En Inde on marie des enfants, alors que l'age légal du mariage est de 18 ans pour les filles et de 21 ans pour les garçons. Théoriquement donc c'est illégal. En pratique c'est tout à fait ordinaire et c'est presque l'inverse qui n'est pas ordinaire.
Alors que l'Inde est en pleine expansion économique et s'impose de plus en plus sur la scène internationale, ces coutumes me semblent d'un autre age. Les Chiffres de l'Unicef sont là pour nous le rappeler : 15 % des filles des campagnes sont mariées avant l'âge de 13 ans. Selon des statistiques officielles indiennes, 71 % des jeunes filles de l'Etat du Bihar, 68 % au Rajasthan, 64 % au Madhya Pradesh, sont mariées avant 18 ans.
On évoque l'analphabétisme et la pauvreté, moi j’évoque les coutumes patriarcales et archaïques; le système des dots qui sont des sources d'endettement ruineux des parents et aussi la volonté gouvernementale de surtout ne rien changer.
C'est aussi une question d'éducation et de moyen car en effet ce sont surtout des gens vivant dans une très grande pauvreté qui applique ces coutumes et c'est aussi se prémunir des risques et danger dus à la promiscuité des bidonvilles, mais là l'Etat n'a t-il pas son rôle à jouer en luttant contre la pauvreté, la promiscuité, les viols et en assurant la sécurité.
Seulement pour cela il faut des moyens financiers et il est tellement plus facile de laisser se perpétrer ces mariages qui ne gênent après tout que les étrangers ou presque.
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"Les coutumes sociales sont plus fortes que la loi" , affirmait récemment encore le ministre en chef de l'Etat du Madhya Pradesh, Babulal Gaur (BJP, nationalistes hindous) expliquant que son gouvernement ne prendrait "aucune action sérieuse contre ceux qui officient lors de mariages d'enfants" . Shakuntala Verma, fonctionnaire de cet Etat du centre de l'Inde qui compte plus de 60 millions d'habitants, a, en mai, été attaquée et sérieusement blessée chez elle par des villageois qui l'avaient menacée parce qu'elle avait tenté d'empêcher un mariage d'enfants.
Sur le pas de sa petite maison en pisé, Bhuria Lal, 40 ans, ne comprends pas pourquoi le gouvernement essaie d'empêcher de tels mariages. Journalier dans ce village de Likhi, à une heure et demi de New Delhi, il est père de deux filles de 14 et 10 ans, ainsi que d'un garçon de 8 ans. Dans cette région où la seule activité est le gardiennage des troupeaux et un peu d'agriculture, Bhuria Lal affirme : "Je ne peux pas garder de grandes filles à la maison. Si je le faisais, j'aurais besoin plus tard d'une dot plus importante pour les marier. J'ai besoin de temps pour collecter de l'argent. Si je ne marie pas maintenant ma fille aînée, comment aurais-je le temps de gagner le nécessaire au mariage de ma seconde fille ?"
"L'HONNEUR DE LA FAMILLE"
Marié lui-même à 8 ans alors que sa femme en avait 6, Bhuria Lal perpétue une tradition bien ancrée, qui perdure avec la pauvreté et le manque d'éducation. Si son fils va à l'école, Bhuria Lal concède qu'il n'a "jamais eu d'argent pour y envoyer les filles" . Puis il lâche, dans ce qui reste un argument majeur chez toutes les personnes interrogées : "Si j'attends que mes filles grandissent, peut-être s'enfuiront-elles avec un inconnu, et je perdrais toute dignité devant ma communauté."
Dans l'ensemble du pays, les initiatives gouvernementales pour freiner un phénomène particulièrement courant chez les plus défavorisés restent encore limitées. Comme l'affirme Sudha Sundararaman, secrétaire générale d'All India Democratic Women's Association, "les politiciens approuvent les actions de prévention pour la forme, mais ils s'en moquent" .
Pour Mme Sundararaman, "la loi seule ne peut venir à bout de ce phénomène. C'est contre le système patriarcal que nous devons lutter" . Et d'expliquer : "C'est une question liée au contrôle exercé par l'homme sur l'indépendance et la sexualité de la femme. Choisir un mari est un rôle inconcevable pour la femme. L'honneur de la famille repose sur elle, et mieux vaut la marier le plus tôt possible pour éviter de fatales mésalliances" .
Les mariages intercastes sont encore rares. Dans les villages, ils sont très souvent punis de mort pour les époux ou d'exclusion pour la famille. Dans les bidonvilles des grandes cités, où la promiscuité est vue comme un danger permanent par les parents, le mariage des enfants est aussi très courant. "L'une des raisons majeures pour retirer une fille de l'école est la crainte qu'elle ne rencontre un garçon" , dit Mme Sundararaman.
(...)"Les villageois nous ressentent comme des gens qui veulent supprimer leurs traditions. C'est quelque chose qu'ils pratiquent depuis si longtemps qu'ils sont à l'aise avec l'idée. Ils marient leurs filles à 10 ou 12 ans, les gardent avec eux jusqu'à la puberté et les envoient ensuite chez leur belle-famille avec une dot décidée au moment du mariage" , affirme Mme Bhatia. Selon elle, environ dix mariages d'enfants ont été célébrés dans le district au cours des six derniers mois.
En Inde, on ne lutte pas contre le mariage des enfants
Alors que l'Inde est en pleine expansion économique et s'impose de plus en plus sur la scène internationale, ces coutumes me semblent d'un autre age. Les Chiffres de l'Unicef sont là pour nous le rappeler : 15 % des filles des campagnes sont mariées avant l'âge de 13 ans. Selon des statistiques officielles indiennes, 71 % des jeunes filles de l'Etat du Bihar, 68 % au Rajasthan, 64 % au Madhya Pradesh, sont mariées avant 18 ans.
On évoque l'analphabétisme et la pauvreté, moi j’évoque les coutumes patriarcales et archaïques; le système des dots qui sont des sources d'endettement ruineux des parents et aussi la volonté gouvernementale de surtout ne rien changer.
C'est aussi une question d'éducation et de moyen car en effet ce sont surtout des gens vivant dans une très grande pauvreté qui applique ces coutumes et c'est aussi se prémunir des risques et danger dus à la promiscuité des bidonvilles, mais là l'Etat n'a t-il pas son rôle à jouer en luttant contre la pauvreté, la promiscuité, les viols et en assurant la sécurité.
Seulement pour cela il faut des moyens financiers et il est tellement plus facile de laisser se perpétrer ces mariages qui ne gênent après tout que les étrangers ou presque.
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"Les coutumes sociales sont plus fortes que la loi" , affirmait récemment encore le ministre en chef de l'Etat du Madhya Pradesh, Babulal Gaur (BJP, nationalistes hindous) expliquant que son gouvernement ne prendrait "aucune action sérieuse contre ceux qui officient lors de mariages d'enfants" . Shakuntala Verma, fonctionnaire de cet Etat du centre de l'Inde qui compte plus de 60 millions d'habitants, a, en mai, été attaquée et sérieusement blessée chez elle par des villageois qui l'avaient menacée parce qu'elle avait tenté d'empêcher un mariage d'enfants.
Sur le pas de sa petite maison en pisé, Bhuria Lal, 40 ans, ne comprends pas pourquoi le gouvernement essaie d'empêcher de tels mariages. Journalier dans ce village de Likhi, à une heure et demi de New Delhi, il est père de deux filles de 14 et 10 ans, ainsi que d'un garçon de 8 ans. Dans cette région où la seule activité est le gardiennage des troupeaux et un peu d'agriculture, Bhuria Lal affirme : "Je ne peux pas garder de grandes filles à la maison. Si je le faisais, j'aurais besoin plus tard d'une dot plus importante pour les marier. J'ai besoin de temps pour collecter de l'argent. Si je ne marie pas maintenant ma fille aînée, comment aurais-je le temps de gagner le nécessaire au mariage de ma seconde fille ?"
"L'HONNEUR DE LA FAMILLE"
Marié lui-même à 8 ans alors que sa femme en avait 6, Bhuria Lal perpétue une tradition bien ancrée, qui perdure avec la pauvreté et le manque d'éducation. Si son fils va à l'école, Bhuria Lal concède qu'il n'a "jamais eu d'argent pour y envoyer les filles" . Puis il lâche, dans ce qui reste un argument majeur chez toutes les personnes interrogées : "Si j'attends que mes filles grandissent, peut-être s'enfuiront-elles avec un inconnu, et je perdrais toute dignité devant ma communauté."
Dans l'ensemble du pays, les initiatives gouvernementales pour freiner un phénomène particulièrement courant chez les plus défavorisés restent encore limitées. Comme l'affirme Sudha Sundararaman, secrétaire générale d'All India Democratic Women's Association, "les politiciens approuvent les actions de prévention pour la forme, mais ils s'en moquent" .
Pour Mme Sundararaman, "la loi seule ne peut venir à bout de ce phénomène. C'est contre le système patriarcal que nous devons lutter" . Et d'expliquer : "C'est une question liée au contrôle exercé par l'homme sur l'indépendance et la sexualité de la femme. Choisir un mari est un rôle inconcevable pour la femme. L'honneur de la famille repose sur elle, et mieux vaut la marier le plus tôt possible pour éviter de fatales mésalliances" .
Les mariages intercastes sont encore rares. Dans les villages, ils sont très souvent punis de mort pour les époux ou d'exclusion pour la famille. Dans les bidonvilles des grandes cités, où la promiscuité est vue comme un danger permanent par les parents, le mariage des enfants est aussi très courant. "L'une des raisons majeures pour retirer une fille de l'école est la crainte qu'elle ne rencontre un garçon" , dit Mme Sundararaman.
(...)"Les villageois nous ressentent comme des gens qui veulent supprimer leurs traditions. C'est quelque chose qu'ils pratiquent depuis si longtemps qu'ils sont à l'aise avec l'idée. Ils marient leurs filles à 10 ou 12 ans, les gardent avec eux jusqu'à la puberté et les envoient ensuite chez leur belle-famille avec une dot décidée au moment du mariage" , affirme Mme Bhatia. Selon elle, environ dix mariages d'enfants ont été célébrés dans le district au cours des six derniers mois.
En Inde, on ne lutte pas contre le mariage des enfants
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