Reuters
La chambre haute du parlement russe a voté une résolution reconnaissant l'indépendance des régions séparatistes géorgiennes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, un geste qui risque de détériorer encore les relations de Moscou avec les pays occidentaux.
Le Conseil de la Fédération - le sénat russe - a voté par 130 voix contre zéro ce texte, qui appelle le président Dmitri Medvedev a reconnaître l'indépendance des deux provinces.
Moscou a envoyé des troupes en Géorgie le 8 août en réaction à une tentative de Tbilissi de reprendre le contrôle de l'Ossétie du Sud.
"Il est aujourd'hui clair qu'après l'agression géorgienne contre l'Ossétie du Sud, les relations Géorgie-Ossétie du Sud et Géorgie-Abkhazie ne peuvent revenir à leur état antérieur", a déclaré le président du Conseil de la Fédération, Sergueï Mironov, lors des débats.
"Les peuples d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie ont le droit d'obtenir l'indépendance."
La Douma d'Etat, chambre basse du parlement russe, devait approuver dans la matinée une résolution similaire.
"Nous examinerons aujourd'hui les demandes des peuples d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud à la reconnaissance de l'indépendance de ces républiques, et je pense que toutes ces décisions seront approuvées", a affirmé le président de la Douma, Boris Grizlov.
Ce texte n'est toutefois pas contraignant pour le président russe. Aucun pays n'a à ce jour reconnu l'indépendance des deux provinces géorgiennes, proclamée par leurs dirigeants séparatistes dans les années 1990.
MONNAIE D'ÉCHANGE
L'adoption de résolutions en faveur de la reconnaissance de l'indépendance de ces régions pourrait avoir pour but de renforcer Medvedev dans ses négociations avec l'Ouest sur le statut des forces russes dans les régions séparatistes.
La présidence française de l'Union européenne, qui a négocié un cessez-le-feu dans le conflit russo-géorgien, a convoqué le 1er septembre une réunion des dirigeants européens pour discuter de la crise et réexaminer les relations du bloc avec la Russie.
La chancelière allemande Angela Merkel a estimé que les liens avec Moscou devraient être revus à la baisse si les forces russes ne se sont pas retirées complètement sur les positions qu'elles occupaient avant le début du conflit.
Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner s'est cependant montré plus prudent.
"On ne parle pas de sanctions. Déjà, en huit jours, avoir obtenu l'arrêt des combats et le retrait des troupes, c'était beaucoup", a-t-il déclaré lundi matin sur France Inter.
La reconnaissance officielle par la Russie de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie prendrait le contrepied de la position des Occidentaux qui insistent sur la nécessité de respecter l'intégrité territoriale de la Géorgie.
Le 14 août, Medvedev a déclaré à Moscou aux dirigeants des régions séparatistes que la Russie soutiendrait leur droit à l'autodétermination.
Il se peut néanmoins que le Kremlin, ainsi qu'il l'a déjà fait dans le passé, ne donne pas suite aux résolutions adoptées par les deux assemblées et qui risquent d'exacerber les tensions avec l'Occident, mais qu'il s'en serve comme monnaie d'échange dans ses tractations futures avec les Occidentaux.
Version française Nicole Dupont et Gregory Schwartz
La chambre haute du parlement russe a voté une résolution reconnaissant l'indépendance des régions séparatistes géorgiennes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, un geste qui risque de détériorer encore les relations de Moscou avec les pays occidentaux.
Le Conseil de la Fédération - le sénat russe - a voté par 130 voix contre zéro ce texte, qui appelle le président Dmitri Medvedev a reconnaître l'indépendance des deux provinces.
Moscou a envoyé des troupes en Géorgie le 8 août en réaction à une tentative de Tbilissi de reprendre le contrôle de l'Ossétie du Sud.
"Il est aujourd'hui clair qu'après l'agression géorgienne contre l'Ossétie du Sud, les relations Géorgie-Ossétie du Sud et Géorgie-Abkhazie ne peuvent revenir à leur état antérieur", a déclaré le président du Conseil de la Fédération, Sergueï Mironov, lors des débats.
"Les peuples d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie ont le droit d'obtenir l'indépendance."
La Douma d'Etat, chambre basse du parlement russe, devait approuver dans la matinée une résolution similaire.
"Nous examinerons aujourd'hui les demandes des peuples d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud à la reconnaissance de l'indépendance de ces républiques, et je pense que toutes ces décisions seront approuvées", a affirmé le président de la Douma, Boris Grizlov.
Ce texte n'est toutefois pas contraignant pour le président russe. Aucun pays n'a à ce jour reconnu l'indépendance des deux provinces géorgiennes, proclamée par leurs dirigeants séparatistes dans les années 1990.
MONNAIE D'ÉCHANGE
L'adoption de résolutions en faveur de la reconnaissance de l'indépendance de ces régions pourrait avoir pour but de renforcer Medvedev dans ses négociations avec l'Ouest sur le statut des forces russes dans les régions séparatistes.
La présidence française de l'Union européenne, qui a négocié un cessez-le-feu dans le conflit russo-géorgien, a convoqué le 1er septembre une réunion des dirigeants européens pour discuter de la crise et réexaminer les relations du bloc avec la Russie.
La chancelière allemande Angela Merkel a estimé que les liens avec Moscou devraient être revus à la baisse si les forces russes ne se sont pas retirées complètement sur les positions qu'elles occupaient avant le début du conflit.
Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner s'est cependant montré plus prudent.
"On ne parle pas de sanctions. Déjà, en huit jours, avoir obtenu l'arrêt des combats et le retrait des troupes, c'était beaucoup", a-t-il déclaré lundi matin sur France Inter.
La reconnaissance officielle par la Russie de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie prendrait le contrepied de la position des Occidentaux qui insistent sur la nécessité de respecter l'intégrité territoriale de la Géorgie.
Le 14 août, Medvedev a déclaré à Moscou aux dirigeants des régions séparatistes que la Russie soutiendrait leur droit à l'autodétermination.
Il se peut néanmoins que le Kremlin, ainsi qu'il l'a déjà fait dans le passé, ne donne pas suite aux résolutions adoptées par les deux assemblées et qui risquent d'exacerber les tensions avec l'Occident, mais qu'il s'en serve comme monnaie d'échange dans ses tractations futures avec les Occidentaux.
Version française Nicole Dupont et Gregory Schwartz
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