Dans le monde de la technologie, les développeurs ukrainiens sont reconnus pour leur savoir-faire. Nombre d'entreprises mondiales utilisaient jusque lors leurs services. Qu'en est-il aujourd'hui ?
L’Ukraine est une nation technologique. Le pays est classé parmi les meilleurs écosystèmes informatiques au monde et ses programmeurs et développeurs, comme les meilleurs de la planète. A Kiev ou à Kharkiv, les deux grands pôles technologiques du pays, tout le monde sait que des Ukrainiens immigrés aux Etats-Unis ou restés au pays sont à l’origine de succès planétaires comme Whatsapp, CleanMyMac ou Paypal.
Par ailleurs, jusqu’ici, le pays détient la première place en Europe du nombre de diplômés de lycées techniques : 23 000 informaticiens qualifiés et plus de 130 000 spécialistes en génie général entrent sur le marché chaque année. L’éducation nationale ukrainienne n’a pas cessé d’investir dans l’enseignement des mathématiques, une tradition héritée de l’Union Soviétique.
Sous-traitance en Ukraine
Autre avantage comparatif pour les employeurs étrangers, les salaires ukrainiens étant parmi les plus faibles d'Europe de l’Est et dans l'univers de la tech, le pays est le premier fournisseur de sous-traitants.
Depuis l’offensive russe, et l'exil de 2 millions d’Ukrainiens, 50 000 informaticiens ont vu leur travail entravé. Pour échapper aux bombardements, beaucoup se sont réfugiés dans l’ouest du pays, notamment à Lviv, près de la frontière polonaise.
Comme le raconte dans les Echos Jean-Patrice Glafkidès, le cofondateur de Datavaloris, un éditeur de logiciels d'intelligence artificielle qui emploie plusieurs développeurs en Ukraine , « Ils veulent absolument travailler pour faire tourner l'économie ukrainienne », et comme ils sont rodés au télétravail, ils peuvent coder de n'importe où.
Au quotidien, le travail doit composer avec de fréquentes coupures d'électricité, quand ce n'est pas Internet qui s'éteint temporairement. « Par moments, nous savons qu'ils doivent aider leurs proches, descendre aux abris ou qu'ils préfèrent suivre les informations mais ils travaillent la nuit pour rattraper », poursuit Jean-Patrice Glafkidès dans les Echos.
Des entreprises aux petits soins
Pour aider à la fuite des cerveaux technos ukrainiens, Israël est particulièrement en pointe. Le pays est devenu depuis quelques années la terre promise pour le recrutement d’ingénieurs et de développeurs informatiques ukrainiens.
“Dès que les menaces de guerre sont apparues, plusieurs entreprises ont pris les devants" raconte le Figaro. Wix, une plateforme en ligne spécialisée dans la création de sites web, a offert la possibilité à ses 900 salariés ukrainiens de déménager au moins provisoirement en Pologne ou en Turquie en prenant les frais de transport et d’hébergement à sa charge.
Benyamin Netanyahou, l’ancien premier ministre et chef de l’opposition, a même proposé d’accorder massivement des visas d’entrée en Israël aux Ukrainiens travaillant pour des entreprises israéliennes sans tenir compte du fait qu’ils soient éligibles ou non à la loi du retour. La loi garantit à tout Juif (ainsi qu'à son éventuelle famille non juive) le droit d'immigrer en Israël.
Radio France
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