Enfin…
L’aurore arrive enfin…
Tant de temps… tant de rien…
Tant de pertes, tant de naufrages,
Te brûlent déjà malgré ton jeune âge.
Je t’ai rêvé avant ta venue,
A la manière de quelqu’un qui t’aurait toujours su.
J’ai attendu ta naissance,
Avec trois fois leur impatience.
Je t’ai connu tendre et innocent,
Vestige de mes souvenirs d’enfant.
Rieur et rêveur et charmeur,
Une chance divine offerte à mon coeur.
Je t’ai en mémoire dans nos jeux espiègles.
Quelques idées, quelques images, quelques règles,
Et nous partions vers l’imaginaire,
Seul lieu où pouvaient se réaliser nos prières.
Je t’ai bordé quand tu avais froid,
Je t’ai aimé comme personne avant toi.
Je t’ai chéri autant qu’un roi.
…
Puis nous avons grandi.
Et je te l’avais bien dit :
Nous sommes restés si proches
Que tu marchais une main dans la mienne, l’autre dans ta poche.
Mais la vie nous fût sévère,
Tout comme pour nos père et mère.
Secoués, bousculés, ballottés,
Mais notre lien ne s’est pas effiloché.
A ton tour, comme au mien,
Nous avons connu ce « rien ».
Ce néant, ce vide, cette angoisse,
De réaliser que le temps passe
Et qu’il persiste dans cette encrasse.
Puis, je suis partie.
Il le fallait,
Tu le sais.
...
Et je t’ai vu de renfermer,
Déstabilisé, découragé…
Je garderais toujours à l’idée
Que je t’ai abandonné.
Quinze ans et la fin de ton parcours scolaire.
Pourtant des choses, tu aurais tellement pu en faire.
Je sais ton appréhension du monde et ton intelligence.
Mais les circonstances t’ont empêché d’en faire diligence
Puis je t’ai vu décroître, tel un soleil d’été.
Laissant sur ton passage de rouges traînées.
Le sang de tes larmes,
Le sang de ton corps…
Ils n’ont pas suffis ces efforts,
Pour que ton monde ne te laisse t’en aller.
Refusant de te laisser respirer.
Et tout est allé si vite ensuite !
J’ai à peine eu le temps de comprendre la situation,
Le constat est tombé comme une condamnation.
Je t’ai vu suspendu dans le vide,
T’apercevant à peine
Du gouffre, sombre et humide,
Qui sous tes pieds, sous ton nez,
S’apprêtait tel un forcené
À envahir tes veines.
J’ai crié, j’ai couru, j’ai voulu te faire entendre,
Que j’étais là et qu’il restait du bon à prendre.
Que malgré la souffrance, malgré l’inconstance,
Le monde nous devait quelques années de plaisance.
Alors je t’ai vu sombrer,
Bien plus loin que ce que je n’osais imaginer.
Je t’ai vu détruit, à plat,
Sans vie, sans envies.
Te condamnant toi-même à un lent trépas.
J’ai cru perdre celui que je connaissais,
Au profit d’un homme brisé, perdu, sans effets.
N’attendant plus rien,
Que le temps de partir,
Souffrant, tout en s'efforçant de me sourire.
Et voilà qu’alors même que tu te croyais sans voie,
Tu découvres un milieu qui croit et compte sur toi.
Tu retrouves l’envie, les émotions, la joie.
Ainsi qu’un peu d’estime et de confiance en toi.
Ta route vient de prendre un radical virage,
Je le sais en voyant la lumière sur ton visage.
Je crois que c’est fini, la peine et le désespoir,
Devant toi s’ouvre enfin une nouvelle page d’histoire.
Et elle sera tienne, et elle sera brillante,
Douce et agréable, et sans frayeur latente.
Quand à moi, je serais toujours à tes côtés !
Solennellement je te le promets.
A jamais, pour toujours, tu seras Idriss,
Mon meilleur ami, mon frère, mon fils…
A toi, mon frère,
Mon sang, ma chair.
16.12.2006
L’aurore arrive enfin…
Tant de temps… tant de rien…
Tant de pertes, tant de naufrages,
Te brûlent déjà malgré ton jeune âge.
Je t’ai rêvé avant ta venue,
A la manière de quelqu’un qui t’aurait toujours su.
J’ai attendu ta naissance,
Avec trois fois leur impatience.
Je t’ai connu tendre et innocent,
Vestige de mes souvenirs d’enfant.
Rieur et rêveur et charmeur,
Une chance divine offerte à mon coeur.
Je t’ai en mémoire dans nos jeux espiègles.
Quelques idées, quelques images, quelques règles,
Et nous partions vers l’imaginaire,
Seul lieu où pouvaient se réaliser nos prières.
Je t’ai bordé quand tu avais froid,
Je t’ai aimé comme personne avant toi.
Je t’ai chéri autant qu’un roi.
…
Puis nous avons grandi.
Et je te l’avais bien dit :
Nous sommes restés si proches
Que tu marchais une main dans la mienne, l’autre dans ta poche.
Mais la vie nous fût sévère,
Tout comme pour nos père et mère.
Secoués, bousculés, ballottés,
Mais notre lien ne s’est pas effiloché.
A ton tour, comme au mien,
Nous avons connu ce « rien ».
Ce néant, ce vide, cette angoisse,
De réaliser que le temps passe
Et qu’il persiste dans cette encrasse.
Puis, je suis partie.
Il le fallait,
Tu le sais.
...
Et je t’ai vu de renfermer,
Déstabilisé, découragé…
Je garderais toujours à l’idée
Que je t’ai abandonné.
Quinze ans et la fin de ton parcours scolaire.
Pourtant des choses, tu aurais tellement pu en faire.
Je sais ton appréhension du monde et ton intelligence.
Mais les circonstances t’ont empêché d’en faire diligence
Puis je t’ai vu décroître, tel un soleil d’été.
Laissant sur ton passage de rouges traînées.
Le sang de tes larmes,
Le sang de ton corps…
Ils n’ont pas suffis ces efforts,
Pour que ton monde ne te laisse t’en aller.
Refusant de te laisser respirer.
Et tout est allé si vite ensuite !
J’ai à peine eu le temps de comprendre la situation,
Le constat est tombé comme une condamnation.
Je t’ai vu suspendu dans le vide,
T’apercevant à peine
Du gouffre, sombre et humide,
Qui sous tes pieds, sous ton nez,
S’apprêtait tel un forcené
À envahir tes veines.
J’ai crié, j’ai couru, j’ai voulu te faire entendre,
Que j’étais là et qu’il restait du bon à prendre.
Que malgré la souffrance, malgré l’inconstance,
Le monde nous devait quelques années de plaisance.
Alors je t’ai vu sombrer,
Bien plus loin que ce que je n’osais imaginer.
Je t’ai vu détruit, à plat,
Sans vie, sans envies.
Te condamnant toi-même à un lent trépas.
J’ai cru perdre celui que je connaissais,
Au profit d’un homme brisé, perdu, sans effets.
N’attendant plus rien,
Que le temps de partir,
Souffrant, tout en s'efforçant de me sourire.
Et voilà qu’alors même que tu te croyais sans voie,
Tu découvres un milieu qui croit et compte sur toi.
Tu retrouves l’envie, les émotions, la joie.
Ainsi qu’un peu d’estime et de confiance en toi.
Ta route vient de prendre un radical virage,
Je le sais en voyant la lumière sur ton visage.
Je crois que c’est fini, la peine et le désespoir,
Devant toi s’ouvre enfin une nouvelle page d’histoire.
Et elle sera tienne, et elle sera brillante,
Douce et agréable, et sans frayeur latente.
Quand à moi, je serais toujours à tes côtés !
Solennellement je te le promets.
A jamais, pour toujours, tu seras Idriss,
Mon meilleur ami, mon frère, mon fils…
A toi, mon frère,
Mon sang, ma chair.
16.12.2006
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