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L’Algérie a annoncé, récemment, une dotation de 1 milliard de dollars destinée à financer un « programme de l’aide au développement » en Afrique. Mais par aide au développement, Alger entend manifestement « achat de loyauté », en témoigne le procédé de dispatching de cette enveloppe.
En effet, une dizaine de pays africains ont soigneusement été sélectionnés par le régime kaki pour bénéficier de ces largesses qui n’ont d’autre but que de tenter d’empêcher le Maroc d’imprimer davantage sa marque sur le continent. Le critère principal de la sélection de ces bénéficiaires n’est rien d’autre que la reconnaissance du front polisario et le soutien de l’agenda diplomatique algérien dans le dossier du Sahara.
A noter que les Etats concernés par l’aide devant être octroyée dès cette année sont: le Mali, l’Angola, le Botswana, l’Ethiopie, le Kenya, la Namibie, le Rwanda, la Tanzanie, l’Ouganda ou encore le Zimbabwe.
Pour Driss Lagrini, Professeur des relations internationales à l’Université Cadi Ayyad à Marrakech, cette affaire n’est pas nouvelle pour la politique étrangère algérienne, qui mobilise divers moyens diplomatiques, économiques et techniques pour défendre le polisario et enliser le dossier du Sahara marocain.
L’universitaire explique, dans une déclaration à Hespress FR, que ce qui se passe aujourd’hui, « à travers ce programme ou ce projet, qui n’est pas dicté par les préoccupations de développement de l’Afrique et encore moins par la volonté de renforcer la solidarité africaine, est lié à des comportements ou à la volonté de +recruter+ ces pays pour soutenir le séparatisme dans un pays africain« .
Lagrini fait observer que cette démarche dénote « une grande contradiction, étant donné que la promotion du développement en Afrique est initialement liée au souci de régler des conflits fabriqués de toutes pièces, puis au respect de la souveraineté des États et du principe de non-ingérence dans le affaires intérieures des États« .
Il existe une différence importante entre les ambitions d’Alger et Rabat, poursuit l’expert, qui explique:. « Nous sommes maintenant face à un très grand paradoxe entre un pays qui mobilise ses capacités pour déstabiliser un pays voisin et encourager le séparatisme, et le Maroc, qui cherche à établir et à asseoir une coopération Sud-Sud et un véritable partenariat win-win en Afrique« . Le Royaume ne se met pas en branle pour déstabiliser un autre pays, ou s’immiscer dans ses affaires internes, souligne-t-il.
« Je pense que les Africains ne seront pas dupes de cette ruse, car il y a maintenant de nouvelles élites en Afrique et une conviction croissante que l’intérêt du continent est dans une vraie coopération et dans un vrai échange d’intérêts et non une aide qu’on octroie dans l’attente d’un prix d’une valeur politique« , confie notre interlocuteur.
Il rappelle que cette initiative algérienne est arrivée à un moment où le Maroc jouit d’un fort soutien africain pour le plan d’autonomie. Cette réalité se manifeste par l’ouverture d’un grand nombre de consulats africains dans les provinces du sud, fait savoir le professeur, qui rappelle que « quand la crise du passage de Guerguerat a éclaté, de nombreux pays africains ont soutenu l’intervention et l’approche marocaines pour la résolution de ce problème« .
Lagrini explique à cet égard que « le Maroc a commencé à remporter des victoires significatives au sein de l’Union africaine, particulièrement en termes de renforcement de la coopérations avec de nombreux pays africains et de positionnement au sein des instances décisionnelles de l’Union« , et toutes ces avancées, dit-il, ont perturbé l’Algérie, « d’autant plus que le Maroc a réalisé ces succès sans recourir à la corruption, mais plutôt par le biais d’un mouvement constructif au sein de l’Union Africaine et l’instauration de relations équilibrées, gagnant-gagnant, avec les pays africains« .
« C’est peut-être ce qui a poussé l’Algérie à procéder pareillement, surtout dans cette circonstance difficile où elle vit au rythme d’un mouvement social devenu politique, exigeant une amélioration des conditions sociales, et le respect des droits de l’homme« , a-t-il relevé, ajoutant que « les élites africaines peuvent bénéficier de cette aide, mais elles ne seront pas dupes, puisqu’il y a ceux qui sont convaincus du plan d’autonomie marocain, et ceux qui seront convaincus avec la succession des résolutions du Conseil de sécurité et des positions africaines (et internationale) en faveur de ce plan« .
Hespress
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