– C’est une annonce qui a suscité autant d’étonnement que de scepticisme. Celle de Steve Witkoff, l’émissaire spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, qui a fixé un délai de 60 jours (sic) pour «régler» la crise diplomatique entre l’Algérie et le Maroc. Une déclaration irréaliste au vu de la persistance du Makhzen sur la voie de la discorde. Si l’idée d’une «normalisation» entre Alger et Rabat peut séduire certaines capitales occidentales, du côté algérien, les conditions d’un quelconque réchauffement sont claires, fermes et impossibles à respecter par le régime monarchique du couple Mohammed VI-Azoulay.
L’Algérie ne rouvrira la voie d’un dialogue avec le régime marocain que si six conditions sine qua non sont remplies. Des conditions qui touchent aux fondements même de la politique étrangère et sécuritaire du voisin de l’Ouest, vassalisé par un pouvoir féodal archaïque.
La première exigence est la dénonciation formelle des Accords d’Abraham signés en 2020, par lesquels le Maroc a normalisé ses relations avec l’Etat criminel d’Israël, en échange d’une reconnaissance américaine de sa souveraineté sur le Sahara Occidental. Des accords honteux qui trahissent la cause palestinienne et inscrivent le Maroc dans une logique d’alliance régionale contre-nature, sous tutelle israélienne.
Deuxième condition : la fin de l’occupation du Sahara Occidental et la reconnaissance officielle de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en tant qu’Etat souverain et indépendant. L’Algérie, qui soutient depuis toujours le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, considère cette question de décolonisation comme non négociable et fondamentale pour toute détente future.
A cela s’ajoute une demande de rupture avec certaines ingérences étrangères. L’Algérie exige, en effet, que le Maroc cesse les manœuvres hostiles initiées par les Emirats arabes unis, accusés de jouer un rôle actif dans la détérioration des relations bilatérales par un soutien logistique, financier et politique aux actions anti-algériennes. Le président Tebboune vient de le rappeler.
Sur le plan sécuritaire, l’Algérie réclame également l’arrêt immédiat de la production et de l’exportation massive de résine de cannabis (kif), un trafic dont le Maroc est l’un des principaux producteurs mondiaux, avec des conséquences directes sur la stabilité régionale. Le soutien du royaume aux groupes terroristes opérant dans la région sahélienne figure aussi parmi les griefs avancés à juste titre par l’Algérie.
Face à ce cahier de conditions, la perspective d’un dégel rapide est, dès lors, illusoire. Car ces exigences touchent à la raison d’être du régime marocain. En clair, Rabat ne reviendra ni sur son alliance avec Israël, ni sur ses prétentions au Sahara Occidental, ni sur ses rapports étroits avec le fiévreux Mohammed Ben Zayed.
Pour Alger, toute réconciliation serait donc synonyme de capitulation morale. «Une paix sans justice est un non-sens», affirme une source proche du dossier. Dans les couloirs feutrés de la diplomatie, on reconnaît d’ailleurs que le Makhzen ne renoncera jamais à ce qui constitue l’essence même de sa politique : expansionnisme régional, duplicité diplomatique, dépendance stratégique.
Il faudrait bien plus que les deux mois claironnés avec enthousiasme par le conseiller de Donald Trump et un changement de paradigme pour faire se réconcilier l’eau et le feu.
algerie-patriotique
L’Algérie ne rouvrira la voie d’un dialogue avec le régime marocain que si six conditions sine qua non sont remplies. Des conditions qui touchent aux fondements même de la politique étrangère et sécuritaire du voisin de l’Ouest, vassalisé par un pouvoir féodal archaïque.
La première exigence est la dénonciation formelle des Accords d’Abraham signés en 2020, par lesquels le Maroc a normalisé ses relations avec l’Etat criminel d’Israël, en échange d’une reconnaissance américaine de sa souveraineté sur le Sahara Occidental. Des accords honteux qui trahissent la cause palestinienne et inscrivent le Maroc dans une logique d’alliance régionale contre-nature, sous tutelle israélienne.
Deuxième condition : la fin de l’occupation du Sahara Occidental et la reconnaissance officielle de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en tant qu’Etat souverain et indépendant. L’Algérie, qui soutient depuis toujours le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, considère cette question de décolonisation comme non négociable et fondamentale pour toute détente future.
A cela s’ajoute une demande de rupture avec certaines ingérences étrangères. L’Algérie exige, en effet, que le Maroc cesse les manœuvres hostiles initiées par les Emirats arabes unis, accusés de jouer un rôle actif dans la détérioration des relations bilatérales par un soutien logistique, financier et politique aux actions anti-algériennes. Le président Tebboune vient de le rappeler.
Sur le plan sécuritaire, l’Algérie réclame également l’arrêt immédiat de la production et de l’exportation massive de résine de cannabis (kif), un trafic dont le Maroc est l’un des principaux producteurs mondiaux, avec des conséquences directes sur la stabilité régionale. Le soutien du royaume aux groupes terroristes opérant dans la région sahélienne figure aussi parmi les griefs avancés à juste titre par l’Algérie.
Face à ce cahier de conditions, la perspective d’un dégel rapide est, dès lors, illusoire. Car ces exigences touchent à la raison d’être du régime marocain. En clair, Rabat ne reviendra ni sur son alliance avec Israël, ni sur ses prétentions au Sahara Occidental, ni sur ses rapports étroits avec le fiévreux Mohammed Ben Zayed.
Pour Alger, toute réconciliation serait donc synonyme de capitulation morale. «Une paix sans justice est un non-sens», affirme une source proche du dossier. Dans les couloirs feutrés de la diplomatie, on reconnaît d’ailleurs que le Makhzen ne renoncera jamais à ce qui constitue l’essence même de sa politique : expansionnisme régional, duplicité diplomatique, dépendance stratégique.
Il faudrait bien plus que les deux mois claironnés avec enthousiasme par le conseiller de Donald Trump et un changement de paradigme pour faire se réconcilier l’eau et le feu.
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