Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu qui a réuni ce lundi soir les préfets coordinateurs de bassin pour évoquer la sécheresse hivernale inédite en France, les a appelés à prendre des arrêtés de restriction d’eau «dès maintenant» pour anticiper d’éventuelles situations de crise pendant l’été.
Le ministre a invité ces préfets, qui animent la politique de l’État en matière de gestion de l’eau, à «ne pas avoir la main qui tremble pour prendre des arrêtés», en se disant «alarmé» par le déficit d’eau dans les sols.
Ces propos alarmistes pour certains sont malheureusement confortés par une réalité criarde des changements climatiques qui alternent sécheresse et inondations meurtrières.
En effet, l’étendue de la banquise en Antarctique a atteint fin février un niveau plus bas, marquant un record de fonte depuis le début des mesures satellites il y a 45 ans, a annoncé l’observatoire américain de référence.
La banquise de l’Antarctique fond en été et se reconstitue en hiver. Mi-février, le centre américain National Snow and Ice Data Center (NSIDC) avait annoncé qu’avant même la fin de l’été, elle avait davantage fondu qu’en 2022, battant alors déjà son record.
Corne de l’Afrique, la mort par la soif
Mais la fonte s’est poursuivie, et cette fois la banquise a «probablement atteint son étendue minimum pour l’année, à 1,79 million de kilomètres carrés, le 21 février 2023», a déclaré l’observatoire. Exemple : la Corne de l’Afrique est l’une des régions les plus vulnérables au changement climatique, avec des crises de plus en plus fréquentes et intenses. Selon les spécialistes, les conditions actuelles sont pires que celles d’avant la sécheresse de 2011, qui avait entraîné la famine et la mort de milliers de personnes.
R. I.
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