et l'annonce en a été faite solennellement dimanche soir par SM Mohammed VI. Mais le discours royal a montré clairement qu'il n'était pas question de se contenter de cette manne, qu'en plus du pétrole, il y a les idées qui vont avec.
Non, il ne pleuvra pas des pétrodollars dès demain. Le Maroc espère que le ciel sera clément cette année. Car la découverte de pétrole et de gaz «de bonne qualité et en quantités abondantes» ne signifie nullement que le Maroc se transformera dès aujourd'hui en pays à économie rentière.
Les effluves de l'or noir n'ont pas grisé le pouvoir. Preuve en est que le discours royal s'est d'abord intéressé à ce fléau du Maroc moderne qu'est l'analphabétisme. Le Souverain garde les pieds fermement sur terre et la tête bien sur les épaules. Et dans la continuité de l'annonce faite dans le discours du Trône, il annonce qu'un programme précis a été remis au ministère des Habous et des Affaires islamiques pour que les mosquées s'ouvrent à la connaissance. Les maisons de Dieu seront aussi celles du savoir où les licenciés au chômage seront recrutés pour dispenser, à partir de la rentrée prochaine, des cours «d'alphabétisation et d'éducation religieuse, civique et sanitaire»… «répondant aux besoins des personnes concernées et adaptés à l'évolution et aux innovations». Dans l'esprit du Souverain, il est clair que la lutte contre l'analphabétisme et le chômage des jeunes diplômés prennent le pas sur la découverte de la manne pétrolière.
Le pétrole et ce qu'il convient d'en faire
En ce qui concerne la découverte même de gisements pétrolifères et gaziers, dont l'annonce n'interviendra que dans la dernière partie du discours, elle sera accompagnée de la communication de ce que le Maroc compte en faire. Et il est manifeste que les Marocains ne rouleront pas tous, dès l'année prochaine, en 4X4, que nous ne jongleront pas avec les pétrodollars. La découverte, dira SM le Roi «ne signifie point que le Maroc s'est transformé en un pays pétrolier à économie rentière dont l'unique et la principale ressource réside dans sa richesse pétrolière». L'odeur du pétrole que l'on dit enivrante n'a pas fait tourner les têtes et le Maroc a choisi la méthode nordique qui consiste à se servir des richesses énergétiques comme levier de développement. Elles ne seront qu'un «moyen pour favoriser le décollage économique et le développement social et en accélérer le rythme» et de «donner une forte dynamique à l'investissement pour la qualification de nos ressources humaines, notre principale énergie, en considération du fait que le capital humain constitue la richesse de la nouvelle économie, le fondement de la gestion et le catalyseur de toues les autres richesses naturelles».
Les options du Maroc demeurent pérennes. Le pétrole et le gaz serviront à mieux les optimiser. Les champs pétrolifères et gaziers n'inonderont pas les champs de blé; leur revenu servira à financer la recherche agronomique et à moderniser le tissu économique et le monde rural. Ils ne pollueront pas les secteurs du tourisme et de la pêche comme ils ne noieront pas celui des nouvelles technologies et les autres secteurs qui ont fait la renommée du Maroc. Ils ne serviront qu'à les impulser. En d'autres termes, nous ne serons pas très riches du jour au lendemain pour quelques années seulement. La richesse pétrolière soutiendra les autres richesses naturelles du Maroc et sera le levier de leur essor. Lorsque les bonnes fées se sont penchées sur votre berceau - et elles étaient incontestablement présentes en force lors de l'intronisation de SM Mohammed VI - il faut savoir faire honneur à leurs dons et non les dilapider, et le jeune Souverain semble résolu à garder la tête froide, même si la découverte du pétrole signifie beaucoup pour un pays tel que le Maroc dont la facture pétrolière grève lourdement le budget.
Fatiha Layadi
Non, il ne pleuvra pas des pétrodollars dès demain. Le Maroc espère que le ciel sera clément cette année. Car la découverte de pétrole et de gaz «de bonne qualité et en quantités abondantes» ne signifie nullement que le Maroc se transformera dès aujourd'hui en pays à économie rentière.
Les effluves de l'or noir n'ont pas grisé le pouvoir. Preuve en est que le discours royal s'est d'abord intéressé à ce fléau du Maroc moderne qu'est l'analphabétisme. Le Souverain garde les pieds fermement sur terre et la tête bien sur les épaules. Et dans la continuité de l'annonce faite dans le discours du Trône, il annonce qu'un programme précis a été remis au ministère des Habous et des Affaires islamiques pour que les mosquées s'ouvrent à la connaissance. Les maisons de Dieu seront aussi celles du savoir où les licenciés au chômage seront recrutés pour dispenser, à partir de la rentrée prochaine, des cours «d'alphabétisation et d'éducation religieuse, civique et sanitaire»… «répondant aux besoins des personnes concernées et adaptés à l'évolution et aux innovations». Dans l'esprit du Souverain, il est clair que la lutte contre l'analphabétisme et le chômage des jeunes diplômés prennent le pas sur la découverte de la manne pétrolière.
Le pétrole et ce qu'il convient d'en faire
En ce qui concerne la découverte même de gisements pétrolifères et gaziers, dont l'annonce n'interviendra que dans la dernière partie du discours, elle sera accompagnée de la communication de ce que le Maroc compte en faire. Et il est manifeste que les Marocains ne rouleront pas tous, dès l'année prochaine, en 4X4, que nous ne jongleront pas avec les pétrodollars. La découverte, dira SM le Roi «ne signifie point que le Maroc s'est transformé en un pays pétrolier à économie rentière dont l'unique et la principale ressource réside dans sa richesse pétrolière». L'odeur du pétrole que l'on dit enivrante n'a pas fait tourner les têtes et le Maroc a choisi la méthode nordique qui consiste à se servir des richesses énergétiques comme levier de développement. Elles ne seront qu'un «moyen pour favoriser le décollage économique et le développement social et en accélérer le rythme» et de «donner une forte dynamique à l'investissement pour la qualification de nos ressources humaines, notre principale énergie, en considération du fait que le capital humain constitue la richesse de la nouvelle économie, le fondement de la gestion et le catalyseur de toues les autres richesses naturelles».
Les options du Maroc demeurent pérennes. Le pétrole et le gaz serviront à mieux les optimiser. Les champs pétrolifères et gaziers n'inonderont pas les champs de blé; leur revenu servira à financer la recherche agronomique et à moderniser le tissu économique et le monde rural. Ils ne pollueront pas les secteurs du tourisme et de la pêche comme ils ne noieront pas celui des nouvelles technologies et les autres secteurs qui ont fait la renommée du Maroc. Ils ne serviront qu'à les impulser. En d'autres termes, nous ne serons pas très riches du jour au lendemain pour quelques années seulement. La richesse pétrolière soutiendra les autres richesses naturelles du Maroc et sera le levier de leur essor. Lorsque les bonnes fées se sont penchées sur votre berceau - et elles étaient incontestablement présentes en force lors de l'intronisation de SM Mohammed VI - il faut savoir faire honneur à leurs dons et non les dilapider, et le jeune Souverain semble résolu à garder la tête froide, même si la découverte du pétrole signifie beaucoup pour un pays tel que le Maroc dont la facture pétrolière grève lourdement le budget.
Fatiha Layadi
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