Celles qui défendent des idées qui déplaisent au régime : elles sont interdites ou (à peine) tolérées. Celles qui sont organisées par le régime : il est fortement conseillé d’y participer sauf à être qualifié d’ennemi de la République.
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 dispose dans son article 11 : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Le Conseil constitutionnel, dans sa décision du 4 avril 2019, considère que le « droit d'expression collective des idées et des opinions » découle de cet article 11. En conséquence, le droit de manifester est un droit fondamental.
Ou du moins était un droit fondamental car ces principes étaient ceux de « l’ancien monde » comme disent les macronistes.
Depuis que ceux qui forment « le cercle de la Raison » ont pris le pouvoir, ces considérations d’un autre âge n’ont plus cours. Le citoyen français a dorénavant et avant tout des devoirs et, en premier lieu celui d’adhérer aux idées du régime.
Comment pourrait-il en aller autrement dès lors que celui-ci incarnant « la Raison », les idées dissidentes sont par définition déraisonnables. Le régime se soit donc de les combattre résolument dans le but de les éradiquer. Pour le bien des citoyens, cela va sans dire.
De tout temps, les manifestations ont été pour les citoyens un des moyens de faire connaître leur mécontentement voire leur opposition à la politique du gouvernement, quel que fût la couleur de ce dernier. Quel qu’intolérable que soit le droit de manifester pour le régime macroniste, celui-ci tient à ne pas être rangé dans la catégorie des dictatures et est donc contraint de composer avec ces vieilleries des « droits de l'homme ». Les historiens pourront analyser trois catégories de manifestations sous la férule de M. Macron.
Les manifestations interdites. C’est quasiment devenu la règle. Exécutants zélés de leur ministre de tutelle, les préfets interdisent à tour de bras les manifestations au prétexte de « risques de troubles à l’ordre public », voire tout simplement au nom de critères « d’ordre moral ». Qui définit ce qui est moral ou ne l’est pas ? Le ministère de l’Intérieur, c’est beaucoup plus simple.
Les manifestations tolérées. La France prétendant encore être une démocratie, de temps à autre le ministre de l’Intérieur consent à ce que des énergumènes n’appartenant pas au cercle de Raison déambulent dans les rues. Il enjoint toutefois aux « forces de l’ordre » de le maintenir, ce qui se traduit par des tirs de gaz lacrymogènes, des tirs de LBD et des tabassages en bonne et due forme des manifestants. Histoire de faire entrer « la Raison » dans le crâne de ces abrutis.
Les médias appartenant aux oligarques amis du régime ne manquent jamais de couvrir d'opprobre ces hordes de barbares qui envahissent et salissent les rues de nos belles villes. Il y a évidemment des exceptions : les manifestations de néo-nazis et de fascistes sont gentiment accompagnées par les policiers qui veillent à ce que personne ne vienne importuner leurs amis qui défilent.
Enfin, comme dans tous les régimes autoritaires, il y a les manifestations organisées par le gouvernement auxquelles la population est (fortement) invitée à participer. Pas de manifestants tabassés, pas de tirs de LBD, pas de gardes à vue : le soutien aux idées du régime se fait dans le plus grand calme.
C’est normal puisque ce sont des gens « raisonnables » qui défilent.
Ces manifestations sont aussi les seules où, par une heureuse coïncidence, le nombre de manifestants calculé par le ministère de l'Intérieur est identique à celui des organisateurs. Et elles bénéficient d’une retransmission intégrale et intégralement bienveillante sur les chaines de désinformation en continu.
Malheur à ceux qui n’y participent pas car ce sont des ennemis de la République. Le moment venu, il faudra leur appliquer les sanctions qu’ils méritent.
marugil
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 dispose dans son article 11 : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Le Conseil constitutionnel, dans sa décision du 4 avril 2019, considère que le « droit d'expression collective des idées et des opinions » découle de cet article 11. En conséquence, le droit de manifester est un droit fondamental.
Ou du moins était un droit fondamental car ces principes étaient ceux de « l’ancien monde » comme disent les macronistes.
Depuis que ceux qui forment « le cercle de la Raison » ont pris le pouvoir, ces considérations d’un autre âge n’ont plus cours. Le citoyen français a dorénavant et avant tout des devoirs et, en premier lieu celui d’adhérer aux idées du régime.
Comment pourrait-il en aller autrement dès lors que celui-ci incarnant « la Raison », les idées dissidentes sont par définition déraisonnables. Le régime se soit donc de les combattre résolument dans le but de les éradiquer. Pour le bien des citoyens, cela va sans dire.
De tout temps, les manifestations ont été pour les citoyens un des moyens de faire connaître leur mécontentement voire leur opposition à la politique du gouvernement, quel que fût la couleur de ce dernier. Quel qu’intolérable que soit le droit de manifester pour le régime macroniste, celui-ci tient à ne pas être rangé dans la catégorie des dictatures et est donc contraint de composer avec ces vieilleries des « droits de l'homme ». Les historiens pourront analyser trois catégories de manifestations sous la férule de M. Macron.
Les manifestations interdites. C’est quasiment devenu la règle. Exécutants zélés de leur ministre de tutelle, les préfets interdisent à tour de bras les manifestations au prétexte de « risques de troubles à l’ordre public », voire tout simplement au nom de critères « d’ordre moral ». Qui définit ce qui est moral ou ne l’est pas ? Le ministère de l’Intérieur, c’est beaucoup plus simple.
Les manifestations tolérées. La France prétendant encore être une démocratie, de temps à autre le ministre de l’Intérieur consent à ce que des énergumènes n’appartenant pas au cercle de Raison déambulent dans les rues. Il enjoint toutefois aux « forces de l’ordre » de le maintenir, ce qui se traduit par des tirs de gaz lacrymogènes, des tirs de LBD et des tabassages en bonne et due forme des manifestants. Histoire de faire entrer « la Raison » dans le crâne de ces abrutis.
Les médias appartenant aux oligarques amis du régime ne manquent jamais de couvrir d'opprobre ces hordes de barbares qui envahissent et salissent les rues de nos belles villes. Il y a évidemment des exceptions : les manifestations de néo-nazis et de fascistes sont gentiment accompagnées par les policiers qui veillent à ce que personne ne vienne importuner leurs amis qui défilent.
Enfin, comme dans tous les régimes autoritaires, il y a les manifestations organisées par le gouvernement auxquelles la population est (fortement) invitée à participer. Pas de manifestants tabassés, pas de tirs de LBD, pas de gardes à vue : le soutien aux idées du régime se fait dans le plus grand calme.
C’est normal puisque ce sont des gens « raisonnables » qui défilent.
Ces manifestations sont aussi les seules où, par une heureuse coïncidence, le nombre de manifestants calculé par le ministère de l'Intérieur est identique à celui des organisateurs. Et elles bénéficient d’une retransmission intégrale et intégralement bienveillante sur les chaines de désinformation en continu.
Malheur à ceux qui n’y participent pas car ce sont des ennemis de la République. Le moment venu, il faudra leur appliquer les sanctions qu’ils méritent.
marugil