Robert Fico, l’ancien Premier ministre, est pressenti pour remporter les élections législatives slovaques de ce samedi 30 septembre 2023. Son discours pro-russe reçoit un écho positif au sein de la population.
Un ex-Premier ministre populiste, Robert Fico, devrait arriver ce samedi 30 septembre en tête des élections législatives en Slovaquie, selon les sondage. Cinq ans après avoir été chassé du pouvoir à la suite du scandale du meurtre d'un journaliste, Jan Kuciak, qui enquêtait sur la dérive mafieuse de son gouvernement.
Ce retournement de situation a été rendu possible par le rejet actuel des cinq coalitions anti-corruption qui se sont succédé au gouvernement depuis. Chacun des quatre partis au pouvoir pourrait ne pas dépasser les 5 %. Ils sont attaqués sur plusieurs fronts.
Tout d’abord, l’augmentation du nombre de migrants arrivant par le sud, via la Hongrie. Ils seraient cette année 25 000 à être entrés illégalement selon la police. Contre 2 500 par an avant 2021. La politique migratoire est ainsi devenue un des grands sujets de la campagne. Les demandeurs d’asile sont pourtant peu à rester en Slovaquie, les réfugiés préférant rejoindre l’Allemagne ou les pays nordiques.
Autre sujet important de l’élection : l’explosion des prix avec une inflation à 15 % en 2022. La Slovaquie était dans le top 7 des pays les plus touchés dans l’Union européenne. En cause, la hausse des coûts énergétiques liés au déclenchement de la guerre en Ukraine par la Russie.
Le soutien à l’Ukraine en forte baisse
L’aide inconditionnelle à l’Ukraine est aujourd’hui remise en cause. La Slovaquie, pays de 5,4 millions d’habitants, a pourtant été en première ligne pour aider son voisin. Les Slovaques ont accueilli 105 000 réfugiés ukrainiens fuyant les combats ou en envoyant des armes et des avions.
Mais les manifestations contre les sanctions envers la Russie ou pour demander d’arrêter l’aide à l’Ukraine ont vite rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Portés par le parti officiellement social-démocrate de Robert Fico et l’extrême droite, ces rassemblements ont été nourris par une avalanche de fausses informations et de propagande russe sur les réseaux sociaux. Notamment Facebook, encore très populaire en Slovaquie.
À cela s’est ajoutée l’arrivée du blé ukrainien qui est très vite entré en concurrence avec la production slovaque. Ce qui a fait chuter les prix pour les agriculteurs slovaques. Malgré un accord entre l'Ukraine et l'UE le 18 septembre, la Slovaquie a décidé, à l’instar de la Pologne, de prolonger l’interdiction de commercialisation du blé ukrainien sur son sol.
Ce ressentiment d’une partie de la population contre la guerre en Ukraine est exploité par les partis opposés à de nouvelles sanctions à l’encontre de Moscou, l’ancien grand frère slave . Selon une enquête d’opinion de Globsec, seuls 40 % des Slovaques tiennent la Russie pour responsable de la guerre. Ils sont 51 % à estimer que la faute repose aussi sur l’Ukraine et l’UE.
Le favori de l’élection propose un discours anti-UE
Dans un tel contexte, l’ex-chef du gouvernement Robert Fico joue à fond la carte d’un discours contre l’Otan. Il demande en plus de renégocier le traité bilatéral de sécurité avec les États-Unis, tout en promettant son veto à toute adhésion de l’Ukraine à l’Otan. L’entrée dans l’UE est repoussée également au loin : l’Ukraine faisant partie des pays les plus corrompus au monde , selon celui qui a longtemps été accusé d’avoir laissé la mafia prospérer dans son pays.
Pour gouverner, Robert Fico envisage de s’allier au parti d’extrême droite Republika et aux nationalistes du SNS. Un tel attelage serait bien accueilli par le voisin hongrois dirigé par le nationaliste ultra-conservateur Viktor Orban. Il est à la recherche d’alliés au Conseil européen pour bloquer les décisions contre la Russie.
Ouest-France
Un ex-Premier ministre populiste, Robert Fico, devrait arriver ce samedi 30 septembre en tête des élections législatives en Slovaquie, selon les sondage. Cinq ans après avoir été chassé du pouvoir à la suite du scandale du meurtre d'un journaliste, Jan Kuciak, qui enquêtait sur la dérive mafieuse de son gouvernement.
Ce retournement de situation a été rendu possible par le rejet actuel des cinq coalitions anti-corruption qui se sont succédé au gouvernement depuis. Chacun des quatre partis au pouvoir pourrait ne pas dépasser les 5 %. Ils sont attaqués sur plusieurs fronts.
Tout d’abord, l’augmentation du nombre de migrants arrivant par le sud, via la Hongrie. Ils seraient cette année 25 000 à être entrés illégalement selon la police. Contre 2 500 par an avant 2021. La politique migratoire est ainsi devenue un des grands sujets de la campagne. Les demandeurs d’asile sont pourtant peu à rester en Slovaquie, les réfugiés préférant rejoindre l’Allemagne ou les pays nordiques.
Autre sujet important de l’élection : l’explosion des prix avec une inflation à 15 % en 2022. La Slovaquie était dans le top 7 des pays les plus touchés dans l’Union européenne. En cause, la hausse des coûts énergétiques liés au déclenchement de la guerre en Ukraine par la Russie.
Le soutien à l’Ukraine en forte baisse
L’aide inconditionnelle à l’Ukraine est aujourd’hui remise en cause. La Slovaquie, pays de 5,4 millions d’habitants, a pourtant été en première ligne pour aider son voisin. Les Slovaques ont accueilli 105 000 réfugiés ukrainiens fuyant les combats ou en envoyant des armes et des avions.
Mais les manifestations contre les sanctions envers la Russie ou pour demander d’arrêter l’aide à l’Ukraine ont vite rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Portés par le parti officiellement social-démocrate de Robert Fico et l’extrême droite, ces rassemblements ont été nourris par une avalanche de fausses informations et de propagande russe sur les réseaux sociaux. Notamment Facebook, encore très populaire en Slovaquie.
À cela s’est ajoutée l’arrivée du blé ukrainien qui est très vite entré en concurrence avec la production slovaque. Ce qui a fait chuter les prix pour les agriculteurs slovaques. Malgré un accord entre l'Ukraine et l'UE le 18 septembre, la Slovaquie a décidé, à l’instar de la Pologne, de prolonger l’interdiction de commercialisation du blé ukrainien sur son sol.
Ce ressentiment d’une partie de la population contre la guerre en Ukraine est exploité par les partis opposés à de nouvelles sanctions à l’encontre de Moscou, l’ancien grand frère slave . Selon une enquête d’opinion de Globsec, seuls 40 % des Slovaques tiennent la Russie pour responsable de la guerre. Ils sont 51 % à estimer que la faute repose aussi sur l’Ukraine et l’UE.
Le favori de l’élection propose un discours anti-UE
Dans un tel contexte, l’ex-chef du gouvernement Robert Fico joue à fond la carte d’un discours contre l’Otan. Il demande en plus de renégocier le traité bilatéral de sécurité avec les États-Unis, tout en promettant son veto à toute adhésion de l’Ukraine à l’Otan. L’entrée dans l’UE est repoussée également au loin : l’Ukraine faisant partie des pays les plus corrompus au monde , selon celui qui a longtemps été accusé d’avoir laissé la mafia prospérer dans son pays.
Pour gouverner, Robert Fico envisage de s’allier au parti d’extrême droite Republika et aux nationalistes du SNS. Un tel attelage serait bien accueilli par le voisin hongrois dirigé par le nationaliste ultra-conservateur Viktor Orban. Il est à la recherche d’alliés au Conseil européen pour bloquer les décisions contre la Russie.
Ouest-France
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