Par Zineb Jazoulidi
A l’approche de la Coupe du Monde 2030, les pays hôtes, le Maroc, l’Espagne et le Portugal, renforcent leurs infrastructures pour accueillir cette messe sportive. Dans cette course effrénée, le projet du tunnel ferroviaire entre le Royaume chérifien et la Costa del Sol s’accélère. Evoqué par le journal britannique Daily Express, cette liaison promet un déplacement fluide et une logistique structurée.
Selon la même source, « l’été dernier, l’Espagne a confirmé un fonds de deux millions d’euros pour l’étude de conception de ce projet de tunnel ferroviaire qui reliera le pays au Maroc sous le détroit de Gibraltar ». Le journal rappelle que le projet a été remis sur la table « après l’achèvement de la liaison ferroviaire à grande vitesse entre Casablanca et Tanger, via la capitale Rabat ».
Raquel Sánchez, ministre espagnole des Transports, confirmait qu’il « y a tout juste un an qu’on promouvait un projet d’une importance géostratégique maximale qui améliorerait les relations tant entre l’Espagne et le Maroc qu’entre l’Europe et l’Afrique ».
« Au cours de cette période, trois campagnes de recherche sur les forages sous-marins profonds et différents projets ayant des impacts socio-économiques et environnementaux ont déjà été réalisés, qui doivent maintenant être adaptés aux nouveaux cadres juridiques, institutionnels et financiers », ajoute le quotidien.
D’après la presse ibérique, cette liaison constitue un pas de plus vers la connexion entre les deux continents qui changerait le panorama des relations bilatérales grâce à ce travail d’ingénierie. De même, le tabloïd anglais rapporte que les services ferroviaires à grande vitesse des deux pays en bénéficieraient ainsi énormément.
Le projet prévoit que l’extension dudit tunnel serait de 42 kilomètres et relierait la zone de Punta Paloma, à Tarifa, et Punta Malabata, dans la baie de Tanger, dont 27,7 passeraient sous la mer et 11 sous terre.
De fait, la connexion entre l’Espagne et le Maroc fonctionnerait comme catalyseur pour l’économie européenne et africaine. Celle-ci réduira les coûts de transport et de logistique, favorisant ainsi les échanges commerciaux. Elle facilitera également les déplacements des personnes, en particulier de la communauté marocaine résidante à l’étranger. Sur le plan social, ce projet renforcera les liens entre les peuples des continents africain et européen, en prolongeant les liens familiaux, historiques et scientifiques qui les unissent.
En outre, cette infrastructure permettrait à moyen terme le transit de plus de 13 millions de tonnes de marchandises et 12,8 millions de passagers par an, ce qui pourrait contribuerait grandement au développement économique de l’ouest de la méditerranée, selon les données diffusées précédemment par la Société espagnole d’études pour les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar (Secegsa).
L’ambition d’une connexion entre les deux pays n’est pas récente. En 1980, un an après la déclaration commune d’intentions signée par feu le Roi Hassan II et Juan Carlos Ier, roi d’Espagne de 1975 à 2014, deux entités publiques ont été créées de chaque côté du détroit. Aujourd’hui, avec l’imminence de la Coupe du monde en 2030 et les progrès logistiques, ce projet est en passe de devenir une réalité.
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