En 1982, à Jérusalem-Est, le le groupe de rock arabe Sabreen répand une
musique nouvelle : le blues de l'Intifada. Les musiciens chantent la douleur du
peuple et l'espoir de la réconciliation. Ils parlent au présent. Ils jettent des
passerelles comme on jette une bouteille à la mer. Kamilya Jubran était la
chanteuse de Sabreen. Elle tente aujourd'hui une nouvelle expérience de main
tendue à une autre culture.
Palestinienne de Galilée, elle a 4 ans quand éclate la guerre des Six-Jours, en
1967. Son père fabrique des ouds, des luths arabes, des cithares qanoun. Elle
chante Oum Kalsoum sous le vrombissement des avions. La petie Kamilya est
nourrie par les messes byzantines de l'église de son village, et la culture
islamique véhiculée par les musiques d'Egypte, de Syrie et du Liban voisins.
En 2002, Kamilya rencontre le Suisse Werner Hasler, trompettiste de jazz. Il
veut expérimenter l'electronique sous sa forme la plus simple : latop et synthé
portable. Ils entrent en recherche, inventent une alchimie inédite : l'oud, la
voix de Kamilya, et les gargouillis numériques de Werner. Un parti pris exigeant,
radical, d'un minimalisme futuriste, mais ancré dans la tradition orientale. Leur
disque est à l'image de leur spectacle : expérimental et ancestral, somptueux
et délicat, retenu et osé.
Un beau projet, mené sans moyens mais qui ravive les perspectives entre
électronique et musiques traditionnelles.
YVES BLANC
Wameedd, Kamilya Jubran / Werner Hasler. Abeille Musique / Unit Records
musique nouvelle : le blues de l'Intifada. Les musiciens chantent la douleur du
peuple et l'espoir de la réconciliation. Ils parlent au présent. Ils jettent des
passerelles comme on jette une bouteille à la mer. Kamilya Jubran était la
chanteuse de Sabreen. Elle tente aujourd'hui une nouvelle expérience de main
tendue à une autre culture.
Palestinienne de Galilée, elle a 4 ans quand éclate la guerre des Six-Jours, en
1967. Son père fabrique des ouds, des luths arabes, des cithares qanoun. Elle
chante Oum Kalsoum sous le vrombissement des avions. La petie Kamilya est
nourrie par les messes byzantines de l'église de son village, et la culture
islamique véhiculée par les musiques d'Egypte, de Syrie et du Liban voisins.
En 2002, Kamilya rencontre le Suisse Werner Hasler, trompettiste de jazz. Il
veut expérimenter l'electronique sous sa forme la plus simple : latop et synthé
portable. Ils entrent en recherche, inventent une alchimie inédite : l'oud, la
voix de Kamilya, et les gargouillis numériques de Werner. Un parti pris exigeant,
radical, d'un minimalisme futuriste, mais ancré dans la tradition orientale. Leur
disque est à l'image de leur spectacle : expérimental et ancestral, somptueux
et délicat, retenu et osé.
Un beau projet, mené sans moyens mais qui ravive les perspectives entre
électronique et musiques traditionnelles.
YVES BLANC
Wameedd, Kamilya Jubran / Werner Hasler. Abeille Musique / Unit Records