L'argent n'a pas d'odeur, sinon souvent celle de la souffrance.
Repéré par Camille Lemaître sur Politico
12/02/2023 à 19h15
Selon un câble diplomatique américain consulté par Politico, l'organisation paramilitaire russe Wagner, qui a fourni le gros de la chair à canon dans la terrible bataille de Bakhmout en Ukraine, dont elle convoite notamment les richesses souterraines, projette de développer considérablement ses activités minières sur le continent, notamment en République centrafricaine (RCA).
Cela pourrait lui permettre de dégager à terme un milliard de dollars de bénéfices. Une somme qui risque de financer l'effort de guerre de son patron Evgueni Prigojine en Ukraine, confirme le document.
Prigogyne à la rescousse
Récemment désigné «organisation terroriste internationale» par les États-Unis, le Groupe Wagner a pris pied en RCA à partir de 2018 à la demande du président Faustin-Archange Touadéra, afin de protéger les dirigeants centrafricains, des sites miniers et de former l'armée du pays.
Depuis 2003, malgré une intervention militaire française et des accords de paix, le pays demeure en effet majoritairement aux mains de groupes armés. En échange de cette intervention, Wagner a reçu des concessions minières et déploie sa propagande sur les réseaux, mais aussi IRL au travers de son «centre culturel» La Maison russe, comme le décrivait un reportage d'Arte qui a reçu le prix Daphne Caruana Galizia en octobre.
Diamants de brutes
Au prétexte de la sécuriser, le Groupe Wagner a notamment mis la main en 2021, grâce à une société-écran malgache, sur la mine d'or de Ndassima, dans le centre du pays, massacrant au passage tous ceux et celles qu'il trouvait sur son chemin.
Le groupe paramilitaire a ensuite transformé cette installation artisanale en un immense complexe fortifié s'étendant sur huit zones de production, protégé par des canons mobiles antiaériens à ses emplacements les plus stratégiques, ce qui indique, au passage, son intention d'y rester pour longtemps.
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca), est désormais interdite de survol dans la zone, ce qui laisse le département d'État américain supposer que l'emprise d'Evgueni Prigojine sur le pouvoir centrafricain se renforce.
Le collectif d'investigation en sources ouvertes All Eyes on Wagner a dévoilé en décembre 2022, dans un rapport, comment le Groupe Wagner utilisait la gemmologue Svetlana Troitskaia ainsi que les société russes Diamville et Russian Service K LLC pour écouler des diamants pillés en Centrafrique. Pour superviser ces opérations, l'organisation s'appuie notamment sur son cadre Dmitri Sytyi, un vétéran de l'Internet Research Agency, la fameuse «ferme à trolls» pétersbourgeoise de Wagner.
Repéré par Camille Lemaître sur Politico
12/02/2023 à 19h15
Selon un câble diplomatique américain consulté par Politico, l'organisation paramilitaire russe Wagner, qui a fourni le gros de la chair à canon dans la terrible bataille de Bakhmout en Ukraine, dont elle convoite notamment les richesses souterraines, projette de développer considérablement ses activités minières sur le continent, notamment en République centrafricaine (RCA).
Cela pourrait lui permettre de dégager à terme un milliard de dollars de bénéfices. Une somme qui risque de financer l'effort de guerre de son patron Evgueni Prigojine en Ukraine, confirme le document.
Prigogyne à la rescousse
Récemment désigné «organisation terroriste internationale» par les États-Unis, le Groupe Wagner a pris pied en RCA à partir de 2018 à la demande du président Faustin-Archange Touadéra, afin de protéger les dirigeants centrafricains, des sites miniers et de former l'armée du pays.
Depuis 2003, malgré une intervention militaire française et des accords de paix, le pays demeure en effet majoritairement aux mains de groupes armés. En échange de cette intervention, Wagner a reçu des concessions minières et déploie sa propagande sur les réseaux, mais aussi IRL au travers de son «centre culturel» La Maison russe, comme le décrivait un reportage d'Arte qui a reçu le prix Daphne Caruana Galizia en octobre.
Diamants de brutes
Au prétexte de la sécuriser, le Groupe Wagner a notamment mis la main en 2021, grâce à une société-écran malgache, sur la mine d'or de Ndassima, dans le centre du pays, massacrant au passage tous ceux et celles qu'il trouvait sur son chemin.
Le groupe paramilitaire a ensuite transformé cette installation artisanale en un immense complexe fortifié s'étendant sur huit zones de production, protégé par des canons mobiles antiaériens à ses emplacements les plus stratégiques, ce qui indique, au passage, son intention d'y rester pour longtemps.
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca), est désormais interdite de survol dans la zone, ce qui laisse le département d'État américain supposer que l'emprise d'Evgueni Prigojine sur le pouvoir centrafricain se renforce.
Le collectif d'investigation en sources ouvertes All Eyes on Wagner a dévoilé en décembre 2022, dans un rapport, comment le Groupe Wagner utilisait la gemmologue Svetlana Troitskaia ainsi que les société russes Diamville et Russian Service K LLC pour écouler des diamants pillés en Centrafrique. Pour superviser ces opérations, l'organisation s'appuie notamment sur son cadre Dmitri Sytyi, un vétéran de l'Internet Research Agency, la fameuse «ferme à trolls» pétersbourgeoise de Wagner.
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