Je rassemble ici quelques extraits de l'histoire du Rio de Oro afin que les nuls puissent y puiser quelques rafraîchissements pour la mémoire .
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Marche verte: le 6 novembre 1975, le roi Hassan II prenait possession du Sahara
Il y a 43 ans, Hassan II lançait ce qui restera dans l’histoire du Maroc sous le nom de Marche verte. Avec cette opération, le roi du Maroc imposait la souveraineté du royaume sur le Sahara espagnol que Madrid était en train de quitter. Il s'assurait aussi une popularité politique intérieure dans un contexte politique tendu et ouvrait un dossier diplomatique toujours pas fermé aujourd'hui.
Article rédigé parPierre Magnan
France Télévisions
Publié le 06/11/2018
NB : Veuillez noter le sens exact de l'expression suivante : " le roi du Maroc imposait la souveraineté du royaume sur le Sahara espagnol " , le terme "imposait" exprime l'usage de la force sur un territoire qui se dit par son nom " le Sahara espagnol ".
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Le roi Hassan II annonce un référendum au Sahara occidental " dès le début de janvier " sous contrôle de l'ONU Offensive diplomatique
Dans un message aux Nations unies, lu mercredi 23 octobre par son premier ministre, M. Karim Lamrani, le roi Hassan II a annoncé un cessez-le-feu unilatéral et immédiat au Sahara occidental.Le souverain se déclare prêt à accueillir " tous les observateurs qui voudraient constater la réalité de ce cessez-le-feu qui ne serait rompu qu'en cas d'agression contre les territoires qui se trouvent sous la responsabilité du Maroc ". Le roi Hassan II fait part aussi de son " acceptation de l'organisation d'un référendum au Sahara sous l'égide et le contrôle de l'Organisation des Nations unies dès le début du mois de janvier ".
L'ONU, ajoute-t-il, en faisant allusion à l'Organisation de l'unité africaine (OUA), " demeure évidemment libre de solliciter à tout moment le concours de toute organisation régionale susceptible de l'aider dans l'accomplissement de cette mission". Le message contient aussi une vive attaque contre l'Algérie, dont le roi dénonce " l'entreprise agressive" au Sahara.Le responsable des relations extérieures du Front Polisario, M. Ould Salek, a immédiatement déclaré que ce message ne contenait " rien de nouveau ". " C'est une répétition intransigeante des positions du Maroc, qui veut gagner du temps ", a-t-il dit.
Par JEAN DE LA GUÉRIVIÈRE
Publié le 25 octobre 1985
.lemonde.fr/
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L'histoire du Sahara occidental est celle d'un territoire désertique peuplé par des tribus nomades, qui n'a jamais été organisé en État-nation. Elle est intimement liée à celle de ses voisins, le Maroc, la Mauritanie et l'Algérie. Après quelques tentatives infructueuses au xve siècle, les Espagnols en font une colonie entre 1884 et 1975. À la suite du désengagement de l'Espagne en 1975 qui abandonnait ce territoire sans procéder au référendum du Peuple Sahraoui pour lequel elle était mandatée par l'ONU, le territoire était militairement envahi et annexé par le Maroc et la Mauritanie ; le Front Polisario, un mouvement indépendantiste, entreprend une lutte armée. Le Sahara occidental est aujourd'hui un territoire non autonome selon l'Organisation des Nations unies, revendiqué par le Royaume du Maroc (qui en contrôle environ 80 %) et la République arabe sahraouie démocratique (qui en contrôle environ 20 %) ; son statut définitif reste en suspens depuis le cessez-le-feu de 1991.
wikipedia
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Dès 1975, la Cour internationale de justice indiquait que le Maroc n’avait pas souveraineté sur le Sahara occidental. Cinquante ans plus tard, au prix d’efforts diplomatiques et financiers considérables, le pays est pourtant parvenu à rallier le soutien de nombreux États, dont la France.
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“AUCUN LIEN DE SOUVERAINETÉ TERRITORIALE”
Jusqu’à présent, la France se contentait de soutenir ce plan comme l’une des solutions possibles. Et pour cause : s’il organise une certaine autonomie du territoire, sur le modèle de la Nouvelle-Calédonie vis-à-vis de la France par exemple, il n’en entérine pas moins la souveraineté marocaine. Or, selon le droit international, le peuple sahraoui a un droit à l’autodétermination, et devrait pouvoir se prononcer par référendum.
En 1975, au moment du départ du colon espagnol, présent depuis 1884, la Cour internationale de justice a rendu un avis consultatif à ce sujet, à la demande de l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) qui souhaitait clarifier la situation du territoire, disputé par le Maroc, la Mauritanie – pays frontaliers, avec l’Algérie – et le mouvement indépendantiste Front Polisario, créé en 1973.
À l’époque, l’AGNU a déjà adopté, en 1960, la résolution 1514 sur l’octroi de l’indépendance des pays et des peuples coloniaux, qui prévoit que les peuples décolonisés “déterminent librement leur statut politique”. Mais le Maroc invoque la théorie de la terra nullius, “territoire de personne”, selon laquelle, pendant très longtemps, l’occupation pacifique d’un territoire “sans maître” permettait à un État d’en acquérir la souveraineté. La présence du Maroc au Sahara occidental, au temps de l’Empire chérifien, lui permettrait de s’arroger le contrôle du pays.
Deux questions sont alors posées par l’Assemblée générale : “Le Sahara occidental était-il, au moment de la colonisation par l’Espagne, un territoire sans maître ?” et “quels étaient les liens juridiques de ce territoire avec le Royaume du Maroc et l’ensemble mauritanien ?”
À la première interrogation, la Cour répond par la négative, à l’unanimité. “Elle a expliqué que les tribus sahraouies, présentes sur le territoire avant l’époque coloniale, étaient suffisamment liées entre elles et hiérarchisées pour être considérées avoir administré le territoire, explique Yann Jurovics, maître de conférences en droit international public à l’université Paris Saclay et ancien réviseur juridique à la Cour. Ce n’est donc pas une terra nullius – une terre sans maître.”
Pour le juriste, “dès lors que l’on sort de cette catégorie juridique, le Maroc ne peut plus prendre possession de la terre sur le fondement de cette théorie”.
C’est donc logiquement que la Cour a répondu à la seconde question en expliquant que, s’il avait bien existé un “lien juridique d’allégeance” entre le sultan du Maroc et certaines tribus vivants sur le territoire dans le passé, “les éléments et renseignements portés à sa connaissance n’établissent l’existence d’aucun lien de souveraineté territoriale” avec le Royaume du Maroc ou l’ensemble mauritanien. Et de conclure : “La Cour n’a donc pas constaté l’existence de liens juridiques de nature à modifier l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale des Nations Unies […] et en particulier l’application du principe d’autodétermination.”
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PROJET AVORTÉ DE RÉFÉRENDUM
Mais le Roi du Maroc, Hassan II, n’en reste pas là : moins d’un mois plus tard, le 6 novembre 1975, il appelle les marocains à une grande marche pacifique vers le Sahara occidental, dans le but de récupérer le territoire. “Il vient d’échapper en 1971 et 1972 à deux tentatives de régicide, et il est affaibli. Pour recomposer le paysage politique autour du trône, il érige le Sahara occidental en grande cause nationale qui supplante les divergences politiques”, analyse Kader Abderrahim, maître de conférences à Sciences Po et auteur du livre Géopolitique du Maroc.
Environ 350 000 volontaires civils marocains rejoignent ce qui reste connu comme la “marche verte”. L’ampleur de la mobilisation pousse l’Espagne à concéder un transfert de souveraineté au Maroc et à la Mauritanie, entériné par les accords de Madrid, signés le 14 novembre de la même année. Ils envahissent le territoire, en dépit de l’avis consultatif – non contraignant – de la Cour internationale de justice. Le 27 février 1976, le Front Polisario contre-attaque en proclamant la République arabe sahraouie démocratique (RASD), qui obtient immédiatement le soutien du voisin algérien.
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“POLITIQUE DU FAIT ACCOMPLI”
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En parallèle, le Maroc, qui occupe 80% du territoire du Sahara occidental – les 20% restants étant contrôlés par le Front Polisaro – a mené une politique de développement économique du territoire pour y asseoir son contrôle.
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“Le Royaume mène une politique du fait accompli : puisqu’il contrôle le territoire, il le développe, investit dans des infrastructures, des universités et des hôtels. C’est un moyen d’emporter le soutien local, mais aussi le consensus international”, explique Kader Abderrahim. Et d’ajouter : “Le Maroc montre qu’il peut assurer la stabilité d’une région en proie à des menaces plurielles, comme le développement de l’État islamique et des nombreux trafics, d’armes, de drogue et d’êtres humains. Cela permet de faire du Sahara un enjeu géostratégique important.”
Pour le chercheur, cette stratégie a fortement contribué à la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, avec la signature des accords d’Abraham en 2021, sous la houlette du président américain Donald Trump. “C’est le deuxième tournant, après le retour du Maroc dans l’UA, estime-t-il. Le Maroc a fait de la Realpolitik, en reconnaissant l’État d’Israël, en échange de la reconnaissance de sa souveraineté”.
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lessurligneurs.eu/
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Marche verte: le 6 novembre 1975, le roi Hassan II prenait possession du Sahara
Il y a 43 ans, Hassan II lançait ce qui restera dans l’histoire du Maroc sous le nom de Marche verte. Avec cette opération, le roi du Maroc imposait la souveraineté du royaume sur le Sahara espagnol que Madrid était en train de quitter. Il s'assurait aussi une popularité politique intérieure dans un contexte politique tendu et ouvrait un dossier diplomatique toujours pas fermé aujourd'hui.
Article rédigé parPierre Magnan
France Télévisions
Publié le 06/11/2018
NB : Veuillez noter le sens exact de l'expression suivante : " le roi du Maroc imposait la souveraineté du royaume sur le Sahara espagnol " , le terme "imposait" exprime l'usage de la force sur un territoire qui se dit par son nom " le Sahara espagnol ".
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Le roi Hassan II annonce un référendum au Sahara occidental " dès le début de janvier " sous contrôle de l'ONU Offensive diplomatique
Dans un message aux Nations unies, lu mercredi 23 octobre par son premier ministre, M. Karim Lamrani, le roi Hassan II a annoncé un cessez-le-feu unilatéral et immédiat au Sahara occidental.Le souverain se déclare prêt à accueillir " tous les observateurs qui voudraient constater la réalité de ce cessez-le-feu qui ne serait rompu qu'en cas d'agression contre les territoires qui se trouvent sous la responsabilité du Maroc ". Le roi Hassan II fait part aussi de son " acceptation de l'organisation d'un référendum au Sahara sous l'égide et le contrôle de l'Organisation des Nations unies dès le début du mois de janvier ".
L'ONU, ajoute-t-il, en faisant allusion à l'Organisation de l'unité africaine (OUA), " demeure évidemment libre de solliciter à tout moment le concours de toute organisation régionale susceptible de l'aider dans l'accomplissement de cette mission". Le message contient aussi une vive attaque contre l'Algérie, dont le roi dénonce " l'entreprise agressive" au Sahara.Le responsable des relations extérieures du Front Polisario, M. Ould Salek, a immédiatement déclaré que ce message ne contenait " rien de nouveau ". " C'est une répétition intransigeante des positions du Maroc, qui veut gagner du temps ", a-t-il dit.
Par JEAN DE LA GUÉRIVIÈRE
Publié le 25 octobre 1985
.lemonde.fr/
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L'histoire du Sahara occidental est celle d'un territoire désertique peuplé par des tribus nomades, qui n'a jamais été organisé en État-nation. Elle est intimement liée à celle de ses voisins, le Maroc, la Mauritanie et l'Algérie. Après quelques tentatives infructueuses au xve siècle, les Espagnols en font une colonie entre 1884 et 1975. À la suite du désengagement de l'Espagne en 1975 qui abandonnait ce territoire sans procéder au référendum du Peuple Sahraoui pour lequel elle était mandatée par l'ONU, le territoire était militairement envahi et annexé par le Maroc et la Mauritanie ; le Front Polisario, un mouvement indépendantiste, entreprend une lutte armée. Le Sahara occidental est aujourd'hui un territoire non autonome selon l'Organisation des Nations unies, revendiqué par le Royaume du Maroc (qui en contrôle environ 80 %) et la République arabe sahraouie démocratique (qui en contrôle environ 20 %) ; son statut définitif reste en suspens depuis le cessez-le-feu de 1991.
wikipedia
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Dès 1975, la Cour internationale de justice indiquait que le Maroc n’avait pas souveraineté sur le Sahara occidental. Cinquante ans plus tard, au prix d’efforts diplomatiques et financiers considérables, le pays est pourtant parvenu à rallier le soutien de nombreux États, dont la France.
..... / .....
“AUCUN LIEN DE SOUVERAINETÉ TERRITORIALE”
Jusqu’à présent, la France se contentait de soutenir ce plan comme l’une des solutions possibles. Et pour cause : s’il organise une certaine autonomie du territoire, sur le modèle de la Nouvelle-Calédonie vis-à-vis de la France par exemple, il n’en entérine pas moins la souveraineté marocaine. Or, selon le droit international, le peuple sahraoui a un droit à l’autodétermination, et devrait pouvoir se prononcer par référendum.
En 1975, au moment du départ du colon espagnol, présent depuis 1884, la Cour internationale de justice a rendu un avis consultatif à ce sujet, à la demande de l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) qui souhaitait clarifier la situation du territoire, disputé par le Maroc, la Mauritanie – pays frontaliers, avec l’Algérie – et le mouvement indépendantiste Front Polisario, créé en 1973.
À l’époque, l’AGNU a déjà adopté, en 1960, la résolution 1514 sur l’octroi de l’indépendance des pays et des peuples coloniaux, qui prévoit que les peuples décolonisés “déterminent librement leur statut politique”. Mais le Maroc invoque la théorie de la terra nullius, “territoire de personne”, selon laquelle, pendant très longtemps, l’occupation pacifique d’un territoire “sans maître” permettait à un État d’en acquérir la souveraineté. La présence du Maroc au Sahara occidental, au temps de l’Empire chérifien, lui permettrait de s’arroger le contrôle du pays.
Deux questions sont alors posées par l’Assemblée générale : “Le Sahara occidental était-il, au moment de la colonisation par l’Espagne, un territoire sans maître ?” et “quels étaient les liens juridiques de ce territoire avec le Royaume du Maroc et l’ensemble mauritanien ?”
À la première interrogation, la Cour répond par la négative, à l’unanimité. “Elle a expliqué que les tribus sahraouies, présentes sur le territoire avant l’époque coloniale, étaient suffisamment liées entre elles et hiérarchisées pour être considérées avoir administré le territoire, explique Yann Jurovics, maître de conférences en droit international public à l’université Paris Saclay et ancien réviseur juridique à la Cour. Ce n’est donc pas une terra nullius – une terre sans maître.”
Pour le juriste, “dès lors que l’on sort de cette catégorie juridique, le Maroc ne peut plus prendre possession de la terre sur le fondement de cette théorie”.
C’est donc logiquement que la Cour a répondu à la seconde question en expliquant que, s’il avait bien existé un “lien juridique d’allégeance” entre le sultan du Maroc et certaines tribus vivants sur le territoire dans le passé, “les éléments et renseignements portés à sa connaissance n’établissent l’existence d’aucun lien de souveraineté territoriale” avec le Royaume du Maroc ou l’ensemble mauritanien. Et de conclure : “La Cour n’a donc pas constaté l’existence de liens juridiques de nature à modifier l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale des Nations Unies […] et en particulier l’application du principe d’autodétermination.”
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PROJET AVORTÉ DE RÉFÉRENDUM
Mais le Roi du Maroc, Hassan II, n’en reste pas là : moins d’un mois plus tard, le 6 novembre 1975, il appelle les marocains à une grande marche pacifique vers le Sahara occidental, dans le but de récupérer le territoire. “Il vient d’échapper en 1971 et 1972 à deux tentatives de régicide, et il est affaibli. Pour recomposer le paysage politique autour du trône, il érige le Sahara occidental en grande cause nationale qui supplante les divergences politiques”, analyse Kader Abderrahim, maître de conférences à Sciences Po et auteur du livre Géopolitique du Maroc.
Environ 350 000 volontaires civils marocains rejoignent ce qui reste connu comme la “marche verte”. L’ampleur de la mobilisation pousse l’Espagne à concéder un transfert de souveraineté au Maroc et à la Mauritanie, entériné par les accords de Madrid, signés le 14 novembre de la même année. Ils envahissent le territoire, en dépit de l’avis consultatif – non contraignant – de la Cour internationale de justice. Le 27 février 1976, le Front Polisario contre-attaque en proclamant la République arabe sahraouie démocratique (RASD), qui obtient immédiatement le soutien du voisin algérien.
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“POLITIQUE DU FAIT ACCOMPLI”
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En parallèle, le Maroc, qui occupe 80% du territoire du Sahara occidental – les 20% restants étant contrôlés par le Front Polisaro – a mené une politique de développement économique du territoire pour y asseoir son contrôle.
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“Le Royaume mène une politique du fait accompli : puisqu’il contrôle le territoire, il le développe, investit dans des infrastructures, des universités et des hôtels. C’est un moyen d’emporter le soutien local, mais aussi le consensus international”, explique Kader Abderrahim. Et d’ajouter : “Le Maroc montre qu’il peut assurer la stabilité d’une région en proie à des menaces plurielles, comme le développement de l’État islamique et des nombreux trafics, d’armes, de drogue et d’êtres humains. Cela permet de faire du Sahara un enjeu géostratégique important.”
Pour le chercheur, cette stratégie a fortement contribué à la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, avec la signature des accords d’Abraham en 2021, sous la houlette du président américain Donald Trump. “C’est le deuxième tournant, après le retour du Maroc dans l’UA, estime-t-il. Le Maroc a fait de la Realpolitik, en reconnaissant l’État d’Israël, en échange de la reconnaissance de sa souveraineté”.
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