Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans affirme avoir mené une « opération spécifique » ayant entraîné d’« énormes pertes humaines » et la « destruction de plusieurs avions de combat ».
Le soleil se levait tout juste sur le fleuve Niger, mardi 17 septembre, vers 5 h 30, lorsque des tirs et des détonations ont retenti à Bamako, autour de l’école de gendarmerie, dans le quartier de Faladié, et aux environs de l’aéroport Modibo-Keïta, une dizaine de kilomètres plus au sud, où se situe une base de l’armée de l’air malienne.
Ces attaques ont été revendiquées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, lié à Al-Qaida). Dans un communiqué, diffusé peu après 11 heures, l’organisation djihadiste affirme avoir mené une « opération spécifique » contre « l’aéroport militaire et une base d’entraînement de la gendarmerie » qui a entraîné d’« énormes pertes humaines et matérielles », ainsi que la « destruction de plusieurs avions de combat ».
Si les autorités n’ont fourni aucun bilan humain, un officier a assuré au Monde que l’attaque contre l’école de gendarmerie avait fait « beaucoup de morts ». Selon une autre source malienne, de nombreux blessés ont été envoyés à l’Hôpital du Mali, un des principaux établissements hospitaliers de la capitale. L’école de gendarmerie abrite entre autres le siège des unités d’élite de la gendarmerie, le groupe d’action rapide de surveillance et d’intervention et le peloton d’intervention de la gendarmerie nationale.
En milieu d’après-midi, des tirs, en particulier d’obus, résonnaient toujours à l’aéroport de Bamako, au-dessus duquel s’élevait une épaisse fumée noire. Les assaillants y ont attaqué la base aérienne 101, qui accueille des avions et hélicoptères de l’armée de l’air malienne, ainsi qu’un détachement des mercenaires russes du Groupe Wagner. Des aéronefs militaires auraient été endommagés dans les combats. Jouxtant l’aéroport civil, la base 101 est située du côté sud du tarmac, à moins de un kilomètre des terminaux commerciaux. Sur des vidéos reçues par Le Monde, on distingue des impacts de balle sur des vitres d’un hall d’embarquement et de la zone duty-free.
Avec cette double attaque du GSIM en plein Bamako, la junte essuie un nouveau revers après sa défaite, fin juillet, à Tin Zaouatine, dans l’extrême-nord du pays, où les rebelles indépendantistes du Cadre stratégique permanent ont affirmé avoir tué 47 soldats maliens et 84 mercenaires de Wagner. Le groupe djihadiste, qui avait prévenu qu’il ciblait Bamako, avait visiblement soigneusement préparé cette opération complexe, qui a mobilisé plusieurs combattants et des moyens importants.
« Ces attaques à Bamako montrent l’échec de la junte, répond un opposant qui a requis l’anonymat. La situation sécuritaire n’est pas sous contrôle comme ils le prétendent. Il y a de grosses failles. Bamako n’est plus à l’abri, comme les autres grandes villes du pays. »
Source : Le Monde - 17/09/2024
Le soleil se levait tout juste sur le fleuve Niger, mardi 17 septembre, vers 5 h 30, lorsque des tirs et des détonations ont retenti à Bamako, autour de l’école de gendarmerie, dans le quartier de Faladié, et aux environs de l’aéroport Modibo-Keïta, une dizaine de kilomètres plus au sud, où se situe une base de l’armée de l’air malienne.
Ces attaques ont été revendiquées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, lié à Al-Qaida). Dans un communiqué, diffusé peu après 11 heures, l’organisation djihadiste affirme avoir mené une « opération spécifique » contre « l’aéroport militaire et une base d’entraînement de la gendarmerie » qui a entraîné d’« énormes pertes humaines et matérielles », ainsi que la « destruction de plusieurs avions de combat ».
Si les autorités n’ont fourni aucun bilan humain, un officier a assuré au Monde que l’attaque contre l’école de gendarmerie avait fait « beaucoup de morts ». Selon une autre source malienne, de nombreux blessés ont été envoyés à l’Hôpital du Mali, un des principaux établissements hospitaliers de la capitale. L’école de gendarmerie abrite entre autres le siège des unités d’élite de la gendarmerie, le groupe d’action rapide de surveillance et d’intervention et le peloton d’intervention de la gendarmerie nationale.
En milieu d’après-midi, des tirs, en particulier d’obus, résonnaient toujours à l’aéroport de Bamako, au-dessus duquel s’élevait une épaisse fumée noire. Les assaillants y ont attaqué la base aérienne 101, qui accueille des avions et hélicoptères de l’armée de l’air malienne, ainsi qu’un détachement des mercenaires russes du Groupe Wagner. Des aéronefs militaires auraient été endommagés dans les combats. Jouxtant l’aéroport civil, la base 101 est située du côté sud du tarmac, à moins de un kilomètre des terminaux commerciaux. Sur des vidéos reçues par Le Monde, on distingue des impacts de balle sur des vitres d’un hall d’embarquement et de la zone duty-free.
Avec cette double attaque du GSIM en plein Bamako, la junte essuie un nouveau revers après sa défaite, fin juillet, à Tin Zaouatine, dans l’extrême-nord du pays, où les rebelles indépendantistes du Cadre stratégique permanent ont affirmé avoir tué 47 soldats maliens et 84 mercenaires de Wagner. Le groupe djihadiste, qui avait prévenu qu’il ciblait Bamako, avait visiblement soigneusement préparé cette opération complexe, qui a mobilisé plusieurs combattants et des moyens importants.
« Ces attaques à Bamako montrent l’échec de la junte, répond un opposant qui a requis l’anonymat. La situation sécuritaire n’est pas sous contrôle comme ils le prétendent. Il y a de grosses failles. Bamako n’est plus à l’abri, comme les autres grandes villes du pays. »
Source : Le Monde - 17/09/2024
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