Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le «marchand de mort» de Poutine est de retour aux affaires. Cette fois, pour vendre des armes aux Houthis

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le «marchand de mort» de Poutine est de retour aux affaires. Cette fois, pour vendre des armes aux Houthis

    The Wall Street Journal

    Le trafiquant d’armes russe Viktor Bout a été échangé en 2022 contre la star américaine du basket-ball Brittney Griner


    Benoit Faucon, Michael R. Gordon, Warren P. Strobel et Alan Cullison




    Pendant des décennies, Viktor Bout a écoulé des armes de fabrication soviétique en Afrique, en Amérique du Sud et au Moyen-Orient. - Mikhail Tereshchenko/TASS/Sipa U/Mikhail Tereshchenko/TASS/Sipa U

    Viktor Bout, le trafiquant d’armes russe surnommé le « marchand de mort », a quitté sa prison américaine il y a près de deux ans dans le cadre d’un échange avec Brittney Griner — une star américaine du basket-ball — organisé entre Washington et Moscou. Aujourd’hui, il est de retour aux affaires, et tente de négocier la vente d’armes légères aux Houthis, une milice yéménite soutenue par l’Iran.



    Pendant des décennies, cet homme de 57 ans, dont la vie aurait inspiré Lord of War — le film hollywoodien sorti en 2005 avec Nicolas Cage —, a écoulé des armes de fabrication soviétique en Afrique, en Amérique du Sud et au Moyen-Orient avant d'être arrêté en 2008 à la suite d’une opération d’infiltration menée par des agents américains.

    Depuis sa libération, M. Bout a rejoint un parti d’extrême droite pro-Kremlin et siège dans une assemblée locale depuis 2023, semblant ainsi avoir tourné la page de sa carrière de trafiquant d’armes. Mais lorsque des émissaires houthis se sont rendus à Moscou en août pour négocier l’achat d’armes automatiques — une transaction estimée à dix millions de dollars —, ils sont tombés sur une moustache familière, celle de M. Bout, selon un responsable sécuritaire européen et d’autres sources bien informées.

    Cette potentielle vente d’armes — elles n’ont pas encore été livrées — ne concerne pas des missiles anti-navires ou anti-aériens russes qui pourraient considérablement nuire aux opérations de l’armée américaine de protection du trafic maritime international contre les attaques houthies.

    L’administration Biden craignait que la Russie ne fournisse à la milice yéménite de tels armements de pointe en représailles au soutien apporté par Washington à Kiev, mais rien ne prouve que ce type de missiles ait été expédié, ni que M. Bout ait été impliqué dans un tel accord.

    Quoi qu’il en soit, toute livraison d’armes, même légères, aux Houthis déclencherait une levée de boucliers des Etats-Unis, qui ont inscrit la milice yéménite sur la liste des organisations terroristes.

    Armer un belligérant impliqué dans le conflit en cours au Moyen-Orient marquerait également une escalade pour la Russie, qui a renforcé ses liens sécuritaires avec Téhéran, mais s’est globalement abstenue de s’impliquer dans la confrontation entre Israël et ses ennemis soutenus par l’Iran.

    Interrogé sur une éventuelle rencontre entre son client et les Houthis, Steve Zissou, un avocat new-yorkais qui représentait M. Bout aux Etats-Unis, a refusé de répondre.

    « Viktor Bout n’a pas travaillé dans le transfert [d’armes] depuis plus de vingt ans, a déclaré M. Zissou. Mais si le gouvernement russe l’a mandaté pour faciliter l’acheminement d’armes à l’un des adversaires de l’Amérique, cela ne serait pas différent de ce que fait l’administration américaine en livrant des moyens de défense et des armes de destruction massive à des adversaires de la Russie, comme il le fait avec l’Ukraine. »

    La vente d’armes légères à laquelle aurait participé M. Bout s’est faite avec deux représentants houthis qui étaient à Moscou officiellement pour acheter des pesticides et des véhicules, d’après des personnes proches du dossier, qui précisent qu’ils ont visité une usine Lada.

    Ces sources ne savent pas si la transaction a été négociée à la demande du Kremlin ou s’il l’a approuvée tacitement. Bien qu’il soit établi que les Houthis ont cherché à se procurer des armes de fabrication russe, The Wall Street Journal n’a pu déterminer précisément la provenance de la livraison programmée.

    Un porte-parole des Houthis s’est refusé à tout commentaire. Le Kremlin n’a pas répondu aux questions du Wall Street Journal.

    Les deux premiers arrivages concerneront principalement des AK-74s, une version améliorée du fusil d’assaut AK-47. Toutefois, au cours de leur déplacement à Moscou, les représentants des Houthis ont discuté d’autres armes que la Russie pourrait éventuellement leur vendre, notamment des missiles anti-chars Kornet et des systèmes anti-aériens, selon le responsable sécuritaire européen précité et d’autres personnes au fait de la question.

    Les livraisons pourraient commencer dès le mois d’octobre au port d’Al-Hodeïda et être camouflées en cargaisons alimentaires, la Russie ayant déjà effectué plusieurs expéditions de céréales, précisent-ils.

    Lorsque M. Bout a été libéré dans le cadre de l'échange de prisonniers effectué en décembre 2022, les responsables de la Maison Blanche expliquaient que cette décision avait été difficile à prendre, mais que c'était le seul moyen de sortir Mme Griner de la colonie pénitentiaire russe où elle était incarcérée. Ils soulignaient que M. Bout avait déjà passé douze ans dans des prisons américaines.

    A l'époque, le conseiller à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, indiquait que le gouvernement américain avait au préalable évalué les risques liés à la libération du marchand d’armes russe et avait conclu qu’ils étaient acceptables.

    « Nous pensons pouvoir gérer ces défis, mais nous resterons toujours vigilants face aux menaces que Viktor Bout pourrait faire peser sur les citoyens américains et sur les Etats-Unis à l’avenir, déclarait alors M. Sullivan. Je voudrais tout de même rappeler que les trafiquants d’armes et les mercenaires ne manquent pas en Russie. »

    Un porte-parole du Conseil national de sécurité n’a pas répondu à une demande de réaction sur les activités actuelles de M. Bout.

    Depuis sa sortie de prison, M. Bout est souvent apparu à la télévision russe pour commenter la politique intérieure et critiquer les Etats-Unis qui, selon lui, sont déterminés à détruire la Russie. Il a également été cité occasionnellement dans les médias locaux en tant qu’expert en commerce d’armes.

    M. Bout a déclaré avoir gardé un portrait de Vladimir Poutine sur le mur de sa cellule pendant toute la durée de son incarcération aux Etats-Unis, et a fermement soutenu l’invasion de l’Ukraine.

    Une transaction avec les Houthis serait une première pour M. Bout, qui, durant des décennies, a vendu des armes à certains des clients les plus controversés de la planète. Né en 1967 à Douchanbé, au Tadjikistan — qui faisait alors partie de l’Union soviétique —, selon les registres officiels, M. Bout a dans sa carrière été interprète militaire, apprenant le français, l’anglais, l’arabe, le farsi et le portugais. Il a également été envoyé aider les forces angolaises pendant la guerre civile des années 1980.

    Après l’effondrement du bloc communiste en 1991, il a acheté des avions de transport militaires russes et les a utilisés pour acheminer les forces de maintien de la paix des Nations unies en Afrique. M. Bout a fait parler de lui pour la première fois en 2005, lorsque les Etats-Unis l’ont sanctionné pour avoir échangé des armes contre des diamants avec Charles Taylor, ancien président du Liberia et criminel de guerre avéré. Des experts de l’ONU l’ont également accusé d’avoir violé les embargos internationaux sur les armes imposés à l’Angola et à la République démocratique du Congo.

    Arrêté en Thaïlande en 2008 lors d’une opération d’infiltration menée par des agents de la Drug Enforcement Administration (DEA) américaine qui s'étaient fait passer pour des rebelles colombiens de gauche [NDLR : les Forces armées révolutionnaires de Colombie, ou Farc], il a été reconnu coupable en 2011 d’avoir conspiré pour tuer des Américains et d’avoir tenté de vendre des armes à des membres des Farc. Il a été condamné à 25 ans de prison.

    De leur côté, les Houthis ont attaqué à plusieurs reprises des navires faisant du commerce international et ont lancé des attaques de drones et de missiles contre Israël. En réponse, Washington et Tel-Aviv ont mené des frappes aériennes, notamment vendredi, où l’armée américaine a bombardé 15 cibles houthies.

    — Saleh al-Batati a contribué à cet article

    (Traduit à partir de la version originale en anglais par Grégoire Arnould
    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر

  • #2
    Les vendeurs d'armes sont tous des marchands de la mort. Parmi eux, beaucoup d'Etats donneurs de leçons. L'industrie de la mort c'est des millions d'emplois. Pas de guerre engendre beaucoup de licenciements. Cela n'a pas cessé même après la fin de la guerre froide bien au contraire. Le salon de l'armement en Syrie a été l'un des plus fructueux.

    Commentaire


    • #3
      Et le marchand de morts de l'Occident c'est qui, c'est Biden
      Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
      (Paul Eluard)

      Commentaire


      • #4

        Et le marchand de morts de l'Occident c'est qui, c'est Biden
        Eux c'est le camp du bien .Les autres sont des méchants .

        وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر

        Commentaire

        Chargement...
        X