je suis un Algérien expatrié depuis 15 ans maintenant; je suis arrivé en France à 6 ans, de kabylie.je suis partagé entre la chance d'étudier à Paris, et le languissement provoqué par une Algérie lontaine où je ne suis retourné que 5 fois depuis (la dernière fois il ya 5 ans, l'avant dernière il y'a 12 ans).je profite de ce forum"poésie" pour tenter d'exprimer la tristesse de cet éloignement, et pour partager des expériences avec vous sur ce thème. à tous les expatriés de longue date et autres mieux lotis , donnez votre appréciation (si possible poétique et ou philosophique sur ce thème "symbolique", encore que cela peut préter à débat).
voici de courtes citations qui peuvent vous inspirer:
-L.Matoub: l'exilé( in mon nom est combat)
"
Je me suis engagé dans le commerce des épreuves
j'ai entassé des monceaux de malheurs,
Où à pleines dents journellemnt je puise.
l'hiver se garde de découvrir mon coeur:
-Eclairs! tonnerre et brouillard!
et ajoute les ténèbres pour tombeau.
la mort ne vint jamais s'enquérir,
mieux eût valu qu'elle fonde sur moi,
qu'ainsi mes tares s'ensevelissent,
puisque j'ai épuisé toute dignité.
moûrrai-je en exil,
ou bien reviendrai-je un jour
vers la terre où je suis né?
ces amis avec qui j'avais pleine joie,
avec qui, je m'égayais dans la poussière,
qui sait s'ils me reconnaîtront jamais.
et cette jeune femme que j'ai trahie,
lui disant je t'épouserai,
à la fin j'ai pris le chemin de l'exil,
oh, je me suis exilé, j'ai fui!
comment mes yeux lui feront-ils face?
l'exil aux mille plaisirs m'a envoûté;
d'autorité j'ai écrasé la dignité.
mon nom aux miens même est amer à dire,
des filles, j'ai abandonné la plus aimable;
sa génération à la fontaine la raille,
maudit sois-je pour cet abandon.
bel oiseau, va et te pose sur sa fenêtre,
parle-lui de ce scélérat, mon portrait:
s'agissant de moi, qu'elle renonce,
qu'elle renonce à tout espoir de me revoir;
qu'elle épouse plus valeureux que moi.
qu'elle choississe un homme instruit,
prévenant, point semblable à moi
qui vais les poches trouées.
la course des jours est insasissable,
le temps est le mal de la jeunesse,
dont nul ne connait le remède.
moi, mon triste sort m'a englouti,
de mes mains j'ai fait provisions de goudron.
ah! visage à présent par son feu embrasé!
je suis là , sans ami, esseulé...
mourrai-je en exil? "
ne pensez-vous pas que la fille qu'il évoque est une sorte de personnification de sa terre natale?
-Nietzsche, in poèmes
sans patrie:
"de rapides coursiers m'emportent
sans peur ni doute
vers d'immenses lointains.
et qui me connaît me nomme
le seigneur sans patrie.
hardiment!de l'avant!
ne mabandonne pas,
ma chance, ô toi brillante étoile!
que personne n'ose
après cela
me demander où est ma patrie
car je n'ai jamais été lié
à l'espace ni aux heures fugitives,
je suis aussi libre que l'aigle [...] " 1859
ici le point de vue semble être une normalisation de la non -appartenance.
-nosatlgie
"
le doux tintement du soir
résonne sur la campagne.
mais il m'apprend
qu'en ce monde personne
n'a vraiment trouvé
le pays natal et le bonheur du pays:
à peine sortis des langes de la terre,
nous retournons à la terre.
quand les cloches tintent ainsi,
je ressens que tous
nous sommes encore en chemin
vers la patrie éternelle.
heureux celui qui sans trêve
lutte pour s'arracher à la terre
et chante des chants nostalgiques
de cette béatitude. " 1859
(
de fait ce thème implique presque sistématiquement le recours à l'évocation d'amours déchus, de rêves taris, de la mort prochaine...)
_____________________________
sinon, bonne année à tous; espérons juste moins de mépris dans nos rapports mondialisés, et plus de fraternité constructive.mais bon ce n'est peut-être que du bla bla
voici de courtes citations qui peuvent vous inspirer:
-L.Matoub: l'exilé( in mon nom est combat)
"
Je me suis engagé dans le commerce des épreuves
j'ai entassé des monceaux de malheurs,
Où à pleines dents journellemnt je puise.
l'hiver se garde de découvrir mon coeur:
-Eclairs! tonnerre et brouillard!
et ajoute les ténèbres pour tombeau.
la mort ne vint jamais s'enquérir,
mieux eût valu qu'elle fonde sur moi,
qu'ainsi mes tares s'ensevelissent,
puisque j'ai épuisé toute dignité.
moûrrai-je en exil,
ou bien reviendrai-je un jour
vers la terre où je suis né?
ces amis avec qui j'avais pleine joie,
avec qui, je m'égayais dans la poussière,
qui sait s'ils me reconnaîtront jamais.
et cette jeune femme que j'ai trahie,
lui disant je t'épouserai,
à la fin j'ai pris le chemin de l'exil,
oh, je me suis exilé, j'ai fui!
comment mes yeux lui feront-ils face?
l'exil aux mille plaisirs m'a envoûté;
d'autorité j'ai écrasé la dignité.
mon nom aux miens même est amer à dire,
des filles, j'ai abandonné la plus aimable;
sa génération à la fontaine la raille,
maudit sois-je pour cet abandon.
bel oiseau, va et te pose sur sa fenêtre,
parle-lui de ce scélérat, mon portrait:
s'agissant de moi, qu'elle renonce,
qu'elle renonce à tout espoir de me revoir;
qu'elle épouse plus valeureux que moi.
qu'elle choississe un homme instruit,
prévenant, point semblable à moi
qui vais les poches trouées.
la course des jours est insasissable,
le temps est le mal de la jeunesse,
dont nul ne connait le remède.
moi, mon triste sort m'a englouti,
de mes mains j'ai fait provisions de goudron.
ah! visage à présent par son feu embrasé!
je suis là , sans ami, esseulé...
mourrai-je en exil? "
ne pensez-vous pas que la fille qu'il évoque est une sorte de personnification de sa terre natale?
-Nietzsche, in poèmes
sans patrie:
"de rapides coursiers m'emportent
sans peur ni doute
vers d'immenses lointains.
et qui me connaît me nomme
le seigneur sans patrie.
hardiment!de l'avant!
ne mabandonne pas,
ma chance, ô toi brillante étoile!
que personne n'ose
après cela
me demander où est ma patrie
car je n'ai jamais été lié
à l'espace ni aux heures fugitives,
je suis aussi libre que l'aigle [...] " 1859
ici le point de vue semble être une normalisation de la non -appartenance.
-nosatlgie
"
le doux tintement du soir
résonne sur la campagne.
mais il m'apprend
qu'en ce monde personne
n'a vraiment trouvé
le pays natal et le bonheur du pays:
à peine sortis des langes de la terre,
nous retournons à la terre.
quand les cloches tintent ainsi,
je ressens que tous
nous sommes encore en chemin
vers la patrie éternelle.
heureux celui qui sans trêve
lutte pour s'arracher à la terre
et chante des chants nostalgiques
de cette béatitude. " 1859
(
de fait ce thème implique presque sistématiquement le recours à l'évocation d'amours déchus, de rêves taris, de la mort prochaine...)
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sinon, bonne année à tous; espérons juste moins de mépris dans nos rapports mondialisés, et plus de fraternité constructive.mais bon ce n'est peut-être que du bla bla
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