Zonebourse Le 17 octobre 2024 à 15:28
L'envoyé de l'ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, a émis l'idée de diviser le territoire entre le Maroc et le Front Polisario comme solution à ce conflit vieux de près de cinq décennies, selon des propos recueillis par Reuters.
Le conflit, qui remonte à 1975, oppose le Maroc, qui considère le Sahara occidental comme son propre territoire, au mouvement indépendantiste du Front Polisario, soutenu par l'Algérie, qui cherche à y créer un État distinct.
Le Maroc affirme que l'autonomie sous souveraineté marocaine est le maximum qu'il puisse offrir comme solution politique au conflit, tandis que le Front Polisario armé insiste sur la tenue d'un référendum avec l'indépendance comme option.
Lors d'un exposé à huis clos devant le Conseil de sécurité mercredi, M. de Mistura, diplomate italien chevronné, a déclaré que la partition "pourrait permettre la création, d'une part, d'un État indépendant dans la partie méridionale et, d'autre part, l'intégration du reste du territoire en tant que partie du Maroc, dont la souveraineté serait internationalement reconnue".
Ni le Maroc ni le Front Polisario n'ont accepté la proposition, a déclaré M. De Mistura lors du briefing.
Le Secrétaire général de l'ONU devrait reconsidérer l'utilité de son rôle d'envoyé si aucun progrès n'est réalisé en six mois, a déclaré M. de Mistura.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé dans ses résolutions les parties à travailler ensemble pour trouver une solution politique mutuellement acceptable au conflit, tout en qualifiant le plan d'autonomie du Maroc de "sérieux et crédible".
Alors que le plan d'autonomie du Maroc gagne du terrain au niveau bilatéral, M. de Mistura a exhorté mercredi Rabat à "expliquer et développer" sa proposition.
En juillet, la France est devenue le deuxième membre permanent du Conseil de sécurité, après les États-Unis, à soutenir la souveraineté du Maroc sur ce territoire.
L'Algérie a réagi à la position française en rappelant son ambassadeur à Paris. Le Sahara occidental est au cœur des désaccords entre le Maroc et l'Algérie.
L'Espagne, ancienne puissance coloniale au Sahara occidental, a déclaré en 2022 qu'elle soutenait le plan d'autonomie du Maroc. Les monarchies arabes et Israël soutiennent également la souveraineté du Maroc sur le territoire, où 29 pays, principalement africains et arabes, ont ouvert des consulats dans ce que Rabat considère comme un soutien tangible.
En 2020, le Polisario s'est retiré d'une trêve négociée par les Nations unies. Mais le conflit reste de faible intensité.
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