Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Au Maroc, Imsouane la Berbère, paradis perdu des surfeurs qui bouleverse le paysage local

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Au Maroc, Imsouane la Berbère, paradis perdu des surfeurs qui bouleverse le paysage local




    Les maisons et magasins de bord de mer du village de Imsouane la Berbère, au Maroc, ont été rasés, au grand dam des amoureux de ce « spot » de surf de renommée internationale. Depuis décembre 2023, d’autres bourgades de pêcheurs ont subi le même sort sur la côte marocaine, posant la question de leur préservation.
    • Jean-Baptiste François



    Bruno et Lucie ont le « cœur lourd ». Ces surfeurs bordelais, qui ne ratent pas une occasion d’aller surfer en France à l’Océan, ont suivi impuissants toutes les étapes qui ont mené à la destruction de l’un de leurs lieux de prédilection, situé à 2 000 kilomètres de là, à Imsouane (Maroc). Dans ce village côtier, il y a d’abord eu les consignes verbales des autorités locales, il y a une semaine. Puis l’ultimatum de quarante-huit heures lancé aux 1 000 habitants concernés, pour vider les lieux. Enfin, l’intervention des bulldozers, qui ont méthodiquement transformé les maisons de front de mer en tas de gravats. Même sort pour les échoppes et les clubs de surf du rivage.


    Adieu couchers de soleil et thé à la menthe dégusté dans ce décor authentique, après avoir glissé sur l’une des plus belles vagues du monde. « Ce qui faisait le charme du village, c’est que les surfeurs occidentaux se mêlaient aux pêcheurs et aux petits commerçants, ce ne sera plus jamais comme avant », se lamente Bruno, triste à l’idée que le site soit à l’avenir occupé par des stations balnéaires.

    « Vous détruiriez Venise si vous l’aviez sous les yeux »


    Une pétition en ligne regroupant 26 000 signataires s’est pourtant opposée à ce « projet destructeur » qui « déplacera de nombreux habitants qui perdront leurs moyens de subsistance » et qui, à leurs yeux, « menace d’effacer l’essence même de ce qui attire les surfeurs et les touristes vers ce joyau côtier ». Peuplé de Berbères Amazighs, Imsouane vivait de la pêche, de la location touristique, mais aussi des bars, des restaurants, des magasins de faïence. Dans les deux jours avant sa destruction, les habitants se sont employés à récupérer tout ce qui pouvait l’être, les objets, mais aussi certains matériaux de valeur, des cuivres des fils électriques jusqu’aux barres en acier prises dans le béton.


    Dans les commentaires qui accompagnent la pétition, tout le monde y va de sa revendication. « Je veux une solution pour les familles déplacées », exige Jennifer, une surfeuse espagnole. « Le peuple amazigh vit là, c’est sa terre, sa source », clame Margaux, une Française. Les Marocains font aussi entendre leur voix : « Les touristes qui aiment Imsouane ne veulent pas de resort (complexe touristique, NDLR) !, s’indigne Najoua, laissons les locaux vivre sur place plutôt que de construire pour des personnes qui ne resteront pas, puisque la beauté du village aura été détruite. »« Vous détruiriez Venise si vous l’aviez sous les yeux », tonne Sonia.

    Reprise en main légale mais contestée


    Sur le plan strictement légal, les habitants n’ont rien à dire. Certes, pour certains, ils sont présents depuis des générations, ont progressivement amélioré le bâti, mais sans titre de propriété. L’État a toute latitude pour reprendre ses droits sur ce qui relève du domaine maritime public.

    Le cas d’Imsouane s’inscrit dans une logique plus large de reprise en main du littoral. Plusieurs autres villages traditionnels ont subi le même sort, depuis la fin de l’année dernière. La mobilisation des locaux est restée sans effet, le 25 décembre dernier, pour empêcher les pelleteuses de raser Tifnit, village au sud d’Agadir prisé des Marocains pour son authenticité, mais aussi pour son coût plus abordable que les luxueux hôtels internationaux. Dans cette région de Souss-Massa, toute une série de petites localités de bord de mer (Douira, Sidi R’bat, Sidi Ouassay…) ont été rayées de la carte.


    Tandis que les autorités contestent la valeur architecturale de ces constructions anarchiques, d’autres voix voudraient que la conservation de certaines d’entre elles puisse être posée avec cette conviction : Saint-Tropez était aussi un village de pêcheurs, avant de devenir une perle de la Méditerranée à la renommée internationale.

    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر

  • #2
    On nettoie le littorale marocain pour un réaménagement propre
    martil, Dahomey, toufnite , sidi tawal….
    Bientôt taghazout, plage sanawbar (David)…..

    Les français leur coutaient des peanut pour venir surfer

    maintenant les choses vont changer et le littoral va être plus attractif pour tout le monde , pas seulement les surfer
    La haine aveugle

    Commentaire


    • #3
      C'est en application du Plan National du Littoral (PNL) lancé pour le Maroc il y a quelques années (loi 82.12 relative au littoral et son Décret d’application, promulgués respectivement en date du 15 Octobre 2015 et du 07 Janvier 2016).

      Les objectifs sont:

      - Déterminer les orientations et les objectifs généraux à atteindre en matière de protection, de mise en valeur et de conservation du littoral, en tenant compte de la politique nationale d'aménagement du territoire, des objectifs de développement économique et social et des dispositions de la loi susmentionnée;

      - Intégrer la dimension de protection du littoral dans les politiques sectorielles notamment dans les domaines de l'industrie, du tourisme, de l'habitat et des travaux d'infrastructure ;

      - Fixer les indicateurs appropriés à prendre en compte pour assurer la cohérence entre les programmes d'investissement et définir les moyens permettant l'harmonisation entre les projets de développement à réaliser sur le littoral ;

      - Prévoir les mesures à prendre pour prévenir, lutter et réduire la pollution du littoral ;

      - Assurer la cohérence et la complémentarité entre les schémas régionaux du littoral prévus.



      Finie la pagaille dans les plages dites "sauvages".
      Dernière modification par hakimcasa, 30 janvier 2024, 12h59.

      Commentaire


      • #4
        Excellent excellent, je disais ça en fevrier 2022 concernant Imsouane, ravi de voir que les autorités se sont enfin réveillées et mettent de l'ordre dans ces villages du littoral.


        Sans oublier les plages et villages en dehors de la ville, que ce soit ceux au nord et au sud de la ville, il faut équiper tout ça.

        Imessouane est un exemple flagrant d'un petit village qui n'est pas tres bien équipé mais qui a une popularité internationale pour ses vagues d'1 km de longueur.

        Hâte de voir ce que ça va donner d'ici 2030 et comment cet écosystème économique de locaux et de pêcheurs va être réintégré avec des infrastructures neuves.

        Concernant la géographie, elle n'a absolument rien à envier à la Californie ou aux cotes australiennes.

        Ce littoral contient des bijoux sur des centaines de kilomètres.


        Le Maroc qui etait deja un chantier a ciel ouvert est en train de monter en gamme là, ça se remarque à vue d'oeil.

        Cet été, les RME qui vont rentrer vont etre agreablement surpris

        A Dar Bouazza a cote de Casa par exemple, ils sont en train de réaménger toute la corniche, et chaque weekend le spot de surf la bas est plein (La Bobine)



        Dernière modification par ayoub7, 30 janvier 2024, 13h31.

        Commentaire

        Chargement...
        X