Sur son socle de bois verni, une vieille charrue
abandonnée s'apitoie sur son sort et se rouille d'ennui.
Elle se souvient des belles années où, de sillon en sillon
et sans bruit, elle allait dans la plaine à tous vents
et préparait la terre au semis.
Sur ses manchons de bois elle aimait sentir
les mains rugueuses du laboureur,
puis se reposer en attendant les blés à venir
et être témoin des fruits de son labeur.
Sur son socle de bois verni, une vieille charrue
dans son musée s'apitoie sur son sort et se rouille d'ennui.
Par des monstres d'acier on l'a remplacée.
Les fiers chevaux sont devenus poupées.
Le laboureur s'est changé en faiseur de bruit.
Plus jamais elle ne reverra sa plaine, ni le sillon
ni la naissance des graines.
Autour d'elle les gens se pressent, indifférents,
se disant : À quoi cette étrange chose
pouvait-elle être utile à nos parents ?
Cruel est l'oubli quand s'impose le présent.
abandonnée s'apitoie sur son sort et se rouille d'ennui.
Elle se souvient des belles années où, de sillon en sillon
et sans bruit, elle allait dans la plaine à tous vents
et préparait la terre au semis.
Sur ses manchons de bois elle aimait sentir
les mains rugueuses du laboureur,
puis se reposer en attendant les blés à venir
et être témoin des fruits de son labeur.
Sur son socle de bois verni, une vieille charrue
dans son musée s'apitoie sur son sort et se rouille d'ennui.
Par des monstres d'acier on l'a remplacée.
Les fiers chevaux sont devenus poupées.
Le laboureur s'est changé en faiseur de bruit.
Plus jamais elle ne reverra sa plaine, ni le sillon
ni la naissance des graines.
Autour d'elle les gens se pressent, indifférents,
se disant : À quoi cette étrange chose
pouvait-elle être utile à nos parents ?
Cruel est l'oubli quand s'impose le présent.
Martial Noureau, 

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