Ch'koun fina masoul ,Qui de nous est responsable, tel est le titre du nouvel album de la troupe Debza qui nous assène à nouveau son coup de poing pour nous mettre à l’évidence qu’elle est toujours là, à chanter les gens du peuple depuis les années 1980.
Comme à l’accoutumée, la troupe lève son poing gauche pour chanter l’amour à son peuple, les maux de sa société et des événements marquants depuis le printemps 1980 à nos jours.
Qu’y a-t-il de plus noble qu’un texte poétique, des mots simples en arabe populaire ou en langue amazighe pour dire : qui de nous est responsable, le mur, l’environnement ou le commun des hommes ?
Dans son cri de paroles, le poète – Mahmoud Rachedi – a vu l’éboulement de montagnes, des crocs incisifs de loups et un soleil dissimulé par un tamis. Le poète s’est enivré, puis l’effet s’est estompé et il a pu s’interroger sur la responsabilité de tels actes. Ce n’est sûrement pas le travailleur, le salarié dont la faim a eu faim avec lui. Non, ce n’est sûrement pas lui. Il ne rate aucun vote. Mais il n’a pas la responsabilité d’acheter du gaz et de vendre du pétrole. Quand il s’est enfin décidé à parler, il a perdu l’art du verbe. Le poète parle en silence, mais il parle quand même d’octobre 1988. En dépit de la force militaire dans les rues, il parle encore des martyrs de Bab El-Oued, de la torture, des porte-paroles inoubliables que sont Hadj Ali, Mohamed Issiakhem, Kateb Yacine, Mohamed Zinet, Mouloud Mammeri…
Debza nous rappelle aussi Mohya et Ferhat M’henni dans Amarzg’na.
Quand Ferhat était encore le chanteur du groupe Imazighen Imoula, ce texte a été repris par le mouvement estudiantin dans les années 1980. La troupe Debza l’a adapté en arabe et l’a immortalisé. D’autant qu’il évoque essentiellement, le parti unique et la montée de courants réactionnaires.
A l’Ecole – texte de Graeme Allright – qu’a-t-il appris donc le fils ? Faudrait-il qu’il finisse par dire, lui aussi, qu’il n’est pas responsable des programmes scolaires ? Mange-t-il à sa faim, lui également ? Son père sait que le syndicat est jaune, les libertés interdites. Quant à la paie et la vie sociale… Il est fier d’avoir acquis l’indépendance nationale, mais il voit le patronat vivre dans le luxe grâce à la trime du travailleur. Qu’en sera-t-il demain quand le torrent populaire, fait de millions de bras, se déversera sur ce monde ?
Née durant le printemps berbère de 1980, la troupe Debza se retrouve dans le sillage du dramaturge Kateb Yacine. Selon la méthode théâtrale de Bertolt Brecht, les pièces comprennent des songs que la troupe a fini par reprendre pour animer les facultés, les cités universitaires et les foyers de travailleurs.
Fidèle à elle-même d’abord et au public ensuite, Debza pourrait donner autant d’importance à la composition musicale qu’au texte. M. Rediane
1. Khersat le goual
2. Amarazg’na
3. L’école
4. Amxix
5. Octobre
6. Salima
7. El-khobza
8. Ma andna ma ghanina
9. Ghedoua
Direction artistique et arrangements : Bazou Edition Izemproductions 2009.
Par le Jeune Indépendant
Comme à l’accoutumée, la troupe lève son poing gauche pour chanter l’amour à son peuple, les maux de sa société et des événements marquants depuis le printemps 1980 à nos jours.
Qu’y a-t-il de plus noble qu’un texte poétique, des mots simples en arabe populaire ou en langue amazighe pour dire : qui de nous est responsable, le mur, l’environnement ou le commun des hommes ?
Dans son cri de paroles, le poète – Mahmoud Rachedi – a vu l’éboulement de montagnes, des crocs incisifs de loups et un soleil dissimulé par un tamis. Le poète s’est enivré, puis l’effet s’est estompé et il a pu s’interroger sur la responsabilité de tels actes. Ce n’est sûrement pas le travailleur, le salarié dont la faim a eu faim avec lui. Non, ce n’est sûrement pas lui. Il ne rate aucun vote. Mais il n’a pas la responsabilité d’acheter du gaz et de vendre du pétrole. Quand il s’est enfin décidé à parler, il a perdu l’art du verbe. Le poète parle en silence, mais il parle quand même d’octobre 1988. En dépit de la force militaire dans les rues, il parle encore des martyrs de Bab El-Oued, de la torture, des porte-paroles inoubliables que sont Hadj Ali, Mohamed Issiakhem, Kateb Yacine, Mohamed Zinet, Mouloud Mammeri…
Debza nous rappelle aussi Mohya et Ferhat M’henni dans Amarzg’na.
Quand Ferhat était encore le chanteur du groupe Imazighen Imoula, ce texte a été repris par le mouvement estudiantin dans les années 1980. La troupe Debza l’a adapté en arabe et l’a immortalisé. D’autant qu’il évoque essentiellement, le parti unique et la montée de courants réactionnaires.
A l’Ecole – texte de Graeme Allright – qu’a-t-il appris donc le fils ? Faudrait-il qu’il finisse par dire, lui aussi, qu’il n’est pas responsable des programmes scolaires ? Mange-t-il à sa faim, lui également ? Son père sait que le syndicat est jaune, les libertés interdites. Quant à la paie et la vie sociale… Il est fier d’avoir acquis l’indépendance nationale, mais il voit le patronat vivre dans le luxe grâce à la trime du travailleur. Qu’en sera-t-il demain quand le torrent populaire, fait de millions de bras, se déversera sur ce monde ?
Née durant le printemps berbère de 1980, la troupe Debza se retrouve dans le sillage du dramaturge Kateb Yacine. Selon la méthode théâtrale de Bertolt Brecht, les pièces comprennent des songs que la troupe a fini par reprendre pour animer les facultés, les cités universitaires et les foyers de travailleurs.
Fidèle à elle-même d’abord et au public ensuite, Debza pourrait donner autant d’importance à la composition musicale qu’au texte. M. Rediane
1. Khersat le goual
2. Amarazg’na
3. L’école
4. Amxix
5. Octobre
6. Salima
7. El-khobza
8. Ma andna ma ghanina
9. Ghedoua
Direction artistique et arrangements : Bazou Edition Izemproductions 2009.
Par le Jeune Indépendant
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