“L’Algérie se caricature en Corée du Nord du Maghreb”, estime Didier Leschi (Office français de l'Immigration et de l'Intégration)

« L’Algérie est héritière d’une pratique qui était celle des régimes staliniens », estime le directeur de l’Office français de l’Immigration
Alors que les relations entre Paris et Alger sont au plus bas, Didier Leschi a tenu des propos très critiques à l’égard du régime algérien ce mardi 18 mars. Le directeur de l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) dénonce notamment des pratiques migratoires « héritées du stalinisme ».
« [Ce pays] se caricature en Corée du Nord du Maghreb. » Didier Leschi n’a pas mâché ses mots à l’égard de l’Algérie, ce mardi 18 mars sur l’antenne de BFMTV. Alors que la crise diplomatique entre Paris et Alger s’intensifie, le directeur de l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) dénonce une situation qu’il qualifie de « drame pour les Franco-Algériens, pour la France et pour le bassin méditerranéen », ajoutant que cette région « pourrait se développer s’il y avait vraiment un marché entre le Maroc, l’Algérie et la Tunisie. »
Selon lui, l’Algérie est « héritière d’une pratique qui était celle des régimes staliniens. C’est-à-dire à la fois empêcher les gens de sortir quand ils en ont envie et empêcher les gens de rentrer. » N’hésitant pas à dresser un parallèle avec l’Allemagne de l’Est, le patron de l’OFII rappelle l’évolution historique des politiques migratoires entre la France et le pays du Maghreb. « En 1973, le gouvernement algérien pénalisait la sortie du territoire algérien », a-t-il expliqué au micro de la chaîne d’information en continu.
Alger refuse de reprendre ses ressortissants
Ce discours ferme de Didier Leschi intervient alors que les relations franco-algériennes traversent une période particulièrement difficile. Tout récemment, l’Algérie a refusé une liste de soixante noms de ressortissants algériens dont l’expulsion est jugée prioritaire par la France. Cette liste, évoquée par le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau le 3 mars dernier, contient des noms d’individus considérés comme « dangereux » par le gouvernement français.
Le ministre avait alors décrit des profils à la « dangerosité variable », mais tous condamnés pour atteinte à l’ordre public. Face au refus d’Alger d’accepter ces ressortissants en situation irrégulière, dont l’auteur présumé d’un attentat ayant fait un mort le 22 février à Mulhouse, Bruno Retailleau a promis une « riposte graduée », tandis que les autorités algériennes affirment rejeter les « menaces » et les « velléités d’intimidation » de Paris.
Et les difficultés diplomatiques entre Paris et Alger ne se limitent pas à la question des OQTF… La question du Sahara occidental, dont Emmanuel Macron a réaffirmé la souveraineté marocaine, reste un sujet de divergences profondes entre les deux pays. L’arrestation arbitraire de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a également aggravé les tensions. S’ajoutent à cela le comportement controversé de certains influenceurs franco-algériens, ainsi que l’instrumentalisation du ressentiment antifrançais par les autorités algériennes.
Audrey Senecal 19/03/2025 à 09:04
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