutte antiterroriste.

    Nous coopérons avec la Russie depuis longtemps. C’est en 1967 que les relations ont été nouées entre l’ex-URSS et la Haute-Volta et nous n’avons pas attendu ces marcheurs pour avoir une coopération avec la Russie », avait indiqué Appolinaire Kyélem de Tambela, le Premier ministre burkinabé à l’issue d’une marche organisée par des partisans du coup d’Etat qui réclamaient une coopération plus étroite avec Moscou. Et d’ajouter : « Peut-être qu’avec la nouvelle donne [sécuritaire] nous examinerons de nouveau nos rapports avec la Russie pour voir s’il faut la renforcer dans un secteur ou pas, s’il faut la réorienter dans l’intérêt du Burkina Faso et dans le respect de sa souveraineté ».

    Lors de son premier déplacement en tant que président, le capitaine Ibrahim Traoré s’était rendu le 2 novembre dernier au Mali, où il a notamment évoqué avec son homologue malien le renforcement de la coopération sécuritaire entre les deux pays confrontés à une recrudescence des attaques terroristes.

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