
L’affaire Adel Amrouche, dont tout le monde a sans doute entendu parler, a tout juste servi à lever le voile sur une vérité connue de tous, mais presque personne ne parle, au point d’en faire une sorte de sujet tabou. Un sujet dont l’évocation peut vous valoir les foudres de certains. Le Maroc a bel et bien pris le contrôle de la CAF (confédération africaine de football), à commencer par Fouzi Lekjaâ, président de la fédération royale de foot.
Au sein du comité exécutif, il a réussi à « incruster » 12 de ses concitoyens sur les 16 qu’il en compte. Des cadres sportifs qui suivent de près ce sujet depuis des années, nous indiquent que le lobbying marocain dans le sport est aussi vieux qu’il est discret. Comme c’est le cas pour sa diplomatie et ses services secrets, il offre des cadeaux somptueux, aux fins d’acheter les votes et les consciences. Il offre aussi des séjours princiers dans ses palaces de luxe avec, à la clé, la possibilité de se faire filmer dans des situations « gênantes ». ce modus operandi est discrètement pratiqué depuis des années, nous précisent nos sources.
Si bien que ses relais sont devenus tout aussi puissants que tentaculaires. D’autant que Rabat a étendu au reste du monde ses activités. Ce n’est du reste pas pour rien si ce petit royaume, colonialiste et prédateur, a réussi à décrocher l’organisation des coupes du monde et d’Afrique de foot. Ce n’est franchement pas peu dire. D’autant qu’à ces avancées notables mais indues, le Makhzen a aussi réussi à s’adjuger la présidence du conseil des droits de l’Homme, ce qui n’est franchement pas peu dire.
En Afrique, le Maroc se comporte de manière méprisante et raciste. En témoigne notamment cette lettre écrite par le député Hacen oumerbit, adressée au ministre de la tutelle sportive, et dans laquelle celui-ci se plaint des conditions d’hébergement « infernale » en Côte d’Ivoire de la délégation marocaine à la faveur du déroulement de cette CAN de foot. La bagarre générale qui a eu lieu hier-soir à la fin du match entre le Maroc et la RDC, et qui même impliqué l’entraineur de cette équipe, Walid Regragui. Ce dernier, après s’en être pris violemment au gardien de la RDC, Chancel Mbemba, n’a même pas jugé utile de s’en excuser. Ni lui ni ses protégés ne craignent de possibles sanctions. Nous sommes loin du terrible couperet tombé sur Adel Amrouche, et de cette youtubeuse expulsée de Côte d’Ivoire sous bonne garde. Il est dès lors question d’une sorte de politique de deux poids deux mesures. Mais, ce n’est que du foot, direz-vous.

Mehdi Ghayeb
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