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Le colonialisme et les problèmes de développement du Tiers-Monde

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  • #16
    L'Inde était une colonie britanique et pourtant ils ont su exploiter ce passé à leur profit.
    Une puissance montante dont le taux de croissance est à deux chiffre, c'est aussi la plus grande démocratie au monde, avec un classe moyenne de 300 million de personnes.
    C'est facile pour justifier notre retard de mettre tout ça sur le dos du colonisateur.
    Voilà plus de quarante ans que nous sommes indépendants, qu'avons nous fait ?
    Rien
    Ainsi va le monde

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    • #17
      C'est facile pour justifier notre retard de mettre tout ça sur le dos du colonisateur.
      Voilà plus de quarante ans que nous sommes indépendants, qu'avons nous fait ?
      Rien
      bonsoir houmaiz ,

      je suisaussi d'accord avec toi quand tu dis que c facile de se justifier avec le colonialisme ,mais aussi je pense que le colonialisme est pour quelque chose ,le plus difficile est de prendre que le quelque chose et de laisser tomber le reste ,mais ,voila que nos gouvernement respectifs ,uses du reste .

      pour nos 40 ans ,c'est de notre faute mais c'est celle des autre aussi ,de la mondialisations ,du FMI ,de l'occidents ,du capitalisme ...
      on est pour beaucoup de chose c'est sure .

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      • #18
        Envoyé par houmaiz
        ]L'Inde était une colonie britanique et pourtant ils ont su exploiter ce passé à leur profit.
        Une puissance montante dont le taux de croissance est à deux chiffre, c'est aussi la plus grande démocratie au monde, avec un classe moyenne de 300 million de personnes.
        C'est facile pour justifier notre retard de mettre tout ça sur le dos du colonisateur.
        Voilà plus de quarante ans que nous sommes indépendants, qu'avons nous fait ?
        Rien
        Et que dire de la colonisation et de l'annexion de la Corée par le Japon, les Britanniques étaient des enfants de cœur à côté...En fait la colonisation permet à certains pouvoir de se maintenir et ne jamais avancer, et de rejeter toutes les fautes sur elle


        L'Empire du Soleil levant prit durement en main la péninsule, et exerça une domination impitoyable, nullement freinée par la résistance des Coréens.

        L'enseignement du coréen, qui avait été auparavant obligatoire, est arrêté le 31 mars 1941.

        La Corée sert de réservoir aux Japonais, qui y puisent matières premières, denrées agricoles, main-d'œuvre servile pour leurs usines. Beaucoup de femmes servirent de prostituées (femmes de réconfort) aux soldats japonais.

        La situation se maintint jusqu'à la reddition du Japon le 15 août 1945. La Corée fut alors divisé en deux zones d'occupation administrées par l'Union soviétique et les États-Unis.
        Dernière modification par zek, 07 août 2008, 08h26.
        Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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        • #19
          la politique de décolonisations appliquée par les français a été d'une extrémes violence par rapport a celle des anglais qui c'est faite dans la joie presque .je n'est pas assez d'exemples en téte pour montrer la différence ,mais certe elle existe .
          Il est quand meme preferable d'avoir une décolonisation aussi douloureuse soit elle que de subir le sort des indiens des ameraiques.
          .
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          je pense que la différence entre les deux ,est bien la periode de térrorisme qu' a vécue l'algérie .si il y' avait eu une décolonisation pacifique je pense que l'algérie a forte chance ne choisiras pas un régime dictatorial aprés la fin de la guérre 54-62 ,ce méme régime qui a mené a une détérriorations de la vie des algériens complétes au points de voir et d'essaiyer le térrorisme ,un peu comme a fait le FLN en 54 .
          La dictature instauré au lendemain de l'indépendance n'a pas de lien directe avec la decolonisation, en tous cas le choix de cette politique ne peut lui etre imputé directement. Il en est seuleument la consequence logique, que pouvions nous demander à une nouvelle nation prete à suivre le premier demagogue venu. Je pense que pour le FLN qu'il s'agissait avant tout de s'atteler à consolider la nation au lendemain de l'indépendance.
          La démocratie aurait était valable, s'il n'était pas besoin de consolider la nation, en d'autres termes; que cette nation fut coloniser en tant que nation existante avant la colonisation, mais c'etait la naissance d'une nation (enfin la naissance d'un pays).
          .
          Dans le cadre du maghrèbe
          Le retard pris ne peut non plus etre imputé à la colonisation, nous pourrions tres bien l'imputé aux colonisés eux memes, dans la mesure ou les populations et surtout les differends pacha, bey et chefs de tribut s'accomodés fort bien de la presence turque au lieu de s'evertuer à construire des grandes nations (berbers) à l'exemples des guerres d'europe. C'est evident, ils ne pouvaient faire une grande omelettes sans cassés quelques oeufs.
          .

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          • #20
            "le passé est mort"

            le problème du développement d'un pays vient uniquement de la capacité des hommes à relever les défis.
            Mr NOUBAT

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            • #21
              Je ne doute pas que la colonisation a porté un coup au pays colonisés, et cela dans tous les domaines.

              Mais la question reste entière: Que font ces états déconolisé depuis plus de cinquante ans déja pour améliorer leur situation?

              Pourtant certains ont réussi a s'em sortir.
              C'est une question de culture politique.

              Observez un pays comme le Vietnam: Dévasté par la France et les USA... c'est un modèle qui s'en sort... et a imiter... car chez eux, il reste encore la solidarité et surtout l'étique du travail...

              La plupart des autre pays, leur problème est celui d'une administration de colonisés qui est partie pour être remplacer par une équipe d'ex colonisés qui se comportent comme ceux qu'ils ont chassés.

              Aussi simple...
              L'homme parle sans réféchir...Le miroir réfléchit sans parler!

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              • #22
                La plupart des autre pays, leur problème est celui d'une administration de colonisés qui est partie pour être remplacer par une équipe d'ex colonisés qui se comportent comme ceux qu'ils ont chassés.

                Aussi simple...
                trés sensé ce que tu dis avucic mais ça n'explique pas tout ,surtout les débuts .

                Commentaire


                • #23
                  @ avucic
                  .
                  Ce que tu dis est en partie la consequence de la colonisation.
                  Au maghrebe on en est encore a la consolidation des etats nation.
                  Que de temps perdu ! puisque fatalement ce que l'on s'evertue à eriger aujourdhui volera en eclat demain, en attendant la décolonisation des esprits.
                  .
                  je ne sais pas s'il faut etre pessimiste ou optimiste car deux forces s'affrontent, et, ceux qui souhaitent que les esprits restent colonisés ont le vent en poupe.

                  Commentaire


                  • #24
                    Je vois, Revo reso, que tu veux éclaircir ou élucider, le chaînage du présent avec le passé. Je sais que tu n'es pas porté à l'accusation facile qui défoule (sinon je ne participerais pas au fil), au contraire, néanmoins je te répète que ce n'est méthodologiquement pas facile.

                    Avucic (salut !) propose une hypothèse de mimétisme, souvent mise en avant, percutante mais aussi difficile à prouver que facile à contester, c a d que trouver des différences entre l'ancienne et la nouvelle équipe / administration au pouvoir ne pose pas de problème !

                    Il y a des "explication" -ici et maintenant- c'est à dire ne faisant pas appel à une "rémanence mauvaise" mais à des choix sur fond de réorganisation politique. La causalité n'est pas directe, 1er écueil de méthode dont je te parle.

                    Par exemple, ce passage d'un sociologue algérien Lahouari Addi

                    http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5107423
                    http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5107472

                    Voici ce qu'il écrit à propos de l'intellectuel qu'on peut prendre comme un acteur significatif de l'état d'une société :

                    La compétition entre francophones et arabophones

                    La situation de l’intellectuel en Algérie présente des particularités liées à l’histoire du pays et aux conditions à travers lesquelles la société a été insérée dans le processus de modernisation et a été confrontée à la modernité politique. Profondément déstructurée par une colonisation de peuplement qui a duré plus d’un siècle, l’Algérie a eu à affronter au lendemain de son indépendance des problèmes culturels relatifs à l’identité nationale et des problèmes sociaux et économiques dont la solution réside dans le développement. Cette accumulation de problèmes de différents ordres s’est traduite dans la structure de son élite, dont une fraction est francophone et plus sensible au développement économique pour résoudre la question sociale (chômage, analphabétisme, croissance démographique, malnutrition, etc.), et l’autre fraction, arabophone, préoccupée par l’affermissement de l’identité culturelle arabo-islamique [1].
                    L'auteur décrit une situation claire : deux idéologies aux objectifs et manières de voir différentes. Après le départ de la France ces différences vont évoluer en opposition. Cette structuration autour de l'opposition poussée à ce point, est typique si ce n'est unique, à l'Algérie, on ne la voit pas en Inde, en Egypte, au Vietnam, … Ni au Maroc, pas à ce degré.

                    Ces deux fractions de l’élite, traversant le mouvement national sous la colonisation et présentes dans l’État à l’Indépendance, ont toujours coexisté, liées par des compromis où les arrière-pensées chez les uns et les autres n’étaient pas absentes. Mais, paradoxalement, alors que l’Indépendance était censée les rapprocher et les fondre dans une nouvelle élite, elles les a encore plus éloignées et même dressées l’une contre l’autre.

                    1/ D’un côté, les arabophones, culturellement plus proches du peuple, poursuivant l’utopie de faire revivre l’héritage culturel pré-colonial,

                    2/ et de l’autre côté, les francophones, plus attirés par les valeurs universelles, cherchant à opérer la greffe de la modernité par le biais de l’État
                    Rien à dire aux deux attitudes, elles sont légitimes et standard. Alors que se passe t il ? On peut regarder du côté du gâteau, mais c'est du banal :

                    Divisée culturellement et idéologiquement, l’élite l’est aussi politiquement en raison des luttes pour le contrôle des postes dans l’appareil d’État, luttes dans lesquelles les intérêts matériels ne sont pas étrangers.
                    Ah là, un fait important, l'Etat a dès les 1ère années fait des différences et organisé deux tiroirs. On s'approche d'un mécanisme qui peut s'avérer dangereux. Ici il est bien question de CHOIX et non pas d'une force naturelle qui évolue toute seule. Choix pas forcément malin, mais choix.

                    L’État utilisait les francophones pour leurs compétences techniques, leur confiant des tâches de direction économique et de gestion administrative, et utilisaient les arabophones à des tâches d’orientation culturelle et idéologique : dans l’enseignement, le parti unique, les médias...
                    Clivage qui s'est incarné dans la langue elle-même. Ca se précise, le pouvoir n'a pas "imité" mais ASSOCIE le français à lui-même et, plus grave, aux intellectuels modernistes.

                    Le clivage linguistique traverse tous les appareils d’État, y compris l’armée, mais tend à s’effacer au sommet, probablement en raison de la solidarité de corps entre les responsables. Un pouvoir illégitime dépend de sa cohésion au sommet de l’État.
                    Et l'autre élite, arabophone ? Voici ce qu'en dit le sociologue :

                    Mais l’élite arabophone, à l’inverse des francophones, ne se limite pas à sa fraction servant dans les appareils centraux de l’État. Elle est aussi fortement présente dans la société où elle se pare du discours religieux dans lequel se reconnaît le petit peuple. Intervenant très souvent à la télévision, les intellectuels arabophones y défendent les valeurs sociales à partir de la morale religieuse et y défendent ce que le discours politique appelle en Algérie les constantes nationales (ettawabii el watania) qui sont principalement au nombre de deux : la langue arabe et l’islam. Ce discours trouve son prolongement à la mosquée où, au fil des ans, il glissera, d’une part, vers une revendication identitaire et, d’autre part, vers une contestation du pouvoir du point de vue moral.
                    La situation est mûre pour la baston générale ? En théorie un "champ politique" est là pour canaliser les intérêts et les idéologies … Mais quoi qu'il en soit, l'économie s'effondre et l'élite francophone moderniste est discréditée tandis que l'arabophone, qui n'a encore en pratique rien mis en œuvre se retrouve dans la situation classique d'un "état de grâce" où on recueille les fruits de son discours culturel (d'opposition).

                    Avec l’effondrement de l’économie administrée, supposée à l’origine fournir une légitimité au pouvoir, l’élite francophone s’est trouvée doublement disqualifiée du fait qu’elle s’était longtemps identifiée au discours économique de l’État, lui apportant la caution scientifique. En effet, les économistes universitaires, dans leur majorité francophones, organisaient des colloques et écrivaient des articles et des thèses qui montraient le fondement scientifique de la « voie non capitaliste de développement, du socialisme, du système de prix administrés et des industries industrialisantes ».

                    À l’inverse, l’élite arabophone, qui s’est désintéressée des problèmes sociaux du développement, ne se sent pas concernée par l’échec économique et recueille les fruits de son discours culturel.
                    Et l'intellectuel arabophone avance ses pions, "tout ça n'est pas notre culture". Ceci est classique, partout on a des oppositions de ce genre, mais en Algérie, ça structure complètement la société. La raison est à chercher dans les 1er choix des décideurs (ci-dessus) qui ont clivé la société, dans une situation où ça n'avait rien d'inévitable.

                    Cette position lui permet de glisser dans l’opposition et de se poser comme émanation idéologique de la société contre le pouvoir, accusé d’être détenu par des francophones appelés hizb frança (parti de la France). En schématisant, le francophone serait un intellectuel organique s’identifiant à l’État dont il voudrait qu’il soit l’instrument de la modernisation et des transformations sociales, et l’arabophone, s’appuyant sur le discours religieux, un dissident qui estime que cet État ne correspond ni dans la forme ni dans le fond au patrimoine culturel de la société dont il prétend être l’émanation politique.
                    Bon, voilà pour ce champ idéologique ultra polarisé … Quid du champ politique, censé canaliser les conflits ? Là aussi, ça a merdé à 100%. En 1er lieu, L'Etat n'a pas été institutionnalisé, c'est le chef charismatique qui l'incarnait et ses discours assis sur une utopie unanimiste. En 2ème lieu toute critique était signe de non patriotisme, de trahison. Le pouvoir a littéralement annihilé le champ politique

                    ...
                    Dernière modification par Alain, 08 août 2008, 01h34.

                    Commentaire


                    • #25


                      Du côté des intellectuels, ça planait sévère, on était dans le transformisme social, très années 60-70, avec cette fameuse "modernité", tout en échappant à l'épreuve de la réalité. En occident, les théories utopistes ont été cadrées, dans les pays mal structurés, elles ont fait des dégâts.

                      L’intellectuel algérien, principalement l’universitaire, s’est intéressé plus à l’État, plutôt à ses discours et à ses projets, qu’à la société. Les travaux dans les années soixante et soixante-dix, les thèses notamment, portaient sur la volonté des dirigeants plutôt que sur la société et les pratiques sociales. Il s’agissait non pas d’analyser la société existante mais de la remplacer par une nouvelle maîtrisant la modernité et dans laquelle le conflit laisserait place à l’harmonie entre les classes différenciées uniquement par une division fonctionnelle du travail, consolidant aussi la symbiose entre le peuple et son État

                      Tout comme le sociologue croyait en la magie du verbe, l’économiste croyait en celle du signe monétaire, confondant contenant et contenu. Pour satisfaire les besoins sociaux de la population, il suffisait d’émettre de la monnaie, non en fonction de la production mais en fonction de la demande.

                      Ailleurs, la richesse est créée ; en Algérie, elle est imprimée. Quelques années après, les lois de l’économie se sont vengées : marché noir, chômage, bidonvilles... Elles se sont vengées sur les plus démunis comme il fallait s’y attendre, mais elles ont aussi récompensé les nantis en augmentant leurs fortunes colossales, bâties sur la spéculation et la corruption.
                      Résultat l'intellectuel n'est plus écouté :

                      C’est ce hiatus entre l’objet imaginaire de l’universitaire et l’objet réel de recherche (la société et les pratiques sociales par lesquelles elle se reproduit) qui explique l’isolement de l’intellectuel dans la Cité, isolement aggravé par le fait qu’il n’existait pas dans le système du parti unique de sanction électorale ni de débat public qui l’auraient incité à s’autonomiser par rapport aux appareils d’Etat.
                      Mais les imams si, qui ont pris le relais des intellectuels discrédités :

                      Dans ces conditions, est-il étonnant que la contestation soit venue des mosquées, portée par des imams-enseignants, dont le discours critique à l’endroit des dirigeants condamnait la corruption ?
                      Que proposaient ces imams ? Il n'est plus question de simple morale mais politique et même de subversion, la religion, partout ailleurs symbole du conservatisme, est devenue un parti d'opposition face à l'idéologie moderniste présentée comme le parti de gouvernement.

                      Leur impact et leur autorité sur le milieu de leur quartier de résidence provenaient de la forme religieuse de leur discours et de son contenu agressif vis-à-vis du pouvoir et « de ses alliés occidentaux qui cherchaient, selon eux, à ébranler l’éthique islamiste à travers la libéralisation des moeurs, et notamment à travers l’émancipation de la femme ». Ce qui était donc nouveau, c’est que ces critiques morales étaient exprimées par de jeunes gens, alors que par le passé, elles l’étaient par des personnes âgées, soucieuses du respect de la tradition.

                      Ce même discours moralisateur des anciens oulémas est désormais proféré sur un ton menaçant, vigoureux et agressif, avec une finalité politique, et est porté par de jeunes hommes dont la profession est enseignant, médecin, ingénieur, technicien... : Ali Belhadj est professeur d’enseignement moyen, Abdelkader Hachani est technicien supérieur en hydrocarbures, d’autres encore qui n’avaient pas connu la célébrité au niveau national, mais qui étaient toutefois populaires dans leurs quartiers.
                      Ce n'était pas des acètes pauvres prônant l'abandon des richesses (de cette modernité …) mais des type très middle class et consommateurs. De plus là encore c'est le DISCOURS qui donne "réalité" aux choses … On ne sort pas du phénomène de "charisme et du récit".

                      L’imam occasionnel qui captait l’intérêt des croyants venus l’écouter le soir à la mosquée du quartier était un fonctionnaire, soit ousted (professeur) dans un lycée ou une université, soit hakim (médecin) dans un hôpital, soit encore mouhandess (technicien, ingénieur) dans une entreprise d’État. Il n’appartenait donc pas à une catégorie déclassée, ne tirait pas son revenu du secteur informel et ne vivait pas de la solidarité du quartier. Cet imam appartenait aux couches sociales privilégiées, possédait un logement, une voiture, disposait d’un traitement de fonctionnaire qui le mettait à l’abri du besoin. L’autorité que lui conférait la fonction d’imam était renforcée par le statut social qui l’identifiait aux cadres francophones dont la prétention, aux yeux des fidèles de la mosquée, est de monopoliser la modernité sociale.
                      Ces imams sont contestataires mais PAS critiques. Sur un auditoire qui n'a pas (encore) de sens critique, ni de sens de la politique (voir ci-dessus), ils n'ont même pas besoin de manipuler le discours. En Algérie il n'y avait pas (il y a 20 ans) encore d'opinion politico-publique, les RECITS faisaient office de théorie politique (en gros).

                      Si l’on définit l’intellectuel comme un individu dont la parole portant sur des valeurs sociales a un écho auprès d’un public, ces imams - enseignants sont des intellectuels. Mais ils le sont dans une société où l’autonomie du politique ne s’est pas affirmée, où la religion ne s’est pas sécularisée, où l’individu ne s’est pas libéré de l’imaginaire communautaire qui l’emprisonne et qui lui refuse la liberté politique. Les imams intellectuels ont un public dans une société où l’opinion publique n’existe pas, si l’on entend par opinion publique cet acteur politique qui change les majorités parlementaires et les gouvernements régulièrement. Les imams intellectuels sont contestataires mais ne sont pas critiques, car la conscience critique des pratiques sociales est refoulée par l’idéologie religieuse dont ils sont porteurs.
                      Dernière modification par Alain, 08 août 2008, 01h37.

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