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Pourquoi la contre-offensive ukrainienne est si difficile

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  • Pourquoi la contre-offensive ukrainienne est si difficile


    Moins nombreux, moins bien armés et confrontés à un ennemi obstiné, les soldats ukrainiens mènent une offensive particulièrement éprouvant.


    Sur une colline près de Polohy, une petite ville du sud de l’Ukraine, les forces russes ont installé un dispositif qui leur permet de repérer les soldats ukrainiens à près de dix kilomètres. Les hommes de Kiev ont détruit le système de surveillance Murom-M à quatre reprises, affirme le lieutenant-colonel Oleksiy Telehin, du 108e régiment de défense territorial. A chaque fois, les Russes en ont réinstallé un nouveau.

    Alors qu’elle avait pourtant moins d’hommes, moins d’armes et une force aérienne infiniment plus petite, l’Ukraine avait réussi à contrer l’invasion russe l’an passé. Plus agile, connaissant mieux le terrain et faisant un usage efficace des drones et des technologies numériques, elle avait repoussé une armée bien plus fournie, mais aussi très lourde et très rigide.

    Les choses ont bien changé depuis. Aujourd’hui, Kiev cherche à déloger un ennemi solidement installé sur son sol, l’une des pires missions qu’une armée puisse mener. Ces derniers mois, les troupes russes ont en effet bâti des défenses physiques : bunkers, obstacles anti-chars et champs de mines…
    Et face à cet ennemi enraciné, l’Ukraine manque de ressources. Même si les Occidentaux lui ont livré des armes ces derniers mois — et que les Etats-Unis ont promis vendredi de fournir des armes à sous-munitions —, l’armée ne parvient pas à bouter les Russes hors d’Ukraine. Les responsables ukrainiens affirment qu’elle progresse et qu’elle a repris quelques villages dans les régions de Zaporijia et Donetsk en juin, mais concèdent que la tâche est herculéenne.

    « Si on tue une unité entière, donc 100 soldats, ils en envoient une nouvelle le lendemain, ça ne s’arrête jamais », soupire le lieutenant-colonel Telehin.

    Pour les forces russes, qui avaient tenté de conquérir davantage de terrain en début d’année, « l’offensive n’a pas fonctionné », indique Michael O’Hanlon, spécialiste des questions de sécurité à la Brookings Institution de Washington, « mais elles auront moins de mal à tenir des positions ». Il évoque aussi la mobilisation de plus de 250 000 hommes l’an passé en Russie.

    Selon des soldats ukrainiens, dans la région de Zaporijia, les Russes ont creusé des dizaines de kilomètres de tranchées interconnectées, parfois bétonnées ou cachées par des toits en branchages et en terre. Les champs sont remplis de mines. Et, dans au moins deux cas, les corps de leurs camarades tués au combat ont également été remplis d’explosifs.

    « On ne peut pas détruire des positions aussi bien faites avant d’avancer, c’est impossible », explique un commandant de peloton du 108e régiment qui se fait appeler Vados. Pour y arriver, il faudrait que l’artillerie ukrainienne bombarde la zone, puis achemine l’infanterie en véhicules blindés. Le problème, selon Vados, c’est qu’elle manque de tanks.

    Lancer un assaut contre un ennemi solidement installé a toujours été un défi de taille : pendant la Deuxième Guerre mondiale, après le débarquement, il a fallu plus de deux mois aux forces alliées pour briser les lignes allemandes et avancer. Et, en 1991, avant que la coalition ne lance l’opération Tempête du désert, les Américains avaient dirigé cinq longues semaines d’opérations contre les positions irakiennes.

    Les choses sont d’autant plus compliquées que l’Ukraine n’a ni la puissance de feu ni la maîtrise du ciel des Américains. Les forces aériennes de Kiev se composent d’une poignée d’avions de combat et d’hélicoptères datant de l’époque soviétique, dont une partie fournie par d’anciens pays de l’Est aujourd’hui membre de l’Otan.

    Les Russes, eux, déploient avions Sukhoi et hélicoptères Ka-52 sur le front sud.

    Alliée indéfectible de l’Ukraine, la Pologne a récemment envoyé une dizaine d’hélicoptères de combat soviétiques Mi-24 à Kiev, ont confié des sources proches du dossier. La flotte ukrainienne reste néanmoins minuscule au regard de celle de la Russie, avec des systèmes de défense et de ciblage moins perfectionnés. Kiev l’utilise donc avec parcimonie de peur de perdre un appareil.

    « Les Ukrainiens ont avancé, mais les combats sont sans merci, le terrain est difficile et la défense russe est bien préparée », a ainsi estimé Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Otan. Selon lui, la situation « prouve que le soutien doit être pérennisé ».
    Lors du sommet de l’Otan qui aura lieu cette semaine en Lituanie — et auquel le président ukrainien Volodymyr Zelensky devrait assister —, les alliés diront « qu’ils seront là aussi longtemps que nécessaire », a-t-il ajouté.

    Les membres de l’organisation envisagent d’envoyer des F-16 en Ukraine, mais les avions de chasse américains ont peu de chances d’être utilisés cette année. Faute de F-16, Kiev milite pour que ses alliés lui envoient munitions et obus.

    Les Etats-Unis ont annoncé il y a quelques jours qu’ils allaient livrer des armes à sous-munitions capables de tuer ou de blesser davantage de Russes ; une fois tirées, ces dispositifs libèrent des dizaines de petites bombes qui se diffusent sur des surfaces plus larges. Le problème, c’est qu’elles n’explosent pas toujours et menacent donc les civils après la fin des combats.

    Kiev tente de réduire les défenses russes avant d’envoyer ses soldats, mais elle n’a pas assez de munitions pour raser les villages tenus par les Russes comme ces derniers l’avaient fait à Bahkmut et dans d’autres régions de l’est de l’Ukraine. En règle générale, l’armée ukrainienne n’opte pour les tirs d’artillerie qu’une fois les positions confirmées par des drones.

    Certains soldats se plaignent aussi du fait que le manque de blindés ralentit leur avancée. Depuis un poste de commandement de Zaporijia, Vados raconta ainsi que son unité a essayé d’attaquer un village tenu par les Russes la veille. Quand les soldats ont commencé à avancer, les Russes les ont encerclés.

    « Si on avait eu plus de blindés, on aurait pu avoir plus d’infanterie en support », regrette-t-il. L’unité a finalement fait demi-tour sans reprendre le village. Depuis le début de l’offensive, il y a un mois, aucune des opérations auxquelles Vados a participé n’a réussi à reprendre des positions russes bien préparées.

    L’Ukraine n’a pas encore utilisé tous ses nouveaux équipements occidentaux. Elle a reçu plusieurs dizaines de chars allemands Leopard 2, mais plusieurs ont été pris au piège dans des champs de mines ; les autres ne sont plus réapparus sur le terrain. Certaines unités qui avaient été épargnées en début d’année le temps de se former au maniement des équipements occidentaux ne sont pas encore retournées se battre.
    Les analystes militaires pensent que Kiev cherche à déceler les points faibles russes avant d’utiliser le matériel. Mais la reconnaissance est compliquée parce que les Russes voient les Ukrainiens venir de loin.

    La colline près de Polohy en est un triste exemple : rare bosse dans une région de plaines, elle donne à Moscou un avantage colossal.

    Du siège de Massada à la Bataille de Gettysburg, les reliefs ont toujours été des zones précieuses pour les armées et le théâtre de nombreuses batailles.

    Les autorités ukrainiennes refusent, depuis le début de la guerre, de fournir le nombre de blessés, mais des soldats du front sud affirment que les unités peuvent perdre plusieurs dizaines d’hommes par assaut.

    Bald, un infirmier de 19 ans, raconte qu’il a fait trois allers-retours pour aller récupérer des camarades blessés lors d’un récent assaut, transportant huit hommes vers les zones de stabilisation. Il y a quelques semaines, un tir de mortier a touché son véhicule. Un autre est venu les récupérer : « Il a fallu évacuer l’équipe d’évacuation », ironise-t-il.

    Les forces ukrainiennes ont tout de même réussi à abattre plusieurs hélicoptères russes ces dernières semaines. Un soldat de l’unité anti-aérienne stationnée à la frontière entre les régions de Zaporijia et de Donetsk raconte qu’ils s’approchent parfois à moins de dix kilomètres des troupes ukrainiennes ; ils sont alors plus précis, mais aussi plus vulnérables. Le soldat affirme qu’il en a touché deux en une semaine en juin grâce à des systèmes datant de l’ère soviétique.

    Mais pour l’infanterie, les attaques aériennes restent un problème majeur.

    « On n’a pas de systèmes de défense aérienne vraiment capable de traiter cette menace, s’agace Dmytro, 40 ans, chef de peloton du 108e régiment. Quand on nous prévient qu’un avion ennemi a décollé, la seule chose à faire, c’est de se planquer. »

    Sauf que dans une région de plaines séparées par quelques arbres, c’est loin d’être simple. Au printemps, une partie des troupes présentes sur place s’est même demandé si une victoire était possible à cet endroit.

    La difficulté de la tâche n’est pas une surprise, répond le lieutenant-colonel Telehin : « On savait que, pour avancer face à une défense aussi bien préparée, on aurait besoin d’expérience, de ressources et de solutions inattendues ».

    — Nikita Nikolaienko, Sharon Weinberger et Karolina Jeznach ont contribué à cet article

    (Traduit à partir de la version originale en anglais par Marion Issard)

    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر

  • #2
    Pour les russes les pertes humaines ne sont pas un problème, tant que ça ne concerne pas la bourgeoisie huppée de Moscou et de St Petersbourg.

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    • #3
      Les russes ont capitalisé du retour d'expérience face à l'Otan concernant la doctrine d'emploi de leurs matériels et l'art opératif.

      Leur complexes industriel produisent drones missiles avec précision circulaire amélioré.

      Leur EW (Électronique de guerre) réussi à brouillerr les HIMARS et autres truc storm shadow British.

      De plus les russes ont fortifié leur défense.
      J'aime surfer sur la vague du chaos.

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      • #4
        les ukrainiens seront colonisés , soit par les russes soit par la dette des oxydentaux

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        • #5
          Elle est pas difficile, elle est nulle

          Malgré l assistance occidentale renseignements plan de travail
          Projection d attaque,l état major composé de copains de zelensky de formation nulle
          n' arrive.pas à avancer
          Les drones sont paralysés par la guerre électronique

          Les pertes énormes,plus de 700 par jour dixit usa today
          Gone with the Wind.........

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          • #6
            C'est ça la Russie de surprise en surprise

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