C’est dans cette veine que s’inscrit la session du «Dialogue Militaire Conjoint» qui se trient depuis lundi 4 jusqu’à mercredi 6 décembre au Pentagone à Washington D.C entre les Etats-Unis et l’Algérie.
Le Général Major Mounir Zahi et le sous-secrétaire américain à la Défense par intérim pour les affaires africaines Jennifer Zakriski ont ainsi mené les discussions entre les deux délégations des deux pays souligne un communiqué de la chancellerie américain à Alger.
On y apprend que des représentants de haut niveau ont pris part à l’évènement, notamment l’ambassadeur des États-Unis en Algérie, Elizabeth Moore Aubin, le Chargé d’Affaires de l’ambassade d’Algérie aux États-Unis, Abdelhamid Izeghlouche, ainsi que des responsables du ministère algérien de la Défense nationale, et des départements américains de la Défense et du Commerce.
L’ambassade américaine précise que le dialogue militaire conjoint a porté essentiellement sur un «projet de protocole d’accord sur la coopération militaire entre l’Algérie et les États-Unis en vue d’une signature prévue au début de 2024».
Les deux délégations ont également discuté de «sécurité régionale, maritime et de cyber sécurité, et ont abordé les questions liées à la résilience aux catastrophes, les efforts de lutte contre le terrorisme et le partage d’informations».
Le communiqué glisse également qu’une table ronde consacrée à l’industrie militaire s’est tenue le 4 décembre 2023 avec des fournisseurs d’équipement militaire afin d’explorer la diversification des fournisseurs et des systèmes technologiques pour faire avancer les objectifs de défense nationale en partenariat avec l’Algérie.
Ce qui sous-entend que les Etats-Unis qui ne sont pas réputés être un fournisseur d’armes à l’Algérie, sont désormais prêts à envisager la signature de contrats.
Il y a lieu de souligner que la Russie est le fournisseur historique et traditionnel de l‘armée algérienne Algérie depuis son indépendance. Mais les lignes commencent à bouger à la faveur de la nouvelle stratégie algérienne visant à diversifier ses partenaires aussi bien dans le domaine économique que militaire.
Sans doute que la visite effectuée par le patron du commandant de l’AFRICOM, le général Michael Langley, en Algérie en février 2023, reçu par le président Tebboune et le chef d’état-major de l’armée Saïd Chanegriha mais surtout l’entretien téléphonique en septembre dernier entre ce dernier et le patron de la CIA, William J Burns ont déblayé le terrain.
Quoi qu’il soit, il y est écrit noir sur blanc que les États-Unis d’Amérique «apprécient les relations militaires continues avec l’Algérie pour assurer la sécurité des deux pays», soulignant que les deux pays ont «accueilli des visites réciproques de navires, ainsi que des visites de haut niveau».
Une précision qui ne souffre pas l’ombre d’un doute quant à la volonté des américains de placer leur défense avancée pour disputer aux russes le «gâteau» de l’armement mais aussi faire les yeux doux à un pays pivot dans la géopolitique du Maghreb et du Sahel.
Hakim Merabet
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