Le Coran la Bible et les Évangiles révèlent une religion d'amour pour ceux qui sont dignes de recevoir cette étincelle primordiale Divine qui est l'essence primordiale de Dieu. En créant Adam à partir d'une argile , Dieu lui a soufflé une infime partie de Lui , cette étincelle d'Amour . Il a ensuite crée à partir de Adam sa compagne , son épouse et lui a fait partager cette étincelle d'Amour.
La lecture des écritures saintes de ces trois religions monothéistes nous plonge dans cet océan d'Amour dont sont sensibilisés ceux qui les lisent avec les yeux du cœur car c'est dans le cœur de l'Homme que se trouve Dieu ( Hadith qodsi ) et c'est dans le cœur de l'Homme que Dieu se révèle et pas ailleurs.
Les sciences sont un piège dont s'en servent les tenants pour décréditer l'existence même de Dieu. La modernité corrompt l'Homme par les concupiscences et les plaisirs ainsi qu'aux conforts qu'elle offre , mais l'Homme est aussi complice par lui même par son égo surdimensionné. Et l'égo est une inspiration Satanique et Satan a juré de faire chuter aux enfers ceux qui le suivent. Le monde est de tout temps corrompu par les concupiscences qu'il offre aux Hommes et par la beauté illusoire et fausse qu'il leur montre. La Bible , les Évangiles et le Coran sont bien explicites en ce sens.
Les gens d'Amour ont bien compris les enjeux de cette vie dans ce bas monde et ceux dotés d'intelligence s'en retirent jusqu’à l'isolement monastique et ascétique. Le soufisme bien pratiqué et sans hypocrisie est une des nombreuses voies qui mènent à la connaissance de Dieu.
Le souffle d'Amour Divin , cette étincelle principielle se développe de diverses manière et la plus grande , la plus haute est causée par une rencontre amoureuse . Je proposerais quelques textes de grands Amoureux .
----------------------------------------------------------------------
LES CAHIERS BOEHME-NOVALIS - 2009
Ibn ‘Arabî et Novalis
« Peut-on invoquer Novalis à propos d’Ibn Arabî et faire appel à l’image là où l’Islam s’est montré si radicalement aniconiste ? Il me semble que [Gabriel] Bounoure, dont l’une des patries spirituelles était le romantisme allemand et dont l’autre était le soufisme, n’aurait pas refuser de le faire – dans les profondes émotions que suscitaient l’une et l’autre démarches, de par ces
passerelles limpides et sans matière qui se projetaient spontanément en lui d’une région de l’âme à l’autre et d’une altitude à l’autre. »
Salah Stétié
I
« O toi qui cherches le chemin qui conduit au secret /
Reviens sur tes pas : car c’est en toi que se trouve le secret tout entier ». Ainsi s’exprime Ibn ‘Arabî, dans son Kitâb al-isrâ. On pense au fameux fragment philosophique de Novalis : « Le monde imaginaire situe le monde futur tantôt dans les hauteurs, tantôt dans la profondeur, tantôt dans la métempsychose de nous-mêmes.
Nous rêvons de voyages à travers l’univers, mais l’univers n’est-il pas en nous ? Les profondeurs de notre esprit, nous ne les connaissons pas.
C’est intérieurement que va le chemin mystérieux. En nous, ou nulle part, sont l’éternité et ses mondes, l’avenir et le passé. Le monde extérieur est l’univers des ombres, qui projette ses ombres dans le royaume de la lumière. Si tout ce qui nous est intérieur nous apparaît aujourd’hui tellement obscur, solitaire et informe, combien en sera-t-il autrement quand cet obscurcissement sera derrière nous, et rejeté ce corps d’ombre ! Nous serons satisfaits de jouissance comme jamais, car notre esprit a souffert privation » (traduction Armel Guerne).
Par ailleurs, Ibn ‘Arabî écrit dans Turjumân al-Ashwâq (L’interprète des désirs), à propos de sa bien-aimée, Nezâm : « Ici réside une allusion à la Sagesse sublime, divine, essentielle, la plus
sainte, présente à celui qui parle ainsi, par une douceur qui engendre contentement, réjouissance, émotion et joie, chez celui dont elle s’occupe ». Voici le commentaire qu’en donne Henry Corbin, dans son Imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn ‘Arabî : « Nous sommes témoins de la transfiguration d’un être que l’Imagination perçoit directement à la hauteur d’un symbole, en l’adossant à une lumière théophanique. » Il évoque le troisième des Hymnes à la Nuit de Novalis dans lequel le poète romantique allemand transcrit sa vision du 13 mai 1797, sur la tombe de sa jeune fiancée, Sophie von Kühn, morte à quinze ans : « Le tertre n’était plus qu’un nuage de poussière que transperçait mon regard pour contempler la radieuse transfiguration de la Bien-Aimée. L’éternité reposait en ses yeux – j’étreignais ses mains, et ce fut un étincelant, un indéfectible lien que nous firent les larmes ».
II
Les Fidèles d’amour
Qu’ils soient d’Orient (Ibn ‘Arabî) ou d’Occident (Dante, Novalis), les Fidèles d’amour expérimentent la même réalité spirituelle que l’on peut décrire en ces termes. Ayant répondu à l’appel de leur vocation en Dieu, ils inaugurent une nouvelle vie (la Vita nova de Dante) ; ils s’avancent sur le « chemin mystérieux », le « chemin qui conduit au secret », qui les amène jusqu’au seuil d’un monde oriental, d’un paradis céleste, où il leur est donné de contempler Sophia, la Sagesse divine, sous les apparences du visage transfiguré de leur bien aimée.
Or, non seulement ce visage apparaît celui de l’Ange (Rûh), de leur Moi céleste ainsi que le visage de beauté de la jeune fille qui vient au-devant d’eux et qui est à la ressemblance de leur âme, mais il se révèle aussi, au final, celui de leur Seigneur, de ce Maître intérieur par l’intermédiaire de qui Dieu se manifeste à eux en sa Beauté, qu’il soit le Christ, dans une dimension chrétienne, ou l’Imâm, dans un contexte musulman. Pourquoi l’Imâm ? Henry Corbin faisait remarquer que, pour tous les « chevaliers théosophes et mystiques », il existait une seule devise : « Celui qui se connaît lui-même connaît son Seigneur » et que cette devise comportait aussi une « variante typique » : « Celui qui connaît son Imâm, connaît son Seigneur ». Et il ajoutait : « Dès lors, l’Imâm prend la place du Soi. L’Imâm devient la figure, le symbole par excellence du Soi, non pas d’un Soi abstrait, personnel ou collectif, mais du Moi céleste, Moi à la seconde personne ».
Depuis ce Monde oriental, que figure dans l’initiation chrétienne le centre de la Croix, les Fidèles d’Amour commencent leur ascension. Ils s’élèvent alors d’orients en orients, franchissant les
sept degrés initiatiques, jusqu’au terme : « Ton amour me conduira au saint des saints de l’âme », dit Henri d’Ofterdingen à Mathilde, dans le roman inachevé de Novalis, Henri d’Ofterdingen. Alors, lorsqu’ils ont atteint « la vie parfaite », autrement dit « le centre divin qui est au-delà de toutes les sphères », selon le mot de Dante, assurément ils ont quitté le monde des théophanies formelles ; ils sont parvenus en un désert, le désert de la « nue Déité ». S’ils ont réalisé cette ultime et rare expérience, qui est celle du « Saint, l’Inconnu », selon Novalis, ou de « l’Essence dans sa nudité radicale », c’est bien, comme l’écrit Ibn ‘Arabî, dans La parure des Abdal (Hilyatu al Abdal) que « la Vérité ne se dévoile qu’à celui qui efface sa propre trace et perd jusqu’à son nom ! »
Les Cahiers Boehme-Novalis sont une publication du site D'ORIENT ET D'OCCIDENT
Responsable : Jean Moncelon
Tous droits réservés
2005-2010
La lecture des écritures saintes de ces trois religions monothéistes nous plonge dans cet océan d'Amour dont sont sensibilisés ceux qui les lisent avec les yeux du cœur car c'est dans le cœur de l'Homme que se trouve Dieu ( Hadith qodsi ) et c'est dans le cœur de l'Homme que Dieu se révèle et pas ailleurs.
Les sciences sont un piège dont s'en servent les tenants pour décréditer l'existence même de Dieu. La modernité corrompt l'Homme par les concupiscences et les plaisirs ainsi qu'aux conforts qu'elle offre , mais l'Homme est aussi complice par lui même par son égo surdimensionné. Et l'égo est une inspiration Satanique et Satan a juré de faire chuter aux enfers ceux qui le suivent. Le monde est de tout temps corrompu par les concupiscences qu'il offre aux Hommes et par la beauté illusoire et fausse qu'il leur montre. La Bible , les Évangiles et le Coran sont bien explicites en ce sens.
Les gens d'Amour ont bien compris les enjeux de cette vie dans ce bas monde et ceux dotés d'intelligence s'en retirent jusqu’à l'isolement monastique et ascétique. Le soufisme bien pratiqué et sans hypocrisie est une des nombreuses voies qui mènent à la connaissance de Dieu.
Le souffle d'Amour Divin , cette étincelle principielle se développe de diverses manière et la plus grande , la plus haute est causée par une rencontre amoureuse . Je proposerais quelques textes de grands Amoureux .
----------------------------------------------------------------------
LES CAHIERS BOEHME-NOVALIS - 2009
Ibn ‘Arabî et Novalis
« Peut-on invoquer Novalis à propos d’Ibn Arabî et faire appel à l’image là où l’Islam s’est montré si radicalement aniconiste ? Il me semble que [Gabriel] Bounoure, dont l’une des patries spirituelles était le romantisme allemand et dont l’autre était le soufisme, n’aurait pas refuser de le faire – dans les profondes émotions que suscitaient l’une et l’autre démarches, de par ces
passerelles limpides et sans matière qui se projetaient spontanément en lui d’une région de l’âme à l’autre et d’une altitude à l’autre. »
Salah Stétié
I
« O toi qui cherches le chemin qui conduit au secret /
Reviens sur tes pas : car c’est en toi que se trouve le secret tout entier ». Ainsi s’exprime Ibn ‘Arabî, dans son Kitâb al-isrâ. On pense au fameux fragment philosophique de Novalis : « Le monde imaginaire situe le monde futur tantôt dans les hauteurs, tantôt dans la profondeur, tantôt dans la métempsychose de nous-mêmes.
Nous rêvons de voyages à travers l’univers, mais l’univers n’est-il pas en nous ? Les profondeurs de notre esprit, nous ne les connaissons pas.
C’est intérieurement que va le chemin mystérieux. En nous, ou nulle part, sont l’éternité et ses mondes, l’avenir et le passé. Le monde extérieur est l’univers des ombres, qui projette ses ombres dans le royaume de la lumière. Si tout ce qui nous est intérieur nous apparaît aujourd’hui tellement obscur, solitaire et informe, combien en sera-t-il autrement quand cet obscurcissement sera derrière nous, et rejeté ce corps d’ombre ! Nous serons satisfaits de jouissance comme jamais, car notre esprit a souffert privation » (traduction Armel Guerne).
Par ailleurs, Ibn ‘Arabî écrit dans Turjumân al-Ashwâq (L’interprète des désirs), à propos de sa bien-aimée, Nezâm : « Ici réside une allusion à la Sagesse sublime, divine, essentielle, la plus
sainte, présente à celui qui parle ainsi, par une douceur qui engendre contentement, réjouissance, émotion et joie, chez celui dont elle s’occupe ». Voici le commentaire qu’en donne Henry Corbin, dans son Imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn ‘Arabî : « Nous sommes témoins de la transfiguration d’un être que l’Imagination perçoit directement à la hauteur d’un symbole, en l’adossant à une lumière théophanique. » Il évoque le troisième des Hymnes à la Nuit de Novalis dans lequel le poète romantique allemand transcrit sa vision du 13 mai 1797, sur la tombe de sa jeune fiancée, Sophie von Kühn, morte à quinze ans : « Le tertre n’était plus qu’un nuage de poussière que transperçait mon regard pour contempler la radieuse transfiguration de la Bien-Aimée. L’éternité reposait en ses yeux – j’étreignais ses mains, et ce fut un étincelant, un indéfectible lien que nous firent les larmes ».
II
Les Fidèles d’amour
Qu’ils soient d’Orient (Ibn ‘Arabî) ou d’Occident (Dante, Novalis), les Fidèles d’amour expérimentent la même réalité spirituelle que l’on peut décrire en ces termes. Ayant répondu à l’appel de leur vocation en Dieu, ils inaugurent une nouvelle vie (la Vita nova de Dante) ; ils s’avancent sur le « chemin mystérieux », le « chemin qui conduit au secret », qui les amène jusqu’au seuil d’un monde oriental, d’un paradis céleste, où il leur est donné de contempler Sophia, la Sagesse divine, sous les apparences du visage transfiguré de leur bien aimée.
Or, non seulement ce visage apparaît celui de l’Ange (Rûh), de leur Moi céleste ainsi que le visage de beauté de la jeune fille qui vient au-devant d’eux et qui est à la ressemblance de leur âme, mais il se révèle aussi, au final, celui de leur Seigneur, de ce Maître intérieur par l’intermédiaire de qui Dieu se manifeste à eux en sa Beauté, qu’il soit le Christ, dans une dimension chrétienne, ou l’Imâm, dans un contexte musulman. Pourquoi l’Imâm ? Henry Corbin faisait remarquer que, pour tous les « chevaliers théosophes et mystiques », il existait une seule devise : « Celui qui se connaît lui-même connaît son Seigneur » et que cette devise comportait aussi une « variante typique » : « Celui qui connaît son Imâm, connaît son Seigneur ». Et il ajoutait : « Dès lors, l’Imâm prend la place du Soi. L’Imâm devient la figure, le symbole par excellence du Soi, non pas d’un Soi abstrait, personnel ou collectif, mais du Moi céleste, Moi à la seconde personne ».
Depuis ce Monde oriental, que figure dans l’initiation chrétienne le centre de la Croix, les Fidèles d’Amour commencent leur ascension. Ils s’élèvent alors d’orients en orients, franchissant les
sept degrés initiatiques, jusqu’au terme : « Ton amour me conduira au saint des saints de l’âme », dit Henri d’Ofterdingen à Mathilde, dans le roman inachevé de Novalis, Henri d’Ofterdingen. Alors, lorsqu’ils ont atteint « la vie parfaite », autrement dit « le centre divin qui est au-delà de toutes les sphères », selon le mot de Dante, assurément ils ont quitté le monde des théophanies formelles ; ils sont parvenus en un désert, le désert de la « nue Déité ». S’ils ont réalisé cette ultime et rare expérience, qui est celle du « Saint, l’Inconnu », selon Novalis, ou de « l’Essence dans sa nudité radicale », c’est bien, comme l’écrit Ibn ‘Arabî, dans La parure des Abdal (Hilyatu al Abdal) que « la Vérité ne se dévoile qu’à celui qui efface sa propre trace et perd jusqu’à son nom ! »
Les Cahiers Boehme-Novalis sont une publication du site D'ORIENT ET D'OCCIDENT
Responsable : Jean Moncelon
Tous droits réservés
2005-2010
Commentaire