Tweet
Une vue montre des immeubles d'appartements nouvellement construits, au cours du conflit russo-ukrainien à Marioupol, Ukraine contrôlée par la Russie,
Quelques semaines après le départ des soldats ukrainiens de Marioupol en mai dernier, des équipes de construction russes sont arrivées.
"Une merveilleuse station balnéaire russe émergera ici", a promis le nouveau maire Konstantin Ivaschenko au début des travaux.
Marioupol, situé sur la côte sud de l'Ukraine, a connu certains des combats les plus brutaux de la guerre. Des dizaines de milliers de civils ont été tués et 90% des bâtiments ont été
endommagés lors du siège des forces russes au printemps dernier, selon l'Ukraine.
Mais la ville portuaire abrite désormais un nouveau quartier étincelant avec des immeubles colorés et modernes avec leurs propres aires de jeux. De nouvelles écoles et hôpitaux ont surgi des décombres.
Ces ajouts, présentés triomphalement à la télévision russe, ne sont qu'un avant-goût de la vision du Kremlin pour la ville.
Un plan directeur divulgué par le département de planification de l'État russe a révélé un objectif de 875 hectares de logements d'ici 2035.
Le port de Marioupol doit être reconstruit. L'usine sidérurgique d'Azovstal - scène du dernier combat du bataillon Azov - deviendra un parc technologique. Les rues réaménagées seront dotées de pistes cyclables. Les vols reviendront à l'aéroport de Marioupol pour la première fois depuis 2014.
La vague de construction s'est accompagnée d'une « russification » radicale. Marioupol fait désormais partie du fuseau horaire de Moscou, utilise la monnaie russe et reçoit les chaînes de télévision russes. Les résidents ont besoin d'un passeport russe pour recevoir leur pension.
Les signes de l'identité ukrainienne – d'une célèbre peinture murale d'un enfant avec un ours en peluche à un mémorial pour les victimes de la famine de l'Holodomor – sont systématiquement effacés.
Le plan de Marioupol est similaire à celui d'une ville russe typique et moderne, explique le Dr Oleg Golubchikov, spécialiste de l'urbanisme formé à Moscou à l'Université de Cardiff.
"Il y a un grand programme pour rendre les villes en Russie" confortables et vivables ", et j'en vois les principes ici", dit-il. "Il s'agit de combiner les conditions de vie et les infrastructures sociales - donc partout où vous construisez des maisons, vous avez besoin de jardins d'enfants, d'écoles, de magasins."
Le Dr Golubchikov souligne la prévalence des infrastructures vertes, telles que les pistes cyclables, la promesse de développer des industries florissantes et la fourniture de logements modernes comme des efforts pour gagner les cœurs et les esprits dans une ville où la langue russe est largement parlée et les habitants fatigués de la guerre. pourrait être persuadé de changer d'allégeance.
La ville possède des atouts tels que le port et les industries métallurgiques qui lui confèrent un potentiel économique plus important que les autres villes occupées, ajoute-t-il, ce qui en fait un axe logique de développement. L'essor de la construction fournit également du travail aux entreprises russes frappées par les sanctions.
Owen Hatherley, rédacteur culturel du magazine Tribune et spécialiste de l'histoire et de l'architecture des pays de l'ex-Union soviétique, suggère que la réinvention de Marioupol s'inspire de Catherine la Grande, l'impératrice russe du XVIIIe siècle qui a fondé des villes ukrainiennes comme Odessa.
La reconstruction est axée sur la "splendeur du centre-ville", explique M. Hatherley, conformément à la mission plus large de "recréer la grande Russie impériale".
Une grande partie de cela se fait en tenant compte de la consommation intérieure, suggère-t-il, renforçant l'idée que la Russie amène la civilisation dans un marigot dépourvu de sa propre identité et de sa propre culture.
Il est peu probable que la reconstruction donne la priorité aux besoins des résidents vivant dans les projets de logements de masse qui ont été lourdement bombardés lors de l'assaut de la Russie sur la ville, ajoute M. Hatherley.
La Russie maintient une tradition en cherchant à faire des exemples de villes conquises. En 2016, l'Orchestre symphonique Mariinsky a joué à Palmyre peu de temps après que les forces russes ont aidé à reprendre l'ancienne ville d'Isis.
/inews.co.uk (Google translate)
Commentaire