Est-ce pour cause de la nouvelle loi sur l'immigration adoptée par l'Assemblée française récemment que le traumatisme algérien de la France est remis au goût du jour?
Indéniablement. Il n'en reste pas moins qu'il faille se poser la question: ne faut-il pas tourner la page dans l'interminable passe- d'armes algéro-française...ce passé qui ne passe pas?
Selon vous?
En Algérie en 1957, « Jean-Marie Le Pen a torturé »
En Algérie en 1957, « Jean-Marie Le Pen a torturé » - YouTube
- Extrême droite. Quand la colonisation rachète la collaboration
Dans Le Pen et la torture. Alger 1957, l’histoire contre l’oubli qui sort le 19 janvier, l’historien Fabrice Riceputi reconstitue, documents, cartographie et témoignages à l’appui, un fait supposé avéré pour la mémoire collective, mais récemment remis en question par des journalistes de la radio publique : alors élu de la République et futur cofondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen a commis des actes de torture en Algérie. Dans la conclusion dont nous publions ici quelques extraits, le spécialiste de l’histoire coloniale analyse ce que ce déni dit aujourd’hui de l’hégémonie culturelle de l’extrême droite en France.
La question fondamentale à laquelle il ne faut surtout pas répondre est celle-ci : au regard des valeurs proclamées par la République française, le combat pour l’indépendance de l’Algérie était-il juste et la guerre menée par la France pour l’écraser condamnable ? À la négation et à l’occultation pures et simples des crimes commis en Algérie, battues en brèche par de solides travaux historiques, a succédé l’excuse dite « des deux côtés ». Dans une lecture anhistorique des événements, une absurde mise en équivalence est en effet généralement opérée. Les violences algériennes pour obtenir l’indépendance, alors que toute voie pacifique était brutalement interdite par la France, sont mises sur le même plan que celles commises à une échelle incomparable par un État surpuissant, incluant notamment massacres de civils en représailles collectives, pratique massive de la disparition forcée et de la torture, déportations de masse dans un système concentrationnaire, usage d’armes chimiques, le tout pour réprimer l’aspiration à la liberté d’un peuple. Comble de l’indécence, ceci est assorti d’une injonction faite aux Algériens et Algériennes de bien vouloir oublier leur « trauma colonial », de se « réconcilier » et de tourner la page coloniale de leur histoire dans les meilleurs délais
L'Orient XXI (extraits)
Indéniablement. Il n'en reste pas moins qu'il faille se poser la question: ne faut-il pas tourner la page dans l'interminable passe- d'armes algéro-française...ce passé qui ne passe pas?
Selon vous?
En Algérie en 1957, « Jean-Marie Le Pen a torturé »
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- Extrême droite. Quand la colonisation rachète la collaboration
Dans Le Pen et la torture. Alger 1957, l’histoire contre l’oubli qui sort le 19 janvier, l’historien Fabrice Riceputi reconstitue, documents, cartographie et témoignages à l’appui, un fait supposé avéré pour la mémoire collective, mais récemment remis en question par des journalistes de la radio publique : alors élu de la République et futur cofondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen a commis des actes de torture en Algérie. Dans la conclusion dont nous publions ici quelques extraits, le spécialiste de l’histoire coloniale analyse ce que ce déni dit aujourd’hui de l’hégémonie culturelle de l’extrême droite en France.
La question fondamentale à laquelle il ne faut surtout pas répondre est celle-ci : au regard des valeurs proclamées par la République française, le combat pour l’indépendance de l’Algérie était-il juste et la guerre menée par la France pour l’écraser condamnable ? À la négation et à l’occultation pures et simples des crimes commis en Algérie, battues en brèche par de solides travaux historiques, a succédé l’excuse dite « des deux côtés ». Dans une lecture anhistorique des événements, une absurde mise en équivalence est en effet généralement opérée. Les violences algériennes pour obtenir l’indépendance, alors que toute voie pacifique était brutalement interdite par la France, sont mises sur le même plan que celles commises à une échelle incomparable par un État surpuissant, incluant notamment massacres de civils en représailles collectives, pratique massive de la disparition forcée et de la torture, déportations de masse dans un système concentrationnaire, usage d’armes chimiques, le tout pour réprimer l’aspiration à la liberté d’un peuple. Comble de l’indécence, ceci est assorti d’une injonction faite aux Algériens et Algériennes de bien vouloir oublier leur « trauma colonial », de se « réconcilier » et de tourner la page coloniale de leur histoire dans les meilleurs délais
L'Orient XXI (extraits)
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