tiré d'un livre destiné aux enfants "Journées de deux petits parisiens" publié en 1895
-Avant d'aller vous coucher, mes petits amis, récitez-nous donc quelques fables, vous serez bien gentils, disaient quelques dames à Juliette et à Jacques.
Il y avait ce jour-là du monde à diner chez M. et Mme Melvaz. La réunion, bien qu'assez nombreuse, était composée d'amis intimes, et, comme les enfants étaient habitués à être très sages, on leur avait permis de dîner au bout de la grande table. C'était la première fois qu'ils assistaient à ce qu'on appelle un grand dîner.
Cela valais certes pas pour eux une dînette, mais toutt ce qui est nouveau paraît si amusant à leur âge! Ils avaient goûté à bien des chose drôles: ce qui les avait le plus frappés, c'était une certaine sauce rose, dite <<sauce crevette>>: elle avait un air tout doux et tout gentil, mais un goût si fort !
- Tout à fait, disait jacques, bas, à sa sœur, comme si l'on mangeait du poivre.
-Tu en a donc mangé ? répondait Juliette sur le même ton.
-J'y ai mis un jour le bout de mon doigt et l'ai porté à ma bouche pour voir, mais je n'ai pas recommencé, va!
On leur avait permis aussi de goûter au pâté de fois gras et à ces grosses truffes que jacques prenait pour de gros clous. De tout cela, ils avaient eu, bien entendu, de vraies parts de poupées, mais n'avaient-ils pas encore de petits estomacs de poupées ? Le plus amusant, ce fut la glace vanille et framboise; ils y tempèrent le bout de leur langue.
-Oh! ça brule, crièrent-ils un peu plus haut qu'ils n'airaient dû.
-Chut! fit la maman.
Un monsieur ami, placé près d'eux, leur expliqua alors que ce qui est très froid semble brûlant comme ce qui est chaud! Le dessert arriva :
-Le dessert, dit quelqu'un, voilà le bonheur des enfants.
-Qu'ils n'en mangent pas trop surtout ! répondit le papa.
Tout de même on leur laissa déguster de jolis petits fours verts à la pistache ou bruns au chocolat, et goûter à la compote d'ananas.
- Un grand fruit qui vient de loin, vois-tu, Jacques! remarqua Juliette.
- J'aime mieux les pommes, répondit Jacques.
-Moi aussi.
Le dîner est terminé.
-Juliette, dit la maman, viens m’aider à servir le café; porte cette tasse à Mme Tubucco, et toi, Jacques, mon gros maladroit, prends le sucrier; au moins, si tu le renverses, ne tacheras-tu pas les robes des dames.
Et les petits, gentiment, avec bonne grâce et de bons sourires, avaient servi tout le monde et reçu en récompense, d'un vieil ami de la famille, pour chacun d'eux, un énorme canard.
Leur petite besogne étant donc finie, on leur demanda des fables. Juliette avait une manière à elle, originale et gracieuse, de les dire. Elle commença et récita sans se faire prier <<Maître Corbeau>>.
Bravo ! Bravo!
- Tu l'aimes bien, cette fable-là, ma petite Juliette? dit une dame.
- Ma foi non ! répond Juliette, rendue un peu bavarde par le dîner, le monde, les lumières.
Le corbeau est trop bête : si j'avais été à sa place, quand le renard m'aurait demandé de montrer ma belle voix, j'aurais avant tout mangé mon fromage !
-Elle s'y entend, la fillette, dit-on de tous côtés. On ne l'attrapera pas facilement; tant mieux! dans la vie, il ne faut pas être dupe !
- Encore une autre fable, mignonne, disaient les dames.
Juliette hésitait.
-Tu sais bien, lui dit sa mère, la dernière que tu as apprise dans la comédie enfantine : les lunettes.
- Ah ! tiens, c'est vrai; je n'y pensais plus! Et tout de suite elle commença la fable, qui débute ainsi :
<<
Et le pauvret pleurait de plus belle.
- Allons, viens sur mes genoux, mon chéri, dit maman; tu vas bien, bien travailler; et quand tu sauras lire, je te promets de te donner en récompense un beau canon.
-Avec deux cheval, maman ? dit Jacques, tout à coup égayé et riant sous ses larmes.
- Hum! il faudrait peut-être attendre encore pour donner le prix de l'orthographe, par exemple. On ne dit pas des <<cheval>>, monsieur Jacques, mais bien des <<chevaux>>; cependant travaille et auras le jouet promis !
Et jacques, depuis ce jour, s'est tant appliqué, que deux mois après il savait presque tout à fait lire et que le fameux canon était remporté sur l'ennemi, c'est-à-dire la paresse !
1895, J.M ou mon ancêtre comme dit ma petite Zaïna qui adore ces historiettes.
On doit à "Jacques" l'explication de la disparité entre les mesures expérimentales de e/m et la confirmation ainsi de la nature particulaire de l'électron découvert par J.J Thomson et l'explication de la nature des rayon X
"Juliette" a donné après quelques générations Zaina
-Avant d'aller vous coucher, mes petits amis, récitez-nous donc quelques fables, vous serez bien gentils, disaient quelques dames à Juliette et à Jacques.
Il y avait ce jour-là du monde à diner chez M. et Mme Melvaz. La réunion, bien qu'assez nombreuse, était composée d'amis intimes, et, comme les enfants étaient habitués à être très sages, on leur avait permis de dîner au bout de la grande table. C'était la première fois qu'ils assistaient à ce qu'on appelle un grand dîner.
Cela valais certes pas pour eux une dînette, mais toutt ce qui est nouveau paraît si amusant à leur âge! Ils avaient goûté à bien des chose drôles: ce qui les avait le plus frappés, c'était une certaine sauce rose, dite <<sauce crevette>>: elle avait un air tout doux et tout gentil, mais un goût si fort !
- Tout à fait, disait jacques, bas, à sa sœur, comme si l'on mangeait du poivre.
-Tu en a donc mangé ? répondait Juliette sur le même ton.
-J'y ai mis un jour le bout de mon doigt et l'ai porté à ma bouche pour voir, mais je n'ai pas recommencé, va!
On leur avait permis aussi de goûter au pâté de fois gras et à ces grosses truffes que jacques prenait pour de gros clous. De tout cela, ils avaient eu, bien entendu, de vraies parts de poupées, mais n'avaient-ils pas encore de petits estomacs de poupées ? Le plus amusant, ce fut la glace vanille et framboise; ils y tempèrent le bout de leur langue.
-Oh! ça brule, crièrent-ils un peu plus haut qu'ils n'airaient dû.
-Chut! fit la maman.
Un monsieur ami, placé près d'eux, leur expliqua alors que ce qui est très froid semble brûlant comme ce qui est chaud! Le dessert arriva :
-Le dessert, dit quelqu'un, voilà le bonheur des enfants.
-Qu'ils n'en mangent pas trop surtout ! répondit le papa.
Tout de même on leur laissa déguster de jolis petits fours verts à la pistache ou bruns au chocolat, et goûter à la compote d'ananas.
- Un grand fruit qui vient de loin, vois-tu, Jacques! remarqua Juliette.
- J'aime mieux les pommes, répondit Jacques.
-Moi aussi.
Le dîner est terminé.
-Juliette, dit la maman, viens m’aider à servir le café; porte cette tasse à Mme Tubucco, et toi, Jacques, mon gros maladroit, prends le sucrier; au moins, si tu le renverses, ne tacheras-tu pas les robes des dames.
Et les petits, gentiment, avec bonne grâce et de bons sourires, avaient servi tout le monde et reçu en récompense, d'un vieil ami de la famille, pour chacun d'eux, un énorme canard.
Leur petite besogne étant donc finie, on leur demanda des fables. Juliette avait une manière à elle, originale et gracieuse, de les dire. Elle commença et récita sans se faire prier <<Maître Corbeau>>.
Bravo ! Bravo!
- Tu l'aimes bien, cette fable-là, ma petite Juliette? dit une dame.
- Ma foi non ! répond Juliette, rendue un peu bavarde par le dîner, le monde, les lumières.
Le corbeau est trop bête : si j'avais été à sa place, quand le renard m'aurait demandé de montrer ma belle voix, j'aurais avant tout mangé mon fromage !
-Elle s'y entend, la fillette, dit-on de tous côtés. On ne l'attrapera pas facilement; tant mieux! dans la vie, il ne faut pas être dupe !
- Encore une autre fable, mignonne, disaient les dames.
Juliette hésitait.
-Tu sais bien, lui dit sa mère, la dernière que tu as apprise dans la comédie enfantine : les lunettes.
- Ah ! tiens, c'est vrai; je n'y pensais plus! Et tout de suite elle commença la fable, qui débute ainsi :
<<
Mais au lieu de dire : << Jules s’ennuyait bien>>, la pauvre fillette, un peu fatiguée, un peu étourdie déjà, se trompa et dit.
Il n'y avait de sa part aucune malice cotre son frère, qu'elle aime beaucoup; mais cela tombait si juste, tout le monde savait si bien que maitre jacques était un gros paresseux et qu'en fait de science il ne dépassait guère l'alphabet, que chacun éclata de rire. Le pauvre Jacquot fut bien confus, et sa sœur plus encore; elle termina sa fable en balbutiant : tout sa gaieté était partie. Pour réparer la mésaventure, on les cajola bien, on tâcha de les faire rire; même une dame joua une petite polka sur piano et on les fît danser, puis ils allèrent dormir.
Le lendemain matin, à neuf heures, Mme Melvaz appela comme d'habitude Jacques à son bureau pour le faire travailler.
Alors, chose surprenante ! Le jacquot paresseux épela lentement, mais sans se tromper, toute la phrase.
- bien, très bien mon chéri ! dit la maman.
Mais Jacques baissait la tête, enfouissant sous sa perruque blonde ses yeux pleins larmes.
- Qu'as-tu donc, mon gentil ? reprit sa mère.
-Oh! mam ... maman ! et il sanglotait.
Mais quoi enfin ?
- Oh ! maman ! hier soir tout le monde a ri, je l'ai bien vu ! Oh! je ne veux plus qu'on rie, je veux savoir lire ! Je ne veux pas être comme
<<Jules s'ennuyait bien, car il ne savait rien, pas même lire!>>Jacques s'ennuyait bien,
Car il ne savait rien,
Pas même lire, etc.
Car il ne savait rien,
Pas même lire, etc.
Il n'y avait de sa part aucune malice cotre son frère, qu'elle aime beaucoup; mais cela tombait si juste, tout le monde savait si bien que maitre jacques était un gros paresseux et qu'en fait de science il ne dépassait guère l'alphabet, que chacun éclata de rire. Le pauvre Jacquot fut bien confus, et sa sœur plus encore; elle termina sa fable en balbutiant : tout sa gaieté était partie. Pour réparer la mésaventure, on les cajola bien, on tâcha de les faire rire; même une dame joua une petite polka sur piano et on les fît danser, puis ils allèrent dormir.
Le lendemain matin, à neuf heures, Mme Melvaz appela comme d'habitude Jacques à son bureau pour le faire travailler.
Alors, chose surprenante ! Le jacquot paresseux épela lentement, mais sans se tromper, toute la phrase.
- bien, très bien mon chéri ! dit la maman.
Mais Jacques baissait la tête, enfouissant sous sa perruque blonde ses yeux pleins larmes.
- Qu'as-tu donc, mon gentil ? reprit sa mère.
-Oh! mam ... maman ! et il sanglotait.
Mais quoi enfin ?
- Oh ! maman ! hier soir tout le monde a ri, je l'ai bien vu ! Oh! je ne veux plus qu'on rie, je veux savoir lire ! Je ne veux pas être comme
Et le pauvret pleurait de plus belle.
- Allons, viens sur mes genoux, mon chéri, dit maman; tu vas bien, bien travailler; et quand tu sauras lire, je te promets de te donner en récompense un beau canon.
-Avec deux cheval, maman ? dit Jacques, tout à coup égayé et riant sous ses larmes.
- Hum! il faudrait peut-être attendre encore pour donner le prix de l'orthographe, par exemple. On ne dit pas des <<cheval>>, monsieur Jacques, mais bien des <<chevaux>>; cependant travaille et auras le jouet promis !
Et jacques, depuis ce jour, s'est tant appliqué, que deux mois après il savait presque tout à fait lire et que le fameux canon était remporté sur l'ennemi, c'est-à-dire la paresse !
1895, J.M ou mon ancêtre comme dit ma petite Zaïna qui adore ces historiettes.
On doit à "Jacques" l'explication de la disparité entre les mesures expérimentales de e/m et la confirmation ainsi de la nature particulaire de l'électron découvert par J.J Thomson et l'explication de la nature des rayon X
"Juliette" a donné après quelques générations Zaina
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