Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Islam et Occident, un conflit de civilisation ?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Islam et Occident, un conflit de civilisation ?

    Salam alaykum à tous,

    Je ne vais pas partager avec vous un article mais un simple reflexion de ma part, basée sur des constats répétés. Le rapport des "musulmans" à l'Occident divise énormément la communauté des croyants, elle divise en différentes tendances quant à l'attitude à adopter face à la civilisation Occidentale.

    La première tendance, c'est celle de la servilité, en effet une tendance non-negligeable de musulmans (particulièrement issus de milieux "éduqués" et instruits), refuse la notion même de conflit et considère l'Occident non pas comme une civilisation porteuse de valeurs, de croyances et de dogmes qui ne sont que l'expression de l'histoire particulière de l'Europe occidentale, mais comme un modèle, une référence absolue à suivre et à singer dans les moindres détails, sans faire preuve d'aucun esprit critique. C'est l'attitude des esprits dominés, et incapables d'autonomie intellectuelle, en effet il est plus facile d'imiter le dominant plutôt que de critiquer et proposer des alternatives à ce que la civilisation occidentale impose... Mais cela impliquerait de faire un effort intellectuel, de penser, de faire preuve d'originalité, d'expérimenter de nouveaux modèles politiques et civiques conformes aux idéaux islamiques... Malheureusement très peu de musulmans veulent s'encombrer de cette tâche. Ibn Khaldoun (at yerham rebbi) expliquait ce phénomène dans sa Muqqadima en ces mots:

    « Le peuple vaincu tâche toujours d’imiter le vainqueur par la tenue, la manière de s’habiller, les opinions et les usages. Les hommes regardent toujours comme un être supérieur celui qui les a subjugués et qui les domine. Inspirés d’une crainte révérencielle envers lui, ils le voient entouré de toutes les perfections, ou bien ils les lui attribuent, pour ne pas admettre que leur asservissement ait été effectué par des moyens ordinaires. Si cette illusion se prolonge, elle devient pour eux une certitude. Alors ils adoptent les usages du maître et tâchent de lui ressembler sous tous les rapports. C’est par esprit d’imitation qu’ils agissent ainsi, ou bien parce qu’ils s’imaginent que le peuple vainqueur doit sa supériorité non pas à sa puissance ni à son esprit de corps, mais aux usages et aux pratiques par lesquels il se distingue. ».

    Le slogan de cette première tendance peut être résumée par cette phrase "Pour relever la tête, prenons exemple sur les occidentaux, car lorsqu'on compare la situation de leurs pays avec la notre 'il n'y a pas photo"

    La seconde tendance, c'est celle des partisans du conflit armé, pas besoin de s'étaler longtemps dessus, les musulmans appartenant à cette tendance, pensent à tort que le rapport Islam Occident est un rapport de puissance militaire, et que lorsque la puissance armée des musulmans surpassera celle de l'Occident, alors les musulmans seront triomphants. Ils minimisent, voire nient en bloc la nécessité d'opposer un contre-modèle civilisationnel à l'Occident, la nécessité de renouer avec les vertus et l'éthique qui a longtemps caractérisé les peuples musulmans et suscité l'admiration des autres civilisations (l'honnêteté, la probité, la bienveillance, la pudeur, la foi etc...). Ils ont bien évidemment tort de penser ainsi car ce qui a assuré la puissance et le rayonnement de la civilisation occidentale, hormis l'aspect militaire, c'est sa capacité à proposer aux peuples conquis un certain "ordre" qui mettrait fin au chaos qui régnait (et règne encore) dans nos sociétés, un certain art de faire la politique, des institutions, et surtout des valeurs, des croyances et des idéaux tels que la "liberté" "l'égalité", l'idée d'émancipation par l'exercice de la raison sans entraves ni intermédiaires (je suis en désaccord total avec ces idéaux tant sur la forme que sur le fond, mais ce n'est pas le sujet). L'Occident avait (et a encore) une sorte de religion au service de laquelle ils déploient tous les moyens pour la diffuser (armée, ong, culture etc...) . Et c'est précisément sur ce terrain là, en priorité, que les musulmans doivent "affronter" la civilisation occidentale.

    Pour conclure je dirai que les musulmans appartenant à la première tendance devraient s'affranchir de la croyance erronée selon laquelle, renouer avec les valeurs islamiques, puiser dans le Coran des solutions aux problématiques contemporaines serait un "retour en arrière", une retrogradation, un frein au "progrès" (parce que la notion de "progrès" signifie ni plus ni moins que occidentalisation)

    Je suis impatient de lire vos réactions et vos avis, même si j'ai déjà une petite idée du type de réponses qui me seront fournies.

  • #2
    Trop de musulmans croient à tort que les occidentaux sont athées, apostats ou sans religion. Trop de musulmans croient également que la philosophie est anti-religieuse. On oppose entre eux les versets, les uns pour démontrer l'humanisme de l'Islam ( point de contrainte en religion) les autres pour imposer l'Islam comme seule voie acceptable ( Et combattez-les jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'association et que la religion soit entièrement à Allah seul. S'ils cessent, donc plus d'hostilités, sauf contre les injustes.)

    Et là dessus il faut ajouter toutes les divisions de l’Islam : chiisme, sunnisme, madhabs, courants religieux, Hadiths des un et des autres,luttes d’influence et j’en passe !

    Quand je prend le volant de ma voiture pour un voyage ou une course, je fais les mêmes gestes, et j’applique le même code de la route que ceux qui sont comme moi usagers de la route, et je ne me pose pas la question de la religion de la voiture devant, derrière, à droite ou à gauche. Je compte sur la responsabilité des autres conducteurs pour ne pas causer d’accidents ou d’infraction dangereuse, et je fais de mon mieux pour en faire autant. Pareil pour le travail, ou tout autre acte de ma vie qui interfère avec la société. Prononcer le nom de Dieu en prenant le volant, c’est mon problème, mon affaire la plus intime et personnelle, me comporter respectablement c’est mon devoir envers les autres, que je soit agnostique ou juif, que je croie ou non.

    La marche d’un pays doit composer avec toutes ses composantes, chercher ce qui est le bien commun, sans faire de distinguo, et si dans un pays ou une religion est majoritaire, il faut bien penser que tous la vivent comme on la reçoit, on la perçoit. Que la religion soit majoritaire ne signifie pas qu’elle soit obligatoire, et que ceux qui n’adhèrent pas, pour quelque raison que ce soit n’ont pas à subir ce dictât.

    En ayant séparé le civil du religieux l’occident a consacré sa dynamique dans le développement, et l’excellence, et cela donne aujourd'hui le résultat que l’on constate. Ils ont des institutions fonctionnelles et meilleures que la majorité des pays orientaux, ils acceptent et subissent la critique, et s’en servent pour avancer, et la solidarité n’est pas non plus en reste.

    Donc pour faire simple, on a un système qui déraille, et à coté, pour être méchant, je vais dire un système qui boite. Celui qui boite, avance quand même , n’est ce pas….

    Commentaire


    • #3
      En ayant séparé le civil du religieux l’occident a consacré sa dynamique dans le développement, et l’excellence, et cela donne aujourd'hui le résultat que l’on constate. Ils ont des institutions fonctionnelles et meilleures que la majorité des pays orientaux.
      Tu dis ça en partant du postulat que la confusion entre ces deux sphères (temporelle et spirituelle) est la cause de l'état de délabrement des sociétés islamiques, ton raisonnement est axomatique, il n'est donc pas à prendre en considération. A moins que tu apportes une démonstration convaincante appuyant ton propos.

      ils acceptent et subissent la critique, et s’en servent pour avancer, et la solidarité n’est pas non plus en reste.
      Ah bon ? Je ne sais pas si tu vis en Occident ou pas, mais ça confirme ce que je disais sur la perception idéalisée qu'ont certains musulmans appartenant à la première catégorie que j'ai décrite plus haut. Quand les occidentaux affirment de manière péremptoire que la démocratie, la liberté, la laïcité et l'égalité sont les seules conditions du Salut de l'Humanité, en dépit des nombreux dysfonctionnements sociétaux (qui deviennent de plus en plus marqués à notre époque), c'est cocasse d'affirmer que les occidentaux acceptent la critique et remettent en question leurs dogmes.

      Sont-ils capables de remettre en question la démocratie, la sacralisation de la liberté, l'égalité et la laïcité, malgré les preuves des échecs et des effets pervers de ces idéaux portés par leur civilisation ? Non ils n'en sont pas capables, pourquoi ? Parce que cette sacralisation, cette confiance absolue qu'ils vouent à ces concepts, relèvent tout simplement de la croyance.

      La laïcité, la démocratie et la liberté ont eu des effets "positifs" en Europe occidentale pendant un temps (renaissance -> révolution industrielle) parce que ces concepts répondaient à une problématique spécifique à l'histoire occidentale, à savoir le pouvoir tentaculaire de l'Eglise qui s'ingérait dans les domaines scientifiques, freinant tout développement, toute recherche objective des vérités scientifiques. Sans parler des guerres de religion entre les différents courants chrétiens etc...etc..
      Oui à ce moment là, la laïcité, la liberté ont joué le rôle que l'Histoire leur avait attribué pour répondre à une problématique bien précise. Aujourd'hui j'estime que ces concepts sont désuets, obsolètes, mais l'Occident cherche à tout prix à les réactualiser, à les faire vivre, telle une vieille momie que l'on pare de beaux habits et de maquillage... Les non-occidentaux ne voient que les beaux habits et le maquillage mais ignorent totalement qu'il s'agit en réalité d'une vieille momie... Certains s'en sont rendus compte, d'autres n'y voient encore que du feu .

      Commentaire


      • #4
        Oui , je vis en France, mais j’ai vécu quelques années en Algérie, et aussi au Maroc, donc pour ma part je te lance un constat simple. Les états sont en relations avec d’autres états, et ils sont également la réunion de toutes les composantes de leur société propre. Une Théocratie ne pourrait pas coopérer avec une une théocratie si cette dernière n’est pas axée sur le même courant religieux, si justement le religieux prime sur le civil. Et les nations ne sont pas composées d’entités homogènes, même la petite Suisse a plusieurs traditions chrétiennes, Luthérienne, Calviniste et Catholique. Dans la rue le Suisse ne manifeste aucune de ces tendances, et la démocratie est participative, un modèle du genre. C’est justement le fait laïc qui permet cette cohabitation, point besoin de dire trinité ou refus du culte des saints, mais plutôt de construire le bien commun, en dehors de toute religion.

        Les monothéismes par ailleurs s’approprient le corps des gens, en interdisant la sexualité hors-cadre, entre-autre ( mariage obligatoire, orientation sexuelle etc..). Pourquoi donc je devrais me plier à une religion d’état ? L’Espagne d’Isabelle la catholique en forçant la conversion des Juifs a créé les Maranes, c’est à dire de faux catholiques qui continuent de pratiquer le judaïsme tout en faisant semblant d’être catholique.

        Et l’intrusion de l’autre dans ma sphère publique me dérange : au Maroc j’ai déménagé parce que mes voisins voyaient d’un mauvais œil mes relation féminines . Je m’occupe tout seul du salut de mon âme, aucun état ne dois me dicter ça. Cela , c’est ma liberté, et dans un pays laïc on le respecte, alors que dans un pays musulman

        Commentaire

        Chargement...
        X