Le gouvernement français veut de nouveau s'attaquer au voile
Publié le 7 janvier 2025 à 16 h 10 à 16 h 10·Écrit par Aylan Afir·Durée de lecture : 3 minutes
© voile islamique
Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a réaffirmé sa volonté de durcir les restrictions concernant le port du voile islamique dans les espaces publics. En ligne de mire, les accompagnatrices scolaires et les étudiantes à l’université. Ces annonces s’inscrivent dans une série de propositions qui, pour certains observateurs, traduisent un glissement progressif du gouvernement français vers des positions traditionnellement associées à l’extrême droite.
Dans un entretien accordé lundi 6 janvier au quotidien Le Parisien, Bruno Retailleau a défendu l’idée d’étendre les principes de la loi de 2004, qui interdit les signes religieux ostensibles dans les écoles, aux sorties scolaires. Selon lui, ces activités constituent une « école hors les murs », où les règles de neutralité religieuse devraient également s’appliquer.


Retailleau veut interdire le voile islamique dans les sorties scolaires
Le ministre est allé plus loin en plaidant pour une interdiction du port du voile dans les universités, un domaine jusque-là préservé par les principes de liberté individuelle et de laïcité. Pour Retailleau, le voile islamique serait « un étendard pour l’islamisme » et un marqueur d’inégalité entre les sexes. Ces mesures, selon lui, visent à protéger la République face à une menace qu’il attribue à l’« islamisme politique ».
Ces déclarations ont suscité des réactions contrastées. D’un côté, certains saluent la détermination du gouvernement à lutter contre ce qu’il perçoit comme des menaces à la laïcité et à l’égalité. De l’autre, plusieurs voix critiquent une stigmatisation injustifiée des musulmans et un empiètement sur les libertés fondamentales, notamment la liberté de porter le voile islamique.
Accusé de droitiser le gouvernement
L’approche de Bruno Retailleau s’inscrit dans une tendance plus large, qui voit le gouvernement adopter des positions plus fermes sur des sujets comme l’immigration ou l’ordre public. Ces prises de position suscitent des accusations de droitisation, notamment de la part de l’opposition de gauche. « On glisse lentement mais sûrement vers un autoritarisme déguisé », a dénoncé un député écologiste.
Cette posture du gouvernement intervient dans un contexte de tensions sociales et d’inquiétudes sécuritaires croissantes. Les discours sur l’identité et la laïcité semblent répondre à une demande d’une partie de l’électorat. Cependant, ce durcissement alimente aussi un climat de division et de défiance.
Alors que la France s’apprête à commémorer les dix ans des attentats de Charlie Hebdo, ces propositions sur le voile islamique interrogent sur la frontière entre lutte contre l’extrémisme et respect des droits individuels. Si la volonté de protéger les valeurs républicaines est affichée, l’orientation idéologique de ces choix pourrait marquer un tournant dans la politique française.
Publié le 7 janvier 2025 à 16 h 10 à 16 h 10·Écrit par Aylan Afir·Durée de lecture : 3 minutes

Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a réaffirmé sa volonté de durcir les restrictions concernant le port du voile islamique dans les espaces publics. En ligne de mire, les accompagnatrices scolaires et les étudiantes à l’université. Ces annonces s’inscrivent dans une série de propositions qui, pour certains observateurs, traduisent un glissement progressif du gouvernement français vers des positions traditionnellement associées à l’extrême droite.
Dans un entretien accordé lundi 6 janvier au quotidien Le Parisien, Bruno Retailleau a défendu l’idée d’étendre les principes de la loi de 2004, qui interdit les signes religieux ostensibles dans les écoles, aux sorties scolaires. Selon lui, ces activités constituent une « école hors les murs », où les règles de neutralité religieuse devraient également s’appliquer.
Retailleau veut interdire le voile islamique dans les sorties scolaires
Le ministre est allé plus loin en plaidant pour une interdiction du port du voile dans les universités, un domaine jusque-là préservé par les principes de liberté individuelle et de laïcité. Pour Retailleau, le voile islamique serait « un étendard pour l’islamisme » et un marqueur d’inégalité entre les sexes. Ces mesures, selon lui, visent à protéger la République face à une menace qu’il attribue à l’« islamisme politique ».
Ces déclarations ont suscité des réactions contrastées. D’un côté, certains saluent la détermination du gouvernement à lutter contre ce qu’il perçoit comme des menaces à la laïcité et à l’égalité. De l’autre, plusieurs voix critiquent une stigmatisation injustifiée des musulmans et un empiètement sur les libertés fondamentales, notamment la liberté de porter le voile islamique.
Accusé de droitiser le gouvernement
L’approche de Bruno Retailleau s’inscrit dans une tendance plus large, qui voit le gouvernement adopter des positions plus fermes sur des sujets comme l’immigration ou l’ordre public. Ces prises de position suscitent des accusations de droitisation, notamment de la part de l’opposition de gauche. « On glisse lentement mais sûrement vers un autoritarisme déguisé », a dénoncé un député écologiste.
Cette posture du gouvernement intervient dans un contexte de tensions sociales et d’inquiétudes sécuritaires croissantes. Les discours sur l’identité et la laïcité semblent répondre à une demande d’une partie de l’électorat. Cependant, ce durcissement alimente aussi un climat de division et de défiance.
Alors que la France s’apprête à commémorer les dix ans des attentats de Charlie Hebdo, ces propositions sur le voile islamique interrogent sur la frontière entre lutte contre l’extrémisme et respect des droits individuels. Si la volonté de protéger les valeurs républicaines est affichée, l’orientation idéologique de ces choix pourrait marquer un tournant dans la politique française.
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