Tout est bien qui finit bien. De nombreuses sources indiquent que le colonel Assimi Goita, chef de la transition malienne, doit se rendre en Algérie dans les tous prochains jours. Cette visite scellerait la dissipation de ce nuage d’été apparu dans les relations entre Alger et Bamako. Notre pays avait réagi avec sagesse et pondération face à cette crise, sans doute attisée par le tandem Rabat-Tel-Aviv. Cela avec l’aide et le financement d’Abou-Dabhi. Des médias français ont prétendu que le Qatar aurait jouer les intermédiaires dans l’apaisement des tensions entre l’Algérie et le Mali. Or, il n’en est rien dans les faits. Alger n’a en effet pas besoin de passer par une tierce personne, quelle qu’en soit la sincérité et la bonne volonté, pour mettre les points sur les « i » ave un voisin qui nous doit sa paix et sa stabilité, et qui vit en partie de nos aides. R, fait, ce désaccord passager était le produit d’une incompréhension passagère, que le Maroc et Israël se sont empressées de monter en sauce. En vain. Les relations entre Alger et Bamako sont beaucoup plus étroites et profondes pour que des tierces parties puissent s’y immiscer afin d’y jeter le trouble. Alger a tenu par ailleurs à rappeler à Bamako son « attachement intangible » à « l’intégrité territoriale » du Mali, à la souveraineté et à l’unité nationale ainsi qu’à la voix pacifique pour garantir la paix et la réconciliation. Certes, les relations entre Alger et Bamako ont tendance à s’apaiser après de brusques et incompréhensibles tensions. Celles-ci ont été provoquées à cause de la convocation de notre ambassadeur, suite à la rencontre établie par des dirigeants algériens avec des leaders touargs maliens. Bamako estime à tord que ces rencontres auraient constitué une immixtion de notre part dans les affaires internes et souveraines de nos voisions et amis Maliens. En effectuant des interprétations aussi erronées et superficielles, les actuels dirigeants maliens donnent l’air d’avoir oublié que c’est le pouvoir central malien qui a, maintes fois, fait appel à l’Algérie pour jouer les médiateurs dans le conflit qui l’oppose aux rebelles touaregs. Notre médiation apporte systématiquement des résultats probants. D’où le dernier accord de 1995. Son application sur le terrain a toutefois posé problème. Il nécessite à présent une sorte d’actualisation. Il n’en demeure pas moins qu’il ne remet pas du tout en cause la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali, comme tendent à le faire accroire certains. En revanche, la voie actuelle suivie par les dirigeants de la transition donne l’air d’être quelque peu problématique. Le recours à la force et au tout sécuritaire risque de se retourner contre ses promoteurs. La Fondation Carter américaine, observateur indépendant de l’Accord d’Alger, a par exemple dénoncé la décision du chef de la junte militaire au Mali de mettre fin à son engagement envers l’accord. La Fondation a indiqué dans un bref communiqué que l’Accord d’Alger est une charte internationale au titre des termes du Conseil de sécurité et avec la garantie de la communauté internationale, et aucune partie ne peut s’en sortir de cette manière. La Fondation a appelé les Nations Unies à intervenir en urgence pour stopper le massacre. Les Nations Unies ont déjà imposé des sanctions immédiates à la junte militaire après qu’elle a pris cette décision, et l’organisation a salué l’engagement des mouvements en faveur de l’accord et leur refus de se laisser entraîner dans la guerre déclenchée par les forces armées maliennes (FAMA). Cette manière d’agir, ordonnée par le colonel Assimi Goita, est carrément suicidaire pour ses promoteurs. D’autant que ce conflit armé, qui se déroule à nos frontières, risque malencontreusement de déborder sur notre sol. Une énième médiation algérienne donne l’air de s’imposer de facto, pour peu que Bamako cesse d’écouter ce mortifère tandem Rabat-Tel-Aviv, en train de mener le Mali vers sa perte. Les Emirats Arabes Unis, jettent de l’huile sur le feu, alimentent ce conflit armé, en permettant la livraison au FAMA de drones tueurs, pour une bagatelle de 50 millions de dollars. Si on y ajoute le cadeau empoisonné offert aux pays du Sahel de leur offrir une sorte vers l’atlantique, au détriment du combat du peuple sahraoui, on tient là les ingrédients volatils d’une imminente implosion généralisée. Loin s’être en reste, comme mentionné la veille, la Mauritanie sanctionne lourdement le Maroc et les Etats d’Afrique de l’ouest en imposant de très fortes taxes transitant par la zone tampon d’El Guerguerat. Espérons que cette imminente visite à Alger du colonel Assimi Goita saura dissiper le peu de mésentente subsistant encore entre Alger et Bamako.
La Patrie News
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