Elle et mes vieux jours
Ce soir, quand la tempête gémit de ses souffles
Et choient les feuilles des chênes et des charmilles,
Las, un peu soucieux, et seul devant mon feu,
Mon âme vague dans le calme de la nuit.
Des braises ardentes qui crépitent aux flammes
Une douceur remonte et ranime mes sens ;
Mon regard songeur enlisé dans mes drames
Ravive ce passé de ma vaine existence.
Une image surgit : c’est toi, dans ce décor,
Avec tes grands yeux et dans ta tenue de soie,
Dans cette mise dorée qui colle à ton corps,
Et ces formes galbées qui satinent et chatoient.
Perclus par l’émoi, mon oreille au dehors,
Comme cet humble amant encensé et pantois,
Je cherche cette vertu qui me manque alors
Pour offrir à mes yeux ce mystère qu’ils voient.
Ce soir, tu viens, comme une sirène des mers,
Sondant de ton sourire mes sens et mes traits,
De l’éclat de tes yeux tu allumes cet éclair
Qui me fait voir ces atours de la déesse Orphée.
Engourdi, une idée cependant me presse :
Me lever t’aimer ou m’abaisser te louer ?
Je ne sais que faire dans mon état en laisse :
Les envies du cœur ramollissent la piété.
Sois bénie péri ! A tes charmes je me plie ;
Sirène aux chants muets, me voilà à tes pieds !
Es-tu une houri ou ma femme de jadis
De son regard fidèle qui revient m’épier ?
Mais, ta fine grâce qu’émeut ma vile courbette
Se souviens de ces jours que fêtaient nos joies ;
Tu saisis ma main de ta main fluette,
Tel un aveugle bourru, tu m’attires à toi.
La faim qui me guide me montre ce chemin
Qui effraie mon cœur et enivre mon émoi.
Je saisis de ta main, je me mêle à ton sein,
Abreuvant ma soif à ton nectar qui me noie.
Ô froide saison qui m’enchante de ses leurres !
Pourquoi raviver ces souvenirs, ces oublis ?
Ô divines images des instants bonheurs !
‘’Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !’’
Nevgha ouk eldjeneth amana yiwen ourivghi adhimeth.
NB. Le dernier vers est de Pierre Corneille dans le Cid.
Ce soir, quand la tempête gémit de ses souffles
Et choient les feuilles des chênes et des charmilles,
Las, un peu soucieux, et seul devant mon feu,
Mon âme vague dans le calme de la nuit.
Des braises ardentes qui crépitent aux flammes
Une douceur remonte et ranime mes sens ;
Mon regard songeur enlisé dans mes drames
Ravive ce passé de ma vaine existence.
Une image surgit : c’est toi, dans ce décor,
Avec tes grands yeux et dans ta tenue de soie,
Dans cette mise dorée qui colle à ton corps,
Et ces formes galbées qui satinent et chatoient.
Perclus par l’émoi, mon oreille au dehors,
Comme cet humble amant encensé et pantois,
Je cherche cette vertu qui me manque alors
Pour offrir à mes yeux ce mystère qu’ils voient.
Ce soir, tu viens, comme une sirène des mers,
Sondant de ton sourire mes sens et mes traits,
De l’éclat de tes yeux tu allumes cet éclair
Qui me fait voir ces atours de la déesse Orphée.
Engourdi, une idée cependant me presse :
Me lever t’aimer ou m’abaisser te louer ?
Je ne sais que faire dans mon état en laisse :
Les envies du cœur ramollissent la piété.
Sois bénie péri ! A tes charmes je me plie ;
Sirène aux chants muets, me voilà à tes pieds !
Es-tu une houri ou ma femme de jadis
De son regard fidèle qui revient m’épier ?
Mais, ta fine grâce qu’émeut ma vile courbette
Se souviens de ces jours que fêtaient nos joies ;
Tu saisis ma main de ta main fluette,
Tel un aveugle bourru, tu m’attires à toi.
La faim qui me guide me montre ce chemin
Qui effraie mon cœur et enivre mon émoi.
Je saisis de ta main, je me mêle à ton sein,
Abreuvant ma soif à ton nectar qui me noie.
Ô froide saison qui m’enchante de ses leurres !
Pourquoi raviver ces souvenirs, ces oublis ?
Ô divines images des instants bonheurs !
‘’Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !’’
Nevgha ouk eldjeneth amana yiwen ourivghi adhimeth.
NB. Le dernier vers est de Pierre Corneille dans le Cid.

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