Inchallah l'ami, bonne nuit.
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Aït Menguellat - Anidha ntadjidh mmi.
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@elfamilia.
Je ne pense pas que Lounis extrapole dans cette voie. Il me semble qu'il veut simplement dire que dans ce monde, il y a plusieurs sortes de gens qu'il répartit en 04 grands genres dans 04 vastes domaines. Souvent, ils n'ont pas choisi leur voie, mais leur nature est faite ainsi.
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Salut Sidib,
En effet, c'était juste ma propre interprétation. Ce qui m'a interpelé, c'est le fait qu'il n' y a que Ali le guerrier qui a fait appel aux autres. Il a "récupéré" à son propre avantage leurs qualités. Alors que parmi les trois (ni le savant, ni le commerçant, et encore moins le poète) aucun d'eux n'a fait appel à un autre. Ils sont restés comme isolés chacun dans son domaine.
C'est une lecture parmi tant d'autres."Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
Socrate.
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Dda Sidib,
C'est exactement cela. Que chacun interprète à sa guise. Comme il le dit dans tajmilt ; "qisset, fesslet, xidet, s-lestas issem ioukni3agben...fellass ila d'netsghenni".
Le dernier, donc, c'est M'hand. A travers le livre qui était le sien, il a hérité de l'art. Il est poète. Avec ses yeux il vois des mauvais jours, mais grâce à son verbe il les rend beaux. Ses paroles apaisent la douleur et cicatrisent les plaies.
Après ce que Ali a instauré, il y a ici avec M'hand une forme de résignation.
M'hand représente la sagesse, mais il n'a aucun pouvoir. Il se contente donc de dire des choses à ceux qui veulent l'entendre. Cependant il semble qu'il n' y a que les infortunés qui l'écoutent. Les autres ont mieux à suivre Ali, Ouali, ou Mohand. Ils semblent plus intéressants que l'aède M'hand."Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
Socrate.
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J'ai fait une promesse à elfamilia.
AMMI (mon fils) est une chanson qui dure 19’40’’. Je la considère comme étant un autre classique de ce "dossier".
Du point de vue musical, j’ai l’impression que le rythme suit une courbe ascendante. D’abord un "istikhbar", puis des musiques dont le rythme s’élève peu à peu jusqu’à la dernière partie où l’air est bien cadencé. Il me semble que ceci n’est pas fortuit. La musique marche en parfaite harmonie avec chacune des parties du texte.
S’agissant du texte, il s’agit d’un dialogue entre le père analphabète, mais qui a fréquenté "l’école de la vie" et le fils qui vient de terminer ses études.
Je vous avoue mon incompétence quant à traduire le poème en tant que tel. Je me suis donc contenté de traduire les dires du poète, parfois en mot à mot pour garder la métaphore employée.
Première partie. La chanson commence par un « istikhbar » durant 5 mn.
C’est le père qui commence la discussion.
Le père : Mon fils, que deviens-tu après avoir terminé tes études ? Raconte-moi tes efforts entrepris pour m’en réjouir.
Le fils : Père, j’ai choisi ma voie. Justement, je viens demander conseil auprès de toi.
- Fils, tu sais que je ne suis pas instruit.
- Ce n’est pas par l’instruction que j’attends ton aide. Ce, à quoi j’aspire, ressemble à une maison, un foyer que tu sais bien diriger.
- Je ne comprends pas tes mots. Explique-moi davantage.
- Vois-tu ceux qui nous gouvernent, qu’ont-ils de particulier ? Moi aussi, je peux gouverner. Je veux être l’un d’eux et, si Dieu veut, un jour je leur serai supérieur.
- Fils, cette voie que tu as choisie est semée d’embûches (il dit épineuse) et si tu l’empruntes, personne ne te suivra.
- Père, je ferai du bien. Je serai le garant de l’équité. Tout le monde sera derrière moi et notre but sera atteint.
- Si c’est ce que tu veux faire, cela prouve que tu ignores ton sujet : Ils te dévoreront avant que tu n’apparaisses. Ta trace disparaitra.
- Que dois-je faire alors ? Quelle est la meilleure entreprise pour atteindre mon désir ?
- Fils, reste tranquille. Emprunte la voie de la sécurité. Occupe-toi de tes affaires. Tu ne peux gouverner.
Deuxième partie. C’est le père qui commence à parler (en musique).
- Combien il y avait de gens sincères parmi ceux qui étaient instruits. Ils voulaient, un jour, améliorer les choses. Ils sont venus, déterminés, sur un fond de sécurité et tenant des fleurs à la main. A peine ayant commencé à améliorer les jours que d’autres les ont dégommés. Plus aucune trace d’eux. Si tu envies les grands, sache que tu te trompes en les fréquentant. Si parfois ils t’acceptent, sache alors qu’ils t’ont eu. Ils sont très rusés : ils te laissent lorsqu’ils ont en besoin, mais t’écartent après que tu termines le travail voulu.
- Ecoute-moi, père. Je te suggère de changer tes pensées. Il y aura une justice. Aucun ne sera lésé. Avec le bien et la connaissance, chacun y participera, la main dans la main, à l’édification du pays. Tout ce qui s’est passé avant est désormais effacé. Les prédécesseurs qui se sont trompés regrettent. Ils suivront et l’instruction et les instruits. Sans doute que le projet aboutira. Je travaillerai pour le pays et non pour occuper un poste. Je ne lèserai personne si je ramène du bien. Alors, dis-moi si je me trompe. Dis-moi ce que tu penses et comment tu vois la chose.
Troisième partie, à partir de 8’20 ‘’. C’est le père qui répond avec un changement de musique.
- Alors, écoute-moi, fils. Je te dirai ce que je sais et comment je comprends ces choses à ma manière. Excuse-moi si je me trompe. Ne demande pas l’impossible, c’est ce dont je suis capable. Tu sais que je suis loin du mal et j’aime la tranquillité, mais écoute mes dires : Dans le passé, selon ce qu’on raconte, les rois gouvernaient selon la parole de Dieu. Aujourd’hui, ceux qui gouvernent sont des hommes tout comme toi et comme d’autres. Je te dirai comment ils font et, si cette voie te sied, fais comme eux. Ne compte pas sur l’instruction. Laisse-la de côté. Ce n’est pas avec que tu accèderas. Tu ne l’utiliseras qu’en cas de nécessité, mais, dès que tu termines, tu n’y comptes plus. Enlève de ton cœur la sincérité et mets de côté les bonnes intentions. Ce sont elles qui te perdront. Ce que sème le pauvre instruit est toujours emporté par le vent une fois moissonné. Celui qui exerce avec de bonnes intentions reste toujours à la traîne. Fils, ce n’est donc ni l’instruction ni la bravoure qui feront de toi un chef (à comprendre Président). Apprends la ruse sur laquelle est édifié le monde. Sois sûr qu’il se base sur la tromperie. Fais connaissance avec ceux dont tu as besoin et ignore les autres. Rien ne te lie avec ces derniers. Sache que tu dois être le premier arrivé, avant ton rival. S’il arrive avant toi, dégomme-le. Si tu ne lui fais pas de mal, il t’en fera. Dans les apparences, aime tout le monde, même si, véritablement, tu les hais. Ne te trompe pas. Sois doux avec la parole douce. Tes mains caresseront. Elles ne frapperont jamais. Frappe en utilisant les mains des autres. Ne crois pas au bon Dieu et n’épargne personne. Tu romps avec les sentiments. Il faut connaître le passé, mais calcule pour les lendemains. Tu prévois tout ce qui peut arriver. Ne cois jamais à la destinée. La destinée reste ce que tu prévois. Choisis bien ce que tu dis: le mensonge porteur. Si tu mens bien, les gens laisseront la vérité pour te croire. C’est comme cela que tu arriveras à tes fins. Sinon, ils te dépasseront.
Quatrième partie, à partir de 14’ 50’’. C’est toujours le père qui continue, mais, encore, avec un changement de musique.
- C’est comme ça, fils, que tu deviendras chef. Si tu persévères, tu la dirigeras de ta poigne (refrain de la partie). Ne fais pas confiance à ceux que tu aimes. Ils te frapperont par le biais de ceux que tu hais. Pour ceux que tu crains, invente- leur une guerre, tu les y envoies pour qu’ils meurent. En revenant dans des cercueils, tu prendras des fleurs pour embellir à chacun sa tombe. (refrain de la partie). Quand quelqu’un est fort, estimé de tous et te fait de l’ombre, retrousse tes manches et ne dors pas avant de le faire tomber. Déclare ensuite que le pauvre est mort, victime d’un arrêt cardiaque ; sa mort t’a fait mal. (refrain de la partie). Quand quelqu’un commence à comprendre et à se rendre compte de ce qui se passe, donne-lui de l’argent et satisfais ses ardents désirs. Quand quelqu’un veut se révolter, envoie-lui des types à le rendre doux et gentil. Enlève-le, ne crains pas de le tuer. Si tu veux gouverner, tes mains doivent être rouges. (refrain de la partie). Si les gens sont crédules, prends une "sebha" dans ta main. Fais semblant que tu es croyant. Guide-les, même par tromperie. Dieu assiste les forts. Même si en toi tu es athée, personne ne s’en apercevra. Les gens ne croient que ce qu’ils voient. (refrain de la partie).
Il termine en changeant le refrain comme suit : C’est comme ça, fils, tu es devenu chef. Si tu persévères, tu la dirigeras de ta poigne.
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Sahitou
Grand merci à vous tous pour ce topic !!Merci Sidib
Le rêve de la bonne femme était donc un rêve prémonitoire..C'est celle d'une voisine d'Ait Meguellet dont il s'est inspiré pour écrire cette merveille !!!
رحم الله امرأة اعتصرت عمرها في كأس لتسقي وليدها شهدا
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Sidib,
Merci pour ce cadeau. Excellent travail.
Comme tu as dit, c'est un classique. Et au risque de me répéter, il mérite d'être étudier à l'école. J'en ai fait une toute petite expérience, et je peux te dire que les élèves étaient émerveillés par ce texte. C'est la première fois que je les voyais poursuivre les discussions entre eux, sur ce qu'ils venaient d'écouter, après la sortie de la classe.
On avait traduit le texte en arabe par : "hakada ya bounay...", "hakada yadjibou an taf3ala kay tasbaha hakiman". La traduction n'était pas d'une grande qualité, on l'avait fait à la hâte, mais cela a suffi pour capter leur attention.
Je remercie au passage le professeur qui a décidé de le lire aux élèves. Peut-être il me lira. Qui sait ? Cheikh :"Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
Socrate.
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