J'y songerai toute ma vie ;
Voilà le lieu
Où ma douce et belle amie
Me dit adieu :
Chaque jour au même bocage
Je viens exprès,
Et ne trouve sous le feuillage
Que des regrets.
Pourtant, moi qui suis tant à plaindre,
Je fus heureux ;
Trop heureux, j'étais loin de craindre
Ce coup affreux.
Toujours auprès de ce que j'aime
Sous ce berceau,
Mon plaisir fut toujours le même,
Toujours nouveau.
En vain, touchante souvenance,
Vous me flattez :
Au lieu d'adoucir ma souffrance,
Vous l'augmentez.
Quand on est loin de ce qu'on aime,
Plus de plaisir !
Le souvenir du plaisir même
Coûte un soupir.
François -Benoît Hoffmann ( 1802 )
Voilà le lieu
Où ma douce et belle amie
Me dit adieu :
Chaque jour au même bocage
Je viens exprès,
Et ne trouve sous le feuillage
Que des regrets.
Pourtant, moi qui suis tant à plaindre,
Je fus heureux ;
Trop heureux, j'étais loin de craindre
Ce coup affreux.
Toujours auprès de ce que j'aime
Sous ce berceau,
Mon plaisir fut toujours le même,
Toujours nouveau.
En vain, touchante souvenance,
Vous me flattez :
Au lieu d'adoucir ma souffrance,
Vous l'augmentez.
Quand on est loin de ce qu'on aime,
Plus de plaisir !
Le souvenir du plaisir même
Coûte un soupir.
François -Benoît Hoffmann ( 1802 )
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