suite
la pesée fut généreuse
et mon enthousiasme monta
je l'ai payé volontiers
et rejoint mes quartiers
chaque nuit en veille
la mauve le confronta
elle lui dit: «je suis précieuse
vas-t-en de là!»
le riz s'exclama:
«je vais dans toutes les contrées
même chez les Druzes
demande à leur chef!
pendant que toi tu flétris
moi je me prélasse
à ma vue les filles se pâment
je leur suis cher»
«et toi au Sénégal
les Noirs te mangent
je crois bien que tu pues
et empestes la bouche»
«assez de diffamations
je te crois bien jalouse
moi à Alger
je suis partout dans l'aisance
et toi tu es destinée au fils du khemmas
larguée et dérisoire
de ton vil prix
personne ne s'enquiert
tu pousses dans les silos
couleur bleu vert-de-gris moisi
aux côtés de boukhanfer
ses épines font mal»
le cardon sauvage apparut
et dit: «vas-t-en de chez nous
assez de tes fioritures
tu nous tances avec des menteries»
le riz répondit: «je suis pur
et ma pesée est généreuse
on me sert aux convives
et jamais je n'ai honte
et toi tu n'es que fibres
tous ceux qui te mangent
ont les entrailles ravagées
et le visage osseux
tu pousses dans les fossés
on te remue avec la pelle
tu répugnes aux belles femmes
tu leur taches la bouche»
«je pousse dans les ravines
où j'épaissis mes tiges
mes jeunes pousses sont blanches
bonnes à grignoter
la citadine me cuisine
elle sait s'y faire
et toi tu te moques
ô toi l'injuste»
«quand vient Avril
mon importance augmente
je deviens dessert
servi au gouverneur»
puis vint la fève:
«vas-t-en vilain»
«d'accord toi l'ogresse
je te cède la place»
la pesée fut généreuse
et mon enthousiasme monta
je l'ai payé volontiers
et rejoint mes quartiers
chaque nuit en veille
la mauve le confronta
elle lui dit: «je suis précieuse
vas-t-en de là!»
le riz s'exclama:
«je vais dans toutes les contrées
même chez les Druzes
demande à leur chef!
pendant que toi tu flétris
moi je me prélasse
à ma vue les filles se pâment
je leur suis cher»
«et toi au Sénégal
les Noirs te mangent
je crois bien que tu pues
et empestes la bouche»
«assez de diffamations
je te crois bien jalouse
moi à Alger
je suis partout dans l'aisance
et toi tu es destinée au fils du khemmas
larguée et dérisoire
de ton vil prix
personne ne s'enquiert
tu pousses dans les silos
couleur bleu vert-de-gris moisi
aux côtés de boukhanfer
ses épines font mal»
le cardon sauvage apparut
et dit: «vas-t-en de chez nous
assez de tes fioritures
tu nous tances avec des menteries»
le riz répondit: «je suis pur
et ma pesée est généreuse
on me sert aux convives
et jamais je n'ai honte
et toi tu n'es que fibres
tous ceux qui te mangent
ont les entrailles ravagées
et le visage osseux
tu pousses dans les fossés
on te remue avec la pelle
tu répugnes aux belles femmes
tu leur taches la bouche»
«je pousse dans les ravines
où j'épaissis mes tiges
mes jeunes pousses sont blanches
bonnes à grignoter
la citadine me cuisine
elle sait s'y faire
et toi tu te moques
ô toi l'injuste»
«quand vient Avril
mon importance augmente
je deviens dessert
servi au gouverneur»
puis vint la fève:
«vas-t-en vilain»
«d'accord toi l'ogresse
je te cède la place»
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