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Le café des lions

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  • Le café des lions

    Je me pavane dans cette agglomération fantôme
    Avec mes souliers lacérés depuis belles lurettes
    Sous-elles elles portent les traces de chaque rue
    Des marches, des carrelages, des trottoirs pourrissants
    Noircis de poussière fumée des pots d’échappements
    Et des milliers de particules de sueurs
    Des marchants à la sauvette fugueurs
    Qui se sauvent à chaque passage des bleus armés
    La passion me prend comme d’accoutume
    D’aller dans cette terrasse improvisée
    Au café des agriculteurs, des maçons et des manouvres
    Mélangés aux syndicalistes et défenseures de toute cause
    Autour d’un café bien dosé et des journaux bien rodés
    La place des martyres après la rue de France
    Porte encore les noms de son enfance et son errance
    Comme d’habitude le serveur fugitif me fait attendre
    Sans stresse on attend avec la presse
    La presse libre,
    La presse des cafés,
    La presse des chaussures
    Des hommes en confiture devant les boulangeries sauna
    Des femmes en filature par des jeunes chômeurs
    Bien sapé de la tète au pied comme des chanteurs
    Me prend cette envie d’aller contourné le square
    Interdit aux couples
    Autorisés à ces milliers de pigeons
    Qui le blanchissent depuis des années sans vergogne
    Et cette fontaine malheureuse où faut-il s’accroupir
    Pour une gorgé d’eau fraiche qui me fait oublié
    La chaleur de cette foire populaire omniprésente
    Ma ville change de visage du matin au soir
    Les gens ne sont pas les même
    Et ne parlent même pas les mêmes langues
    Sur une table de café trottoir, on parle kabyle bien cousu
    D’un baroudeur vieux retraité des chantiers
    Qui débarque d’un village au nom presque romain
    Sur une autre table remplie de cigarette deux jeunes
    Parlent en arabe largo mélangé à des mots franco-algérien
    En face d’une petite boutique musulmane
    De livres et parfums bénis un barbu vous parle
    D’un arabe religieusement classique et fièrement scénique
    Autodidacte il vous donnera les fondamentaux des usages
    Sur parole vous jures mais ne sait lire aucune page
    D’autres montagnards fervents de la ville à la matinée
    Parle d’un arabe kabyle strictement ficelé qui sonne
    Comme une chanson des steppes qu’ils connaissent
    Comme chaque tète de leurs troupeaux nomades
    De brebis des montagnes et moutons du méchoui
    Mais d’un coup vous êtes frictionné par un passant pressé
    A l’allure d’un touriste avec sa grosse sacoche noire
    Qui vous demande pardon en français royale
    Ce sont les touristes du bienvenus chez-nous
    A qui faut céder le passage sur trottoir et sur les routes
    Pendant qu’une poignée de marathoniens passent la rue
    D’autres chantent sous des iglous de honte
    Des voilées aux sans voiles et les autres derrière les portes
    Les femmes de la ville cachent leurs histoires
    Avec le soleil des journées lourdes asséchantes
    Des miroirs de sortilèges ostentatoires
    Des milles odeurs de poudres de henné à celles
    Des ras el hanout, du zahtar, du thé ou clou de girofle
    Une chaleur à l’odeur puissante qui m’emporte
    A me pavaner encore dans cette agglomération fantôme
    Jusqu’à la fin de la journée

    postr@
    Le jour se lève ! Les cœurs reprennent le fardeau des siècles, aller vers la nature ou se consumé dans la pénombre de sa tanière ?

  • #2
    postra

    Oh tu fais une description de cette rue
    que j'appelerais Rue des Petites Perles
    ou l'on touve tous les marchands
    un mot Bravo....
    continu de tes ecris

    Matrix ....

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    • #3
      Merci, une promenade dans les souvenirs ça fait du boom des fois. Bon courage a toi aussi dans tes écrits
      Le jour se lève ! Les cœurs reprennent le fardeau des siècles, aller vers la nature ou se consumé dans la pénombre de sa tanière ?

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      • #4
        Mes félicitations postra on s'y croirait dans cette rue et dans ce café qu'on connait un peu tous.
        On en ressent jusque sa chaleur et ses parfums nous enivrent
        **Souvent imitée jamais égalée **
        Mi ange - Mi démon

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        • #5
          ils tres beau

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          • #6
            Merci bien pour vos commentaires. Même si au départ je n’ai pas écrit une rétrospective sur cette rubrique de la rue des petites perles, j’ai écrit sur une ville ou j’ai vécu quelques années en Algérie, m’inspirant de son quotidien de brouhaha. Mais je l’offre malgré à cette rue. Merci
            Le jour se lève ! Les cœurs reprennent le fardeau des siècles, aller vers la nature ou se consumé dans la pénombre de sa tanière ?

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