Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Mahmoud Darwich - État de siège

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Mahmoud Darwich - État de siège

    Je mets en ligne les deux versions Français et Arabe.



    ***********

    « Etat de siège »

    Ramallah, janvier 2002


    Ici, aux pentes des collines, face au crépuscule et au canon du temps
    Près des jardins aux ombres brisées,
    Nous faisons ce que font les prisonniers,
    Ce que font les chômeurs :
    Nous cultivons l’espoir.
    * * *

    Un pays qui s’apprête à l’aube. Nous devenons moins intelligents
    Car nous épions l’heure de la victoire :
    Pas de nuit dans notre nuit illuminée par le pilonnage.
    Nos ennemis veillent et nos ennemis allument pour nous la lumière
    Dans l’obscurité des caves.
    * * *

    Ici, nul « moi ».
    Ici, Adam se souvient de la poussière de son argile.
    * * *

    Au bord de la mort, il dit :
    Il ne me reste plus de trace à perdre :
    Libre je suis tout près de ma liberté. Mon futur est dans ma main.
    Bientôt je pénètrerai ma vie,
    Je naîtrai libre, sans parents,
    Et je choisirai pour mon nom des lettres d’azur...
    * * *

    Ici, aux montées de la fumée, sur les marches de la maison,
    Pas de temps pour le temps.
    Nous faisons comme ceux qui s’élèvent vers Dieu :
    Nous oublions la douleur.
    * * *

    Rien ici n’a d’écho homérique.
    Les mythes frappent à nos portes, au besoin.
    Rien n’a d’écho homérique. Ici, un général
    Fouille à la recherche d’un Etat endormi
    Sous les ruines d’une Troie à venir.
    * * *

    Vous qui vous dressez sur les seuils, entrez,
    Buvez avec nous le café arabe
    Vous ressentiriez que vous êtes hommes comme nous
    Vous qui vous dressez sur les seuils des maisons
    Sortez de nos matins,
    Nous serons rassurés d’être
    Des hommes comme vous !
    * * *

    Quand disparaissent les avions, s’envolent les colombes
    Blanches blanches, elles lavent la joue du ciel
    Avec des ailes libres, elles reprennent l’éclat et la possession
    De l’éther et du jeu. Plus haut, plus haut s’envolent
    Les colombes, blanches blanches. Ah si le ciel
    Etait réel [m’a dit un homme passant entre deux bombes]
    * * *

    Les cyprès, derrière les soldats, des minarets protégeant
    Le ciel de l’affaissement. Derrière la haie de fer
    Des soldats pissent - sous la garde d’un char -
    Et le jour automnal achève sa promenade d’or dans
    Une rue vaste telle une église après la messe dominicale...
    * * *

    [A un tueur] Si tu avais contemplé le visage de la victime
    Et réfléchi, tu te serais souvenu de ta mère dans la chambre
    A gaz, tu te serais libéré de la raison du fusil
    Et tu aurais changé d’avis : ce n’est pas ainsi qu’on retrouve une identité.
    * * *

    Le brouillard est ténèbres, ténèbres denses blanches
    Epluchées par l’orange et la femme pleine de promesses.
    * * *

    Le siège est attente
    Attente sur une échelle inclinée au milieu de la tempête.
    * * *

    Seuls, nous sommes seuls jusqu’à la lie
    S’il n’y avait les visites des arcs en ciel.
    * * *

    Nous avons des frères derrière cette étendue.
    Des frères bons. Ils nous aiment. Ils nous regardent et pleurent.
    Puis ils se disent en secret :
    « Ah ! si ce siège était déclaré... » Ils ne terminent pas leur phrase :
    « Ne nous laissez pas seuls, ne nous laissez pas. »
    * * *

    Nos pertes : entre deux et huit martyrs chaque jour.
    Et dix blessés.
    Et vingt maisons.
    Et cinquante oliviers...
    S’y ajoute la faille structurelle qui
    Atteindra le poème, la pièce de théâtre et la toile inachevée.
    * * *

    Une femme a dit au nuage : comme mon bien-aimé
    Car mes vêtements sont trempés de son sang.
    * * *

    Si tu n’es pluie, mon amour
    Sois arbre
    Rassasié de fertilité, sois arbre
    Si tu n’es arbre mon amour
    Sois pierre
    Saturée d’humidité, sois pierre
    Si tu n’es pierre mon amour
    Sois lune
    Dans le songe de l’aimée, sois lune
    [Ainsi parla une femme
    à son fils lors de son enterrement]
    * * *

    Ô veilleurs ! N’êtes-vous pas lassés
    De guetter la lumière dans notre sel
    Et de l’incandescence de la rose dans notre blessure
    N’êtes-vous pas lassés Ô veilleurs ?
    * * *

    Un peu de cet infini absolu bleu
    Suffirait
    A alléger le fardeau de ce temps-ci
    Et à nettoyer la fange de ce lieu
    * * *

    A l’âme de descendre de sa monture
    Et de marcher sur ses pieds de soie
    A mes côtés, mais dans la main, tels deux amis
    De longue date, qui se partagent le pain ancien
    Et le verre de vin antique
    Que nous traversions ensemble cette route
    Ensuite nos jours emprunteront des directions différentes :
    Moi, au-delà de la nature, quant à elle,
    Elle choisira de s’accroupir sur un rocher élevé.
    * * *

    Nous nous sommes assis loin de nos destinées comme des oiseaux
    Qui meublent leurs nids dans les creux des statues,
    Ou dans les cheminées, ou dans les tentes qui
    Furent dressées sur le chemin du prince vers la chasse.
    * * *

    Sur mes décombres pousse verte l’ombre,
    Et le loup somnole sur la peau de ma chèvre
    Il rêve comme moi, comme l’ange
    Que la vie est ici... non là-bas.
    * * *

    Dans l’état de siège, le temps devient espace
    Pétrifié dans son éternité
    Dans l’état de siège, l’espace devient temps
    Qui a manqué son hier et son lendemain.
    * * *

    Ce martyr m’encercle chaque fois que je vis un nouveau jour
    Et m’interroge : Où étais-tu ? Ramène aux dictionnaires
    Toutes les paroles que tu m’as offertes
    Et soulage les dormeurs du bourdonnement de l’écho.
    * * *

    Le martyr m’éclaire : je n’ai pas cherché au-delà de l’étendue
    Les vierges de l’immortalité car j’aime la vie
    Sur terre, parmi les pins et les figuiers,
    Mais je ne peux y accéder, aussi y ai-je visé
    Avec l’ultime chose qui m’appartienne : le sang dans le corps de l’azur.
    * * *

    Le martyr m’avertit : Ne crois pas leurs youyous
    Crois-moi père quand il observe ma photo en pleurant
    Comment as-tu échangé nos rôles, mon fils et m’as-tu précédé.
    Moi d’abord, moi le premier !
    * * *

    Le martyr m’encercle : je n’ai changé que ma place et mes meubles frustes.
    J’ai posé une gazelle sur mon lit,
    Et un croissant lunaire sur mon doigt,
    Pour apaiser ma peine.
    * * *

    Le siège durera afin de nous convaincre de choisir un asservissement qui ne nuit
    pas, en toute liberté !!
    * * *

    Résister signifie : s’assurer de la santé
    Du coeur et des testicules, et de ton mal tenace :
    Le mal de l’espoir.
    * * *

    Et dans ce qui reste de l’aube, je marche vers mon extérieur
    Et dans ce qui reste de la nuit, j’entends le bruit des pas en mon intention.
    * * *

    Salut à qui partage avec moi l’attention à
    L’ivresse de la lumière, la lumière du papillon, dans
    La noirceur de ce tunnel.
    * * *

    Salut à qui partage avec moi mon verre
    Dans l’épaisseur d’une nuit débordant les deux places :
    Salut à mon spectre.
    * * *

    Pour moi mes amis apprêtent toujours une fête
    D’adieu, une sépulture apaisante à l’ombre de chênes
    Une épitaphe en marbre du temps
    Et toujours je les devance lors des funérailles :
    Qui est mort...qui ?
    * * *

    L’écriture, un chiot qui mord le néant
    L’écriture blesse sans trace de sang.
    * * *

    Nos tasses de café. Les oiseaux les arbres verts
    A l’ombre bleue, le soleil gambade d’un mur
    A l’autre telle une gazelle
    L’eau dans les nuages à la forme illimitée dans ce qu’il nous reste
    * * *

    Du ciel. Et d’autres choses aux souvenirs suspendus
    Révèlent que ce matin est puissant splendide,
    Et que nous sommes les invités de l’éternité.



    Par Mahmoud Darwich
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

  • #2
    Version en Arabe. (à suire)

    حــــالة حصـــار

    محمود درويش - فلسطين



    هنا، عند مُنْحَدَرات التلال، أمام الغروب وفُوَّهَة الوقت
    قُرْبَ بساتينَ مقطوعةِ الظلِ،
    نفعلُ ما يفعلُ السجناءُ،
    وما يفعل العاطلون عن العمل:
    نُرَبِّي الأملْ!

    بلادٌ علي أُهْبَةِ الفجر. صرنا أَقلَّ ذكاءً
    لأَنَّا نُحَمْلِقُ في ساعة النصر:
    لا لَيْلَ في ليلنا المتلألئ بالمدفعيَّة
    أَعداؤنا يسهرون وأَعداؤنا يُشْعِلون لنا النورَ
    في حلكة الأَقبية

    هنا، بعد أَشعار أَيّوبَ لم ننتظر أَحداً

    سيمتدُّ هذا الحصارُ إلي أن نعلِّم أَعداءنا
    نماذجَ من شِعْرنا الجاهليّ

    أَلسماءُ رصاصيّةٌ في الضُحى
    بُرْتقاليَّةٌ في الليالي. وأَمَّا القلوبُ
    فظلَّتْ حياديَّةً مثلَ ورد السياجْ

    هنا، لا أَنا
    هنا، يتذكَّرُ آدَمُ صَلْصَالَهُ...

    يقولُ على حافَّة الموت:
    لم يَبْقَ بي مَوْطِئٌ للخسارةِ:
    حُرٌّ أَنا قرب حريتي. وغدي في يدي.
    سوف أَدخُلُ عمَّا قليلٍ حياتي،
    وأولَدُ حُرّاً بلا أَبَوَيْن،
    وأختارُ لاسمي حروفاً من اللازوردْ...

    في الحصار، تكونُ الحياةُ هِيَ الوقتُ
    بين تذكُّرِ أَوَّلها.
    ونسيانِ آخرِها.

    هنا، عند مُرْتَفَعات الدُخان، على دَرَج البيت،
    لا وَقْتَ للوقت.
    نفعلُ ما يفعلُ الصاعدون إلى الله:
    ننسي الأَلمْ.

    الألمْ
    هُوَ: أن لا تعلِّق سيِّدةُ البيت حَبْلَ الغسيل
    صباحاً، وأنْ تكتفي بنظافة هذا العَلَمْ.

    لا صدىً هوميريٌّ لشيءٍ هنا.
    فالأساطيرُ تطرق أبوابنا حين نحتاجها.
    لا صدىً هوميريّ لشيء. هنا جنرالٌ
    يُنَقِّبُ عن دَوْلَةٍ نائمةْ
    تحت أَنقاض طُرْوَادَةَ القادمةْ

    يقيسُ الجنودُ المسافةَ بين الوجود وبين العَدَمْ
    بمنظار دبّابةٍ...

    نقيسُ المسافَةَ ما بين أَجسادنا والقذائفِ بالحاسّة السادسةْ.

    أَيُّها الواقفون على العَتَبات ادخُلُوا،
    واشربوا معنا القهوةَ العربيَّةَ
    فقد تشعرون بأنكمُ بَشَرٌ مثلنا.
    أَيها الواقفون على عتبات البيوت!
    اُخرجوا من صباحاتنا،
    نطمئنَّ إلى أَننا
    بَشَرٌ مثلكُمْ!

    نَجِدُ الوقتَ للتسليةْ:
    نلعبُ النردَ، أَو نَتَصَفّح أَخبارَنا
    في جرائدِ أَمسِ الجريحِ،
    ونقرأ زاويةَ الحظِّ: في عامِ
    أَلفينِ واثنينِ تبتسم الكاميرا
    لمواليد بُرْجِ الحصار.

    كُلَّما جاءني الأمسُ، قلت له:
    ليس موعدُنا اليومَ، فلتبتعدْ
    وتعالَ غداً !

    أُفكِّر، من دون جدوى:
    بماذا يُفَكِّر مَنْ هُوَ مثلي، هُنَاكَ
    على قمَّة التلّ، منذ ثلاثةِ آلافِ عامٍ،
    وفي هذه اللحظة العابرةْ؟
    فتوجعنُي الخاطرةْ
    وتنتعشُ الذاكرةْ

    عندما تختفي الطائراتُ تطيرُ الحماماتُ،
    بيضاءَ بيضاءَ، تغسِلُ خَدَّ السماء
    بأجنحةٍ حُرَّةٍ، تستعيدُ البهاءَ وملكيَّةَ
    الجوِّ واللَهْو. أَعلى وأَعلى تطيرُ
    الحماماتُ، بيضاءَ بيضاءَ. ليت السماءَ
    حقيقيّةٌ قال لي رَجَلٌ عابرٌ بين قنبلتين

    الوميضُ، البصيرةُ، والبرقُ
    قَيْدَ التَشَابُهِ...
    عمَّا قليلٍ سأعرفُ إن كان هذا
    هو الوحيُ...
    أو يعرف الأصدقاءُ الحميمون أنَّ القصيدةَ
    مَرَّتْ، وأَوْدَتْ بشاعرها


    إلي ناقدٍ: لا تُفسِّر كلامي
    بملعَقةِ الشايِ أَو بفخِاخ الطيور!
    يحاصرني في المنام كلامي
    كلامي الذي لم أَقُلْهُ،
    ويكتبني ثم يتركني باحثاً عن بقايا منامي

    شَجَرُ السرو، خلف الجنود، مآذنُ تحمي
    السماءَ من الانحدار. وخلف سياج الحديد
    جنودٌ يبولون ـ تحت حراسة دبَّابة ـ
    والنهارُ الخريفيُّ يُكْملُ نُزْهَتَهُ الذهبيَّةَ في
    شارعٍ واسعٍ كالكنيسة بعد صلاة الأَحد...

    نحبُّ الحياةَ غداً
    عندما يَصِلُ الغَدُ سوف نحبُّ الحياة
    كما هي، عاديّةً ماكرةْ
    رماديّة أَو مُلوَّنةً.. لا قيامةَ فيها ولا آخِرَةْ
    وإن كان لا بُدَّ من فَرَحٍ
    فليكن
    خفيفاً على القلب والخاصرةْ
    فلا يُلْدَغُ المُؤْمنُ المتمرِّنُ
    من فَرَحٍ ... مَرَّتَينْ!

    قال لي كاتبٌ ساخرٌ:
    لو عرفتُ النهاية، منذ البدايةَ،
    لم يَبْقَ لي عَمَلٌ في اللٌّغَةْ

    إلي قاتلٍ: لو تأمَّلْتَ وَجْهَ الضحيّةْ
    وفكَّرتَ، كُنْتَ تذكَّرْتَ أُمَّك في غُرْفَةِ
    الغازِ، كُنْتَ تحرَّرتَ من حكمة البندقيَّةْ
    وغيَّرتَ رأيك: ما هكذا تُسْتَعادُ الهُويَّةْ

    إلى قاتلٍ آخر: لو تَرَكْتَ الجنينَ ثلاثين يوماً،
    إِذَاً لتغيَّرتِ الاحتمالاتُ:
    قد ينتهي الاحتلالُ ولا يتذكَّرُ ذاك الرضيعُ زمانَ الحصار،
    فيكبر طفلاً معافي،
    ويدرُسُ في معهدٍ واحد مع إحدى بناتكَ
    تارِيخَ آسيا القديمَ.
    وقد يقعان معاً في شِباك الغرام.
    وقد يُنْجبان اُبنةً (وتكونُ يهوديَّةً بالولادةِ).
    ماذا فَعَلْتَ إذاً ؟
    صارت ابنتُكَ الآن أَرملةً،
    والحفيدةُ صارت يتيمةْ ؟
    فماذا فَعَلْتَ بأُسرتكَ الشاردةْ
    وكيف أَصَبْتَ ثلاثَ حمائمَ بالطلقة الواحدةْ ؟

    لم تكن هذه القافيةْ
    ضَرُوريَّةً، لا لضْبطِ النَغَمْ
    ولا لاقتصاد الأَلمْ
    إنها زائدةْ
    كذبابٍ على المائدةْ

    الضبابُ ظلامٌ، ظلامٌ كثيفُ البياض
    تقشِّرُهُ البرتقالةُ والمرأةُ الواعدة.

    الحصارُ هُوَ الانتظار
    هُوَ الانتظارُ على سُلَّمٍ مائلٍ وَسَطَ العاصفةْ

    وَحيدونَ، نحن وحيدون حتى الثُمالةِ
    لولا زياراتُ قَوْسِ قُزَحْ

    لنا اخوةٌ خلف هذا المدى.
    اخوةٌ طيّبون. يُحبُّوننا. ينظرون إلينا ويبكون.
    ثم يقولون في سرِّهم:
    ليت هذا الحصارَ هنا علنيٌّ.. ولا يكملون العبارةَ:
    لا تتركونا وحيدين، لا تتركونا.

    خسائرُنا: من شهيدين حتى ثمانيةٍ كُلَّ يومٍ.
    وعَشْرَةُ جرحى.
    وعشرون بيتاً.
    وخمسون زيتونةً...
    بالإضافة للخَلَل البُنْيويّ الذي
    سيصيب القصيدةَ والمسرحيَّةَ واللوحة الناقصةْ

    في الطريق المُضَاء بقنديل منفي
    أَرى خيمةً في مهبِّ الجهاتْ:
    الجنوبُ عَصِيٌّ على الريح،
    والشرقُ غَرْبٌ تَصوَّفَ،
    والغربُ هُدْنَةُ قتلي يَسُكُّون نَقْدَ السلام،
    وأَمَّا الشمال، الشمال البعيد
    فليس بجغرافيا أَو جِهَةْ
    إنه مَجْمَعُ الآلهةْ

    قالت امرأة للسحابة: غطِّي حبيبي
    فإنَّ ثيابي مُبَلَّلةٌ بدَمِهْ

    إذا لم تَكُنْ مَطَراً يا حبيبي
    فكُنْ شجراً
    مُشْبَعاً بالخُصُوبةِ، كُنْ شَجَرا
    وإنْ لم تَكُنْ شجراً يا حبيبي
    فكُنْ حجراً
    مُشْبعاً بالرُطُوبةِ، كُنْ حَجَرا
    وإن لم تَكُنْ حجراً يا حبيبي
    فكن قمراً
    في منام الحبيبة، كُنْ قَمرا
    هكذا قالت امرأةٌ
    لابنها في جنازته

    أيَّها الساهرون ! أَلم تتعبوا
    من مُرَاقبةِ الضوءِ في ملحنا
    ومن وَهَج الوَرْدِ في جُرْحنا
    أَلم تتعبوا أَيُّها الساهرون ؟

    واقفون هنا. قاعدون هنا. دائمون هنا. خالدون هنا.
    ولنا هدف واحدٌ واحدٌ واحدٌ: أن نكون.
    ومن بعده نحن مُخْتَلِفُونَ على كُلِّ شيء:
    علي صُورة العَلَم الوطنيّ (ستُحْسِنُ صُنْعاً لو اخترتَ يا شعبيَ الحيَّ رَمْزَ الحمار البسيط).
    ومختلفون علي كلمات النشيد الجديد
    (ستُحْسِنُ صُنْعاً لو اخترتَ أُغنيَّةً عن زواج الحمام).
    ومختلفون علي واجبات النساء
    (ستُحْسِنُ صُنْعاً لو اخْتَرْتَ سيّدةً لرئاسة أَجهزة الأمنِ).
    مختلفون على النسبة المئوية، والعامّ والخاص،
    مختلفون على كل شيء. لنا هدف واحد: أَن نكون ...
    ومن بعده يجدُ الفَرْدُ مُتّسعاً لاختيار الهدفْ.

    قال لي في الطريق إلى سجنه:
    عندما أَتحرّرُ أَعرفُ أنَّ مديحَ الوطنْ
    كهجاء الوطنْ
    مِهْنَةٌ مثل باقي المِهَنْ !

    قَليلٌ من المُطْلَق الأزرقِ اللا نهائيِّ
    يكفي
    لتخفيف وَطْأَة هذا الزمانْ
    وتنظيف حَمأةِ هذا المكان

    على الروح أَن تترجَّلْ
    وتمشي على قَدَمَيْها الحريريّتينِ
    إلى جانبي، ويداً بيد، هكذا صاحِبَيْن
    قديمين يقتسمانِ الرغيفَ القديم
    وكأسَ النبيذِ القديم
    لنقطع هذا الطريق معاً
    ثم تذهب أَيَّامُنا في اتجاهَيْنِ مُخْتَلِفَينْ:
    أَنا ما وراءَ الطبيعةِ. أَمَّا هِيَ
    فتختار أَن تجلس القرفصاء على صخرة عاليةْ



    إلى شاعرٍ: كُلَّما غابَ عنك الغيابْ
    تورَّطتَ في عُزْلَة الآلهةْ
    فكن ذاتَ موضوعك التائهةْ
    و موضوع ذاتكَ. كُنْ حاضراً في الغيابْ

    :يَجِدُ الوقتَ للسُخْرِيَةْ
    هاتفي لا يرنُّ
    ولا جَرَسُ الباب أيضاً يرنُّ
    فكيف تيقَّنتِ من أَنني
    !لم أكن ههنا

    :يَجدُ الوَقْتَ للأغْنيَةْ
    في انتظارِكِ، لا أستطيعُ انتظارَكِ
    لا أَستطيعُ قراءةَ دوستويفسكي
    ولا الاستماعَ إلى أُمِّ كلثوم أَو ماريّا كالاس وغيرهما
    في انتظارك تمشي العقاربُ في ساعةِ اليد نحو اليسار...
    إلي زَمَنٍ لا مكانَ لَهُ
    في انتظارك لم أنتظرك، انتظرتُ الأزَلْ

    يَقُولُ لها: أَيّ زهرٍ تُحبِّينَهُ
    فتقولُ: القُرُنْفُلُ .. أَسودْ
    يقول: إلى أَين تمضين بي، والقرنفل أَسودْ ؟
    تقول: إلى بُؤرة الضوءِ في داخلي
    وتقولُ: وأَبْعَدَ ... أَبْعدَ ... أَبْعَدْ

    سيمتدُّ هذا الحصار إلى أَن يُحِسَّ المحاصِرُ، مثل المُحَاصَر،
    أَن الضَجَرْ
    صِفَةٌ من صفات البشرْ

    لا أُحبُّكَ، لا أكرهُكْ ـ
    قال مُعْتَقَلٌ للمحقّق: قلبي مليء
    بما ليس يَعْنيك. قلبي يفيض برائحة المَرْيَميّةِ
    قلبي بريء مضيء مليء،
    ولا وقت في القلب للامتحان. بلى،
    لا أُحبُّكَ. مَنْ أَنت حتَّى أُحبَّك؟
    هل أَنت بعضُ أَنايَ، وموعدُ شاي،
    وبُحَّة ناي، وأُغنيّةٌ كي أُحبَّك؟
    لكنني أكرهُ الاعتقالَ ولا أَكرهُكْ
    هكذا قال مُعْتَقَلٌ للمحقّقِ: عاطفتي لا تَخُصُّكَ.
    عاطفتي هي ليلي الخُصُوصيُّ...
    ليلي الذي يتحرَّكُ بين الوسائد حُرّاً من الوزن والقافيةْ

    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

    Commentaire


    • #3
      Suite et fin !

      جَلَسْنَا بعيدينَ عن مصائرنا كطيورٍ
      تؤثِّثُ أَعشاشها في ثُقُوب التماثيل
      أَو في المداخن، أو في الخيام التي
      نُصِبَتْ في طريق الأمير إلي رحلة الصَيّدْ...

      على طَلَلي ينبتُ الظلُّ أَخضرَ
      والذئبُ يغفو علي شَعْر شاتي
      ويحلُمُ مثلي، ومثلَ الملاكْ
      بأنَّ الحياةَ هنا ... لا هناكْ

      الأساطير ترفُضُ تَعْديلَ حَبْكَتها
      رُبَّما مَسَّها خَلَلٌ طارئٌ
      ربما جَنَحَتْ سُفُنٌ نحو يابسةٍ
      غيرِ مأهولةٍ،
      فأصيبَ الخياليُّ بالواقعيِّ،
      ولكنها لا تغيِّرُ حبكتها.
      كُلَّما وَجَدَتْ واقعاً لا يُلائمها
      عدَّلَتْهُ بجرَّافة.
      فالحقيقةُ جاريةُ النصِّ، حَسْناءُ
      بيضاءُ من غير سوء ...

      إلي شبه مستشرق: ليكُنْ ما تَظُنُّ
      لنَفْتَرِضِ الآن أَني غبيٌّ، غبيٌّ، غبيٌّ
      ولا أَلعبُ الجولف
      لا أَفهمُ التكنولوجيا،
      ولا أَستطيعُ قيادةَ طيّارةٍ!
      أَلهذا أَخَذْتَ حياتي لتصنَعَ منها حياتَكَ؟
      لو كُنْتَ غيرَكَ، لو كنتُ غيري،
      لكُنَّا صديقين يعترفان بحاجتنا للغباء.
      أَما للغبيّ، كما لليهوديّ في تاجر البُنْدُقيَّة
      قلبٌ، وخبزٌ، وعينان تغرورقان؟

      في الحصار، يصير الزمانُ مكاناً
      تحجَّرَ في أَبَدِهْ
      في الحصار، يصير المكانُ زماناً
      تخلَّف عن أَمسه وَغدِهْ

      هذه الأرضُ واطئةٌ، عاليةْ
      أَو مُقَدَّسَةٌ، زانيةْ
      لا نُبالي كثيراً بسحر الصفات
      فقد يُصْبِحُ الفرجُ، فَرْجُ السماواتِ،
      جغْرافيةْ !

      أَلشهيدُ يُحاصرُني كُلَّما عِشْتُ يوماً جديداً
      ويسألني: أَين كُنْت ؟ أَعِدْ للقواميس كُلَّ الكلام الذي كُنْتَ أَهْدَيْتَنِيه،
      وخفِّفْ عن النائمين طنين الصدى

      الشهيدُ يُعَلِّمني: لا جماليَّ خارجَ حريتي.

      الشهيدُ يُوَضِّحُ لي: لم أفتِّشْ وراء المدى
      عن عذارى الخلود، فإني أُحبُّ الحياةَ
      علي الأرض، بين الصُنَوْبرِ والتين،
      لكنني ما استطعتُ إليها سبيلاً، ففتَّشْتُ
      عنها بآخر ما أملكُ: الدمِ في جَسَدِ اللازوردْ.

      الشهيدُ يُحاصِرُني: لا تَسِرْ في الجنازة
      إلاّ إذا كُنْتَ تعرفني. لا أُريد مجاملةً
      من أَحَدْ.

      الشهيد يُحَذِّرُني: لا تُصَدِّقْ زغاريدهُنَّ.
      وصدّق أَبي حين ينظر في صورتي باكياً:
      كيف بدَّلْتَ أدوارنا يا بُنيّ، وسِرْتَ أَمامي.
      أنا أوّلاً، وأنا أوّلاً !

      الشهيدُ يُحَاصرني: لم أُغيِّرْ سوى موقعي وأَثاثي الفقيرِ.
      وَضَعْتُ غزالاً على مخدعي،
      وهلالاً على إصبعي،
      كي أُخفِّف من وَجَعي !

      سيمتدُّ هذا الحصار ليقنعنا باختيار عبوديّة لا تضرّ، ولكن بحريَّة كاملة!!.

      أَن تُقَاوِم يعني: التأكُّدَ من صحّة
      القلب والخُصْيَتَيْن، ومن دائكَ المتأصِّلِ:
      داءِ الأملْ.

      وفي ما تبقَّى من الفجر أَمشي إلى خارجي
      وفي ما تبقّى من الليل أسمع وقع الخطي داخلي.

      سلامٌ على مَنْ يُشَاطرُني الانتباهَ إلي
      نشوة الضوءِ، ضوءِ الفراشةِ، في
      ليل هذا النَفَقْ.

      سلامٌ على مَنْ يُقَاسمُني قَدَحي
      في كثافة ليلٍ يفيض من المقعدين:
      سلامٌ على شَبَحي.

      إلي قارئ: لا تَثِقْ بالقصيدةِ ـ
      بنتِ الغياب. فلا هي حَدْسٌ، ولا
      هي فِكْرٌ، ولكنَّها حاسَّةُ الهاويةْ.

      إذا مرض الحبُّ عالجتُهُ
      بالرياضة والسُخْريةْ
      وَبفصْلِ المُغنِّي عن الأغنيةْ

      أَصدقائي يُعدُّون لي دائماً حفلةً
      للوداع، وقبراً مريحاً يُظَلِّلهُ السنديانُ
      وشاهدةً من رخام الزمن
      فأسبقهم دائماً في الجنازة:
      مَنْ مات.. مَنْ ؟

      الحصارُ يُحَوِّلني من مُغَنٍّ الى . . . وَتَرٍ سادس في الكمانْ!

      الشهيدةُ بنتُ الشهيدةِ بنتُ الشهيد وأختُ الشهيدِ
      وأختُ الشهيدةِ كنَّةُ أمِّ الشهيدِ حفيدةُ جدٍّ شهيد
      وجارةُ عمِّ الشهيد الخ ... الخ ..
      ولا نبأ يزعج العالَمَ المتمدِّن،
      فالزَمَنُ البربريُّ انتهى.
      والضحيَّةُ مجهولَةُ الاسم، عاديّةٌ،
      والضحيَّةُ ـ مثل الحقيقة ـ نسبيَّةٌ الخ ... الخ ف

      هدوءاً، هدوءاً، فإن الجنود يريدون
      في هذه الساعة الاستماع إلي الأغنيات
      التي استمع الشهداءُ إليها، وظلَّت كرائحة
      البُنّ في دمهم، طازجة.

      هدنة، هدنة لاختبار التعاليم: هل تصلُحُ الطائراتُ محاريثَ ؟
      قلنا لهم: هدنة، هدنة لامتحان النوايا،
      فقد يتسرَّبُ شيءٌ من السِلْم للنفس.
      عندئذٍ نتباري على حُبِّ أشيائنا بوسائلَ شعريّةٍ.
      فأجابوا: ألا تعلمون بأن السلام مع النَفْس
      يفتح أبوابَ قلعتنا لِمقَامِ الحجاز أو النَهَوَنْد ؟
      فقلنا: وماذا ؟ ... وَبعْد ؟

      الكتابةُ جَرْوٌ صغيرٌ يَعَضُّ العَدَمْ
      الكتابةُ تجرَحُ من دون دَمْ..

      فناجينُ قهوتنا. والعصافيرُ والشَجَرُ الأخضرُ
      الأزرقُ الظلِّ. والشمسُ تقفز من حائط
      نحو آخرَ مثل الغزالة.
      والماءُ في السُحُب اللانهائية الشكل في ما تبقَّي لنا
      من سماء. وأشياءُ أخرى مؤجَّلَةُ الذكريات
      تدلُّ على أن هذا الصباح قويّ بهيّ،
      وأَنَّا ضيوف على الأبديّةْ.

      رام الله ـ يناير
      “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

      Commentaire

      Chargement...
      X