Les cheveux châtains en poussière qui sont comme des rêves flous, auréoles sans consistance qui ne sont que comme un cadre.
Les cheveux noirs qui sont comme des serpents onduleux sur l'oreiller et qui semblent vous enlacer, de glissantes tentacules.
Les cheveux roux, mer de feu, sanglants sous la lumière, non pas calmes jamais mais comme l'ardeur de charbons intérieurs, non pas doux mais crispés d'emportement, où nul ne se repose mais où tout brûle.
Vous êtes, châtains, les seuls qui sachiez descendre dans la nuque et y mettre votre poussière, comme une chute qui écume en eau éparpillée. Mais les blonds sont le duvet de la peau qui chatouille la langue.
Des cheveux fous et gris qui sont comme des aiguilles dans les mains.
Les larges cheveux noirs aux longues houles qui sont un bercement.
Les cheveux blonds pâles, où le regard se heurte comme le soleil sur l'eau, qui sont comme des ondes claires mais sans transparence.
Les cheveux noirs qui comme la nuit sont sans fond, où plonge le regard jusqu'à l'infini.
Et d'indicibles épouvantes naissent à ces lueurs mouvantes
Tordues au vent rageur qui vente.
Hector de Saint-Denys Garneau
Les cheveux noirs qui sont comme des serpents onduleux sur l'oreiller et qui semblent vous enlacer, de glissantes tentacules.
Les cheveux roux, mer de feu, sanglants sous la lumière, non pas calmes jamais mais comme l'ardeur de charbons intérieurs, non pas doux mais crispés d'emportement, où nul ne se repose mais où tout brûle.
Vous êtes, châtains, les seuls qui sachiez descendre dans la nuque et y mettre votre poussière, comme une chute qui écume en eau éparpillée. Mais les blonds sont le duvet de la peau qui chatouille la langue.
Des cheveux fous et gris qui sont comme des aiguilles dans les mains.
Les larges cheveux noirs aux longues houles qui sont un bercement.
Les cheveux blonds pâles, où le regard se heurte comme le soleil sur l'eau, qui sont comme des ondes claires mais sans transparence.
Les cheveux noirs qui comme la nuit sont sans fond, où plonge le regard jusqu'à l'infini.
Et d'indicibles épouvantes naissent à ces lueurs mouvantes
Tordues au vent rageur qui vente.
Hector de Saint-Denys Garneau
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